Dans le vide.

Partie 4

La situation entre Arame et moi commence à devenir sérieuse en ce moment. On s'entend si bien et à vrai dire, je crois qu'elle pourrait me comprendre et m'accepter comme je suis. Parce que je sais pertinemment que ma façon de vivre est juste mais c'est pas ce qui est voulu par les meufs de nos jours...

Elle: Tu penses à quoi ?

Moi: A rien et toi ça va !?

Elle: D'accord ! Mais sérieux je ne veux plus rien de ce voyage.

On rigole !

Moi: C'est vrai, on a beau attendre mais sérieux à la fin ça devient long !

Elle: Ouais et en plus j'ai des courbatures partout !

Moi: Allez tourne toi, je vais te masser le dos !

Elle: Hiii ça va, ça va !!

Moi: Bah quoi ?

Elle: Tu vois pas qu'il y'a des gens ici ?

Moi: Des gens qui ne nous connaissent pas et idem pour nous...

Elle: C'est pas parcequ'ils ne nous connaissent pas que l'on doit faire ce que l'on veut aussi Lamine !

Moi: Mais c'est juste de petit massage... Y'a pas d'alarme quand même ; et je vais pas enlever ton t-shirt.

Elle: Heho réveilles toi on est au Sénégal là pas à Paris !!

Moi: Bof ok ça va !

Elle: Merci !

Je n'ai rien compris !
Et dire qu'elle m'a embrassé ici y'a pas longtemps ! Je crois qu'elle est barjo cette meuf !

25mn après

Elle: Ouffff enfin la terre !

Tout en rigolant

Moi: Comme une rescapée !

Elle: Ta gueule toi !

Moi: Ok ok !

Ziguinchor, vu en dessus paraît comme une terre paradisiaque avec cette verdure qui s'étend jusqu'à l'horizon. On sent vraiment quelque chose de différente ici ; que ça soit le climat ou même cet air qui vient se fondre sur mon visage.

Les gardes font descendre les bagages et autres poids lourds...
Puis on attend que la plus grande partie des voyageurs descendent pour aussi faire de même !

Entre temps je méditais un peu sur l'attachement et ça donnait:

L'attachement se manifeste de plusieurs façons. Nous aimons nos amis/es et les liens qui nous unissent. Nous sommes bien dans nos maisons et nous y sommes attachés. Nous apprécions notre emploi et nous voulons le garder. Nous aimons notre conjoint/e et nous voulons pousuivre notre vie avec cette personne. Nous avons un bien profond avec nos enfants. Nous avons des habitudes auxquelles nous tenons, des biens matériels et des activités.
Souvent le lien d'attachement à ces personnes et à ces choses est tellement fort que nous sommes prêts à bien des sacrifices pour le préserver. Nous renions souvent nos besoins profonds pour maintenir un statu quo, pour ne pas déplaire et ne pas changer de routine.
Nous essayons de répondre aux attentes des autres et nous oublions les nôtres.
Puis, un jour, chacune de ces choses et probablement chacune de ces personnes quittera notre vie. Il y'aura inévitablement des pertes, des deuils, des départs et des adieux.
Le travail à faire sur soi et de se libérer de ces attaches.
Il ne s'agit pas de tout balancer par dessus bord, mais d'apprécier chacun de ces moments que nous aimons, sans en être dépendants parceque nous sommes conscients que tout passe, que tout change et qu'un jour, il faudra renoncer à ces choses et à ces relations.
Soyons prêts à renoncer à tout, sauf à nous-mêmes.
Arrétons de faire l'inverse.