[Un an plus tard]
Un chant d'oiseau se faisait entendre. C'est ce qui le réveilla lentement. Il s'assit sur son lit et observa le ciel à travers sa fenêtre. Il souria, s'habilla et se rendit à l'étage inférieur, où ses parents préparaient à manger.
- Bonjour, mon chéri ! Bien dormi ?
- Bonjour, maman, bonjour papa. J'ai bien dormi, pour une fois.
- Tiens, ce n'est peut-être rien, mais je tenais à t'offrir ceci.
Le jeune homme ouvrit le paquet que lui tendait son père. Une capsule.
- Un an ?! Mais comment ?!
- Joyeux anniversaire, Nagisa.
Nagisa se mit à sourire bêtement et alla enlacer son père. Un an. Il lui avait offert un an de vie, alors qu'ils galéraient tous trois à vivre.
- Merci beaucoup, je ne le dépenserai pas à la légère, c'est promis.
Le garçon releva sa manche, qui indiquait qu'il lui restait dix heures, vingt-six minutes et trois secondes. Il prit la capsule pour ajouter l'année reçue, et embrassa une nouvelle fois sa famille. Certes, c'était son cadeau, mais il ne put s'empêcher de penser qu'il aurait pu partager avec ses parents cette année sûrement durement gagnée.
- Tu as combien, maman ?
- Quatre heures. Je dois aller toucher mon salaire. Et toi, chéri ?
- Huit, pour moi.
- Papa, maman, je veux vous donner une semaine ou deux...
- Non, Nagisa. C'est ton cadeau, c'est à toi et pas à nous.
Il acquiesça et sortit de la maison familiale, avec son sac. Il se rendit à sa réunion. Il était professeur, mais aujourd'hui, ses collègues et lui avaient une réunion sur les nouveaux élèves. Lorsqu'elle fut terminée, le proviseur l'invita à venir dans son bureau. Nagisa savait qu'il devait toucher sa paye, en tant que professeur titulaire. Mais, par mesure de précaution, il avait décidé de cacher ses bras, pour ne pas qu'on voie son année.
- Nagisa, asseyez-vous, lui dit le proviseur. Une boisson ?
- Non, merci, je ne bois que très rarement, déclina l'intéressé.
- Très bien. Je voulais vous annoncer que vous êtes désormais professeur à part entière, vous toucherez donc un meilleur salaire.
Deux mille cinq cent heures par mois de salaire, au lieu des mille cinq cent heures qu'il touchait d'ordinaire.
- V-Vraiment ?
- Bien sûr, que c'est vrai.
- Merci beaucoup, monsieur !
Nagisa ayant touché son salaire habituel pour la dernière fois ainsi que son nouveau, il se rendit chez lui, plutôt épuisé.
- Je suis rentré ! Lança-t-il une fois qu'il ouvrit la porte.
- Ah, Nagisa, viens voir, nous avons de la visite !
Le jeune homme se dirigea dans la pièce à vivre. Son père, sa mère et un autre homme étaient assis à table. L'invité n'était pas inconnu aux yeux de Nagisa.
- Monsieur Matsukata ! Quel plaisir de vous revoir !
- Nagisa, comme tu as grandi !
- Haha, c'est ironique, n'est-ce pas ?
Nagisa soupira, en se souvenant de la dernière fois qu'ils s'étaient vus, lorsque le bleuté avait quinze ans. Il n'avait gagné qu'un centimètre depuis.
- Oh, ne te vexe pas, mon garçon, viens t'asseoir. - Qu'est-ce qui vous amène dans ce coin, monsieur Matsukata ? Je croyais que vous étiez parti à Kunugigaoka pour gagner votre vie ?
- Justement, c'est à ce sujet que je voulais te parler. As-tu un moment, mon garçon ?
Il acquiesça et emmena l'invité dans sa chambre.
- De quoi vouliez-vous me parler ?
- Nagisa, tu es jeune, tu as vingt-six ans, il me semble ?
- Oui.
- Moi, j'en suis à presque deux cents ans, bien que cela puisse paraître impossible. Et...
Il souleva sa manche et montra son compteur au jeune homme, qui écarquilla les yeux.
- J'en ai encore pour trois cents ans. Mais je suis poursuivi par les gardiens du temps, ceux qui veillent à ce que des gens comme moi ne soient pas en circulation.
- Donc vous êtes en danger ?
- Oui, et malgré ce que tu pourrais croire, je commence à fatiguer. Je voudrais que tu écoutes la volonté d'un vieil homme. Fais-moi fuir loin d'ici, et je te révélerai ce que j'ai appris parmi les riches.
Nagisa ne put refuser l'offre. Il s'apprêtait à répondre, quand on frappa violemment à la porte. Le bleuté regarda par sa fenêtre.
- Les gardiens du temps... Monsieur Matsukata, fuyons, vite !
- Non, Nagisa, c'est trop tard pour moi, s'ils sont déjà là. Ecoute-moi bien.
Le vieil homme attrapa le poignet de Nagisa et commença à lui transférer son temps, sous les yeux ébahis du garçon.
- Malgré tout ce qu'on peut te raconter, il y a assez de temps pour tout les êtres humains. Les prix augmentent dans les coins perdus comme ici pour que vous mourriez, qu'il n'y ait plus que les riches. Va, change ce monde pour moi !
Il lâcha le poignet du garçon, qui remarqua que son invité n'avait plus que cinq minutes au compteur. Lui, il avait plus de trois siècles. Trois cent vingt-deux ans et quarante-six heures en tout.
- Monsieur Matsu-
- Va-t-en ! Pars tant que tu le peux !
Le vieil homme sortit de la chambre, hurlant sur les membres de l'organisation qui venaient le chercher. Nagisa prit quelques affaires rapidement et sauta par sa fenêtre, pour s'enfuir. Il reviendrait plus tard, pour dire adieu à ses parents. Mais il ne pouvait pas retenir quelques larmes pour l'homme qui devait à présent être à court de temps.
------------------------------------------
J'ai tenu à préciser le laps de temps écoulé entre le prologue et le chapitre 1 au cas où
Bref, pour une fois que c'est Nagi le héros, je m'éclate !
#Historia

YOU ARE READING
Time Out
Fiksi PenggemarDans un monde où votre vie est limitée par un compteur sur votre bras, et que ce temps a remplacé l'argent, vit Nagisa, dans un secteur pauvre. Lors de la visite d'un ami de ses parents, sa vie entière va changer. ----------------------- Inspiré du...