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LANA

La douleur à ma tête me fait doucement émerger de mon sommeil. Mes yeux s'ouvrent à peine, et je perçois une lumière tamisée filtrant à travers les rideaux. Le bruit sourd de mon cœur tambourine dans mes tempes. J'ai l'impression que quelqu'un a jeté une pierre dans ma tête. Et tout tourne. Pas la meilleure façon de commencer la journée.

Je m'étire, cherchant un peu de répit. Et puis, je sens quelque chose de... étrange. Quelqu'un dans mon lit. C'est à cet instant précis que je me fige. Mes yeux s'écarquillent. Je me retourne brutalement pour voir un homme allongé à côté de moi, le visage enfoui dans l'oreiller, complètement inconscient de ma présence. Son torse nu contre mes couvertures. C'est une vision floue, mais pourtant familière. C'est pas possible... Il n'y a pas moyen que j'ai fait ça. Merde. Merde. Merde. Comment ai-je pu...?

Avant que je n'aie le temps de me concentrer sur ce qui vient de se passer, un bruit dans l'appartement m'interrompt. Un cri. Un cri aigu, qui porte.

— Lana !

Je sursaute, mes yeux se posent sur mon réveil. C'est trop tôt pour ça. Et puis la voix. C'est la voix de Debbie. Mon cœur rate un battement.

Bon sang, elle est déjà là. Elle va me tuer.

— Lana !

Je me redresse brusquement, oubliant la personne qui est toujours dans mon lit. J'ai l'impression d'avoir une dizaine de kilos de plus à chaque mouvement. Et voilà que je manque de trébucher en me levant, mes jambes encore engourdies par la douleur de la veille. Je me saisis de la rambarde du lit pour ne pas tomber, me stabilisant d'un coup. Puis je jette un coup d'œil au sol : mes chaussures sont là, mais trop loin. Je dois sortir, et vite.

Je prends un peignoir en panique et je le noue à la hâte. Ma tête continue de tourner et j'ai l'impression de marcher sur un nuage. Mais ça ne m'arrête pas, je dois m'échapper de cette situation.

Le bruit de ses pas se fait de plus en plus proche, et je me précipite hors de ma chambre. Dès que je suis dans le couloir, je suis face à elle. Debbie. Elle me fixe intensément, l'air de celle qui est prête à exploser. Comment est-elle entrée ?

Je n'ai même pas le temps de m'en rendre compte que déjà, elle me cloue sur place avec sa voix perçante.

— Tu peux me dire ce qui te prend ? J'ai dû t'appeler une dizaine de fois. On a un rendez-vous, je te rappelle !

Je m'en veux. Le rendez-vous. C'est vrai. J'avais complètement oublié. Pourtant, je suis censée être là, prête à travailler. Mais après ce qui s'est passé hier soir... comment ai-je pu oublier ?

— Qu'est-ce que tu fais, Lana ?! T'es complètement à l'ouest, ou quoi ?

Debbie secoue la tête, exaspérée. Elle a cette façon de me regarder, mi-méprisante, mi-pourtant pleine de bienveillance, comme si elle me mettait dans une case qu'elle connaît trop bien. La dernière chose dont j'ai envie en ce moment, c'est de lui expliquer ma situation, de lui dire que j'ai honte de ne même pas me souvenir de ce que j'ai fait hier soir.

Mais la situation empire. Alors que je suis encore en train de me demander ce qui se passe, la porte de ma chambre s'ouvre avec un bruit sec.

Là, il sort. L'homme du lit. Torse nu, un sourire espiègle aux lèvres. Je le reconnais à peine, et pourtant, tout de suite, il me lance un regard à la fois taquin et désinvolte. Il est grand, musclé, avec une prestance de celui qui ne se soucie pas vraiment de ce qu'il a fait ou de ce qu'il fera. Un type qui se croit toujours au-dessus des choses.

Je me sens complètement déconnectée de la réalité.

— Rappelle-moi vite, Lana.

Le regard de Debbie fait une pause, et j'entends sa respiration devenir plus lourde. Une tension palpable entre elle et l'inconnu, et puis, cette scène qui se déroule devant moi.

LANA AUSTENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant