Tant de similitudes

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Lundi 11 octobre, 5:00

Vers 5h, Luc rentre au commissariat, il m'y attendra pour prévenir la famille de la victime vers 7h. Je reste sur les lieux, j'ai deux heures pour trouver d'autre détails, le jeune pompier et le pompier sexiste sont toujours là, celui qui m'avait mal accueilli est assis dans la voiture de service avec une cigarette et son téléphone, il attend le plus jeune, dont j'ignore le nom, resté près de moi, à part nous trois, il n'y a plus personne la rubalise est enlevée et le soleil se lève, on pourrait croire des chasseurs de levé de soleil, si nos voitures ne nous rappelaient pas pourquoi nous sommes là. Je ne dis rien, je marche le regard sur mes pieds, je suis en service, je cherche, je fouine, et puis je n'ai pas le coeur à parler, cette route me traumatise. Ce jeune, avait les mêmes yeux que Jules, la même couleur. Je n'ai pu m'empêcher de me dire qu'il avait eu ce regard le jour de sa disparition. J'ignore pourquoi le pompier est resté avec moi, il m'aide à chercher des indices, je suis même étonnée qu'il n'ai pas été appelé dans la nuit.
«- Je pense que nous n'allons pas tarder.»
Depuis qu'il nous a expliqué l'accident, je ne l'avais plus entendu parler.
Il continue:
«-Je vais vous laisser mon numéro de téléphone afin que vous puissiez me joindre au cours de l'enquête.»
C'est impératif. Je ne peux pas dire non. Mais je préfère que ce soit lui qui me donne l'ordre que son collègue.
J'accepte. Il me temps un papier. Son numéro y figure, ainsi que son nom et son prénom.
«Lieuntant Antoine Dubreuil, 06 11 45 ...»
Je le remercie. Il remonte dans la voiture, le pompier plus âgé qui doit être son supérieur, jette son mégot et demarre rapidement. Cet homme me dégoute, mais Antoine est un garçon charmant, très sympathique je veux dire. Je n'ai plus aimé de garçon depuis Jules.
Je remonte à mon tour dans la voiture, je regarde une dernière fois les alentours et me dis que 10 ans auparavant, Jules a sûrement vécu le même sort mais sans secours.
Je démarre, le téléphone sonne, je decroche.
« Ici, l'hôpital St Joseph, c'est bien le capitaine Duval?»
Je n'ai pas le temps de répondre que l'infirmier a déjà repris.
« Nous vous appelons pour l'accident de moto sur la départementale 36 A du jeune Pomont Jules»
À ce prenom je pile. La voiture s'arrête nettement. Mon coeur bas fort.
« Nous souhaiterions que vous passiez à l'hôpital le plus rapidement possible s'il vous plaît»
Je suis sous je choc. J'acquièse faiblement. Je raccroche, je me sens faible. Ce n'est pas dans mes habitudes...
Vais je pouvoir assurer cette enquête?
J'essuie une larme sur ma joue. Il faut que je me motive. Je redémarre, je fonce au commissariat rejoindre Luc, il est 6:30 et nous devons prévenir la famille.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 31, 2019 ⏰

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