Visite

9 1 0
                                    

La première fois que Hong avais vu les premiers nuances de la mort c'était à l'âge de 6 ans.

Sur le côté du palais Si y avait toujours eu un grand érable séculaire, célèbre dans tout le village pour ses fascinantes teintes rouges en automne. À cette période là, un matin, par la fenêtre, attirée par la foule près de chez elle, Hong vit le corps d'une fille sans vie suspendue à cet arbre. La robe qu'elle portait était des mêmes nuances que les feuilles: rouge avec des très fins décors dorée.
La mère de Hong vit la scène que sa fille était en train de regarder. Elle l'a immédiatement couvert les yeux, l'avait tournée vers elle et l'avait serrée dans ses bras.
Hong demanda à sa mère: « Ma ... pourquoi cette belle fille est là? Pourquoi elle ne bouge pas? Pourquoi tout le monde est triste? »
La mère répondit : « T'es encore trop jeune pour comprendre ... Une chose tu dois toujours tenir à l'esprit: nous, les femmes, naissons pour rendre la famille heureuse et donner naissance à des enfants. Rien d'autre. Tu dois suivre seulement cette route ».

Elle avait compris seulement 6 ans après ce que s'était passé sous le grand érable.
Hong n'avait jamais cessé d'emprunter des écrits à la bibliothèque de son père qui, comme vous l'aurez peut-être deviné, était un lettré de l'époque:
Pendant si longtemps dans l'histoire chinoise, seuls les intellectuels, ceux qui savaient lire et écrire, possédaient leur propre bibliothèque outre aux princes, aux rois ou aux empereurs. Ils les produisaient, copiaient eux mêmes, et parfois ils donnaient des textes à d'autres lettrés, constituant ainsi leur collection personnelle. C'étaient souvent des fonctionnaires ou des dignitaires rattachés à la «couronne» (l'empereur était reconnaissable avant tout par les vêtements qu'il portait).
La bibliothèque de son père n'était pas la plus fournie de l'empire, mais elle ne manquait certainement pas de livres et de rouleaux.
Certains étaient consacrées aux valeurs de la société, de la famille et du mariage, mais aucun entre eux, même pas une ligne, ne lui était favorable, à part deux éloges sur la beauté féminine. Évidemment, à Hong ces histoires ont commencé à l'agacer, mais de toute façon elle devait faire passer le temps: avec les pieds bandés, ses mouvements étaient limités et, heureusement pour elle, les tâches ménagères étaient peu nombreuses.

Elle ne ressentait plus de douleurs atroces mais ses pieds lui faisaient encore un peu mal. Ils ont poussé contre les bandages, ils voulaient grandir librement alors qu'ils grandissaient peu, en outre de très mauvaise façon: elle ne sentait plus ses doigts car elle marchait sur leur dos depuis un certain temps.

Un jour, son père reçut une visite spéciale, celle d'un ami et anciens camarade d'études de longue date qui, malheureusement, n'avait pas passé les examens impériaux pour devenir mandarin, alors il s'était mis au commerce.
Hong était en train de ranger les livres empruntés prudemment lorsque, revenant de la bibliothèque, elle écouta aux portes la conversation entre l'invité et son père.

Si: « Mon ami, quel bon vent! Assis-toi s'il te plaît! Je ne t'ai pas vu depuis un moment. Qu'est-ce que te pousse ici? Vite, sers le thé à notre cher invité ».
Le serviteur prépara le thé et le servit.

Liu: « Cher Si, les raisons pour lesquelles je suis venu ici aujourd'hui sont très importantes. Tout d'abord, je voulais vous dire que j'aimerais développer mes activités: récemment, la demande de soie et de céramique a beaucoup augmenté à Shanghai et dans le sud de l'Empire. Je voudrais ainsi augmenter mon nombre de navires et payer le nouveau personnel, je suis donc venu ici, comme j'ai déjà fait auparavant, pour te demander un prêt ».

Si: « Bien sûr! Je n'ai aucune raison de te refuser un prêt vu que tu m'as toujours remboursé avec les intérêts! Dis-moi combien t'en a besoin et ça sera fait! »
[...]

Liu: « Ecoute ... je suis venu ici pour te demander une autre chose ... est ce ça te dit de combiner un mariage entre nos enfants? »

Si: « Quelle coïncidence! Mais bien sûr! J'y réfléchissais depuis un moment! »

Liu: « Super Si! Je savais que je pouvais compter sur toi! Hé toi! Apportez du vin de riz pour que je puisse trinquer avec le propriétaire! »

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Mar 24, 2019 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Rouge est la soie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant