Secret
21h, domicile
A peine terminé avec la discussion défectueuse avec mon cher jumeau que mon estomac commence à faire des siennes. Je commende rapidement une pizza quatre fromages et allume l'écran plat d'un geste vif.
Ma commande finit par arriver au bout d'une quinzaine de minutes. En mangeant goulûment ma première part, mes papilles gustatives me font bien comprendre que c'est succulent. J'ai mis une chaîne au hasard et c'est tombé sur les médias.
Il parle de plusieurs meurtres dans les ruelles de Miami depuis une semaine. Ma concentration s'accroît instantanément en regardant de plus près. Le dernier mort date d'hier, charmant, sa gorge est arrachée tel un vulgaire sachet de chips. Un couvre feu est installé à 21 heures.
-C'est quoi ce bordel ?
Je reconnais qu'en sachant qu'il y'a un meurtrier qui se balade dans ma ville me fait légèrement flipper. Je termine ma pizza, me douche et vais plonger dans les bras de Morphée...
13h, ruelle
J'installe convenablement ma valise vert olive dans le coffre tout en prenant soins de ne pas abîmer ma chère voiture. Aujourd'hui est le premier jours des vacances de Pâques que j'ai amplement mérité. J'ai donc décidé d'aller à la campagne, voir mes parents pour une semaine pour déniché ce qu'il me cache.
Je m'engouffre dans ma Mini Cooper bordeaux que j'ai gagné au loto de Miami. Ce jour là, j'étais accompagné de Loane, Warren et mes parents. La chance n'a jamais été de mon côté et surtout dans ces circonstances. Le chiffre qui m'a fait accédé à ce fameux trésor n'est autre que le numéro 5. À cet instant, je n'avais pas réalisé à quel point une bonne étoile tournais autour de ma tête. C'est un délicieux souvenir digne d'une relique que je garde au plus profond de mon être.
J'attache ma ceinture tout en inhalant l'effluve de cuivre qui émane de l'automobile et insère la clé. Je règle le rétroviseur, et laisse échapper un léger coup d'œil à l'horizon avant de démarrer. Et c'est parti pour une emphatique virée de trois heures.
Je reconnais que la distance entre moi et mes parents qui diminue progressivement m'angoisse petit à petit. J'ai la trouille de ce qui m'annonceront car je compte bien leur faire cracher le morceau.
Pendant le trajet, je replonge dans mes souvenirs d'enfance. A l'âge de 9 ans j'étais archer, j'exerçais le tir à l'arc et l'arbalète, c'est une culture physique de précision et de concentration dans lequel les compétiteurs tentent de tirer leurs flèches au centre de la cible avec l'arc. A cette époque c'était la corde de la cambrure en bouleaux que mon père m'avait fabriqué qui me faisais vibrer.
En effet mon hobby était de voir ma cible atteinte par ma lance. J'étais championne des États Unis dans la catégorie junior mais j'ai vite arrêté quand, j'ai vu ma mère chasser et assassiner un pauvre rongeur dans les bois. Certes historiquement le tir à l'arc était utilisé dans les affrontements et la chasse mais à cet instant, j'étais bouleversée, traumatisée et à chaque fois que j'armais mon arc, ce n'est plus la cible que je voyais mais la pauvre bête ensanglantée qui me suppliait. Sa fourrure tachetée d'une couleur rougeâtre et poisseuse, je ne pouvais plus tirer. Rien que d'y penser, cette évocation me fait mal au cœur et une larme roule le long de ma joue.
Arrivée sur les lieux, je m'aperçois que rien n'a changé. La devanture de l'habitacle est en pierre de coloris canif parsemée de racine et d'écume dû à l'espace temps. Toujours aucune trace de saleté sur les carreaux et le gazon émeraude est fraîchement coupée.
Pas une once d'animosité traverse la propriété des mes parents. D'ailleurs une multitude d'espèces de fleurs jonchent le relief du verger dont des cosmos bipinnatus, une fleur qui comporte une tige bien ramifiée portant de nombreuses feuilles très découpées vert clair, et ce feuillage encadre avec beaucoup de légèreté un bouquet de fleurs simples, à grandes pétales ronds et au cœur jaune, d'une forme un peu naïve de dessin d'enfant. Le coloris des fleurs passent du blanc au pourpre en passant par toutes les couleurs intermédiaires.
La balançoire loger sur la branche du camphrier, un arbre du Japon garni de drupes bleu marine et noir à maturité. Je passais de longues heures à méditer sur cette balançoire à l'abri des canicules. Énormément de souvenirs me submerge en me retrouvant ici. Mes pas me guident vers la porte d'entrée. Mes doigts glissent le long de la frontière de mon passé puis remonte sur la poignée. Mon pouls s'accélère et sans réfléchir, je toque.
Après d'interminables minutes à transpirer sous le stress, le seuil finit par s'ouvrir sur ma mère. Un large sourire, montrant ses belles dents blanches éclaircie sa présence. Elle est accoutrée d'un jean bleu céruléen et d'un sweat-shirt carmin. Une gourmette en argent que je lui avais offert orne son poignet ce qui me fait plaisir. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me retrouve blottie dans ses bras.
-Sheiley ! Qu'est-ce que je suis contente de te voir ! Qu'est-ce qui t'amène ici ?
-Eh bien je me suis dit que ça faisait un baille que je ne suis pas venu.
-Aller ne reste pas dehors rentre!
Elle m'amènent à sa suite. L'intérieur est très moderne. Canapé en cuir mat, écran plat, rideaux en soie, cuisine ouverte et j'en passe. Je m'assois sur les sièges qui semble être du velours.
-Tu veux quelque chose à boire mon trésor ?
-Du jus d'ananas si tu as.
Elle se précipite dans la cuisine et en attendant j'observe tout ce qui m'entoure. Du bruits se fait entendre au sous sol et y aperçois mon père. Il écarquille les yeux surpris de me voir mais se rapproche avec nonchalance sur le parquet. Je dois avouer qu'il a pris un léger coup de vieux. Il a des cheveux et un duvet sur les pommettes grisonnants, sa dégaine quelque peu rigide et quelques rides sur le front. Néanmoins il me fait une expression rieuse par un léger mouvement de la bouche et des yeux. Il dépose sur la table ses gants.
-Sheiley, comment tu vas ?
-Ça peut aller.
Il souffle, mon père, Rafael sait très bien que quand je bavarde peu, c'est qu'il y'a un problème.
-Ne tourne pas autour du pot Sheiley.
À cet instant ma mère débarque, le verre de jus d'ananas dans la main.
-Je veux savoir ce qui se passe. Je sais que ces pauvres gens assassiner à Miami sont tes collègues. Ne me mens s'il te plaît...
Je joue carte sur table, une lueur de détermination brûle dans mes pupilles.
Ma mère dépose le gobelet avec une lenteur déconcertante. Je vois dans son regard de la peine. Je sais très bien que je ne n'obtiendrai rien venant d'elle.-Écoute-moi bien Sheiley, cette histoire ne te regarde pas, c'est dangereux.
Il souffle longuement avant de reprendre.
-Je ne fais que protéger notre famille, il y a... Plein de choses sur cette terre que tu ignores et c'est beaucoup mieux ainsi. Moins t'en seras, mieux se sera.
À cet instant, un rugissement se fait entendre, ça vient du sous-sol. Un léger frisson parcourt mon échine. Est-ce que mes parents sont des psychopathes ?
- Pourtant, vous en avez parlé a Warren.
Tout en disant cela, je me rue en une fraction de seconde dans la cave.
-Je t'en pris, Sheiley! Hurle ma mère en paniquant.
J'entends mon père me poursuivre mais je n'y prête pas attention, je veux savoir la vérité.
La salle est plongée dans l'obscurité le plus complet. Je cherche désespérément la lumière et quand je l'allume. Je hurle de peur.
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Union interdite
WerewolfÀ 23 ans, Sheiley Vega est une étudiante à OHC Miami, une glorieuse université pour être bilingue. Elle exerce également au Elite Model Management Miami en tant que mannequin pour des marques de mode et d'esthétique. Son rêve : parcourir le monde à...