CHAPITRE 5 : Darek

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— Sinon je peux te faire un café.

Je lève le bras vers le placard de la cuisine pour en sortir une boite de capsules que je dépose sur le plan de travail. Assise sur une chaise haute et les coudes posés sur la table, Amanda appuie son menton sur la paume de ses mains en me regardant m'affairer autour d'elle.

— Je ne bois pas de caféine après midi.

Je hausse simplement les épaules et laisse le tout en plan pour me diriger vers le frigo où je sors du jus fraîchement pressé.

— Tu crois qu'un jour je vais rencontrer tes parents ? elle me demande d'une voix amusée.

J'en manque presque de renverser le contenu de la bouteille, mais me retiens in-extremis. Faisant mine de rien, je continue de remplir nos verres pour lui en tendre un.

— Ils ne sont pas toujours là, tu sais.

— Alors il faudrait m'inviter quand ils le sont. Sauf si tu veux me garder secrète, elle pouffe en buvant une gorgée.

J'esquisse un sourire un peu crispé avant de venir me placer devant elle. D'un geste assuré, je fais tourner le tabouret sur lequel elle se trouve pour me mettre debout entre ses jambes. Les mains posées sur sa taille, je l'oblige à relever le visage vers moi en se tordant légèrement le cou.

— Tu n'es un secret pour personne, je murmure contre ses lèvres. Tu seras la première à les voir quand ils auront du temps à nous accorder. Ça te va ?

Revivifiée par mes conditions, elle se laisse aller contre mon torse et caresse doucement mon dos de sa main libre. Ça ne fait pas plus d'un mois que nous nous sommes officiellement mis ensemble, pourtant c'est bien la première fois qu'elle avoue avoir envie d'être présentée à mes parents. En toute honnêteté, je pensais qu'elle était sur la même longueur d'ondes que moi, et que se farcir un repas familial alors que nous sommes certain de ne pas faire notre vie ensemble, c'est loin d'être l'idéal.

— Je n'ai pas envie de te faire peur, elle reprend d'une petite voix tandis qu'elle pose son menton sur mon torse et me fixe de ses yeux clairs. J'aime juste être avec toi.

— Je sais.

Doucement, je me décolle de son corps et me plante debout en face d'elle. Visiblement gênée d'avoir lancé le sujet, elle place d'un geste mal assuré une mèche derrière son oreille.

— Je pensais juste attendre un peu, je lui avoue. Je ne présente jamais personne à mes parents.

— Vraiment personne ?

— Non. Ce n'est pas la priorité quand ils rentrent.

— Tu sais quoi ? Oublie ce que j'ai dit.

D'un mouvement un peu brusque, elle se redresse sur ses jambes et pose son verre sur la table. Un sourire un peu tendu sur le visage elle vient triturer le bas de mon T-shirt une seconde avant de déposer un baiser dans mon cou.

— Je ne voulais pas te mettre dans une situation embarrassante, elle continue. Tu me les présenteras quand tu en auras envie et vice-versa.

— Ça me va, je souffle tout près d'elle.

Ignorant la moue un peu déçue qu'elle arbore, je l'attrape par la main pour la tirer doucement vers le salon. Nous le traversons en silence avant que je récupère nos deux sacs de cours qui trainent devant les escaliers.

— Et si tu me montrais le devoir sur lequel tu bûches un peu ? je demande en montant les quelques marches jusqu'à l'étage.

Sa main toujours dans la mienne, je nous fais entrer dans ma chambre et l'invite à s'asseoir sur mon lit. J'y dépose mon sac et lui tend le sien, l'intimant d'ouvrir les manuels dont nous aurons besoin pour les quelques heures qui suivent.

ESPRIT D'EQUIPE [ aux Editions Addictives]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant