Celle Que Je Suis

Chapitre 13 : À La Maison

Je me retire et je remarque qu'elle pleure.

-Pardon. Je suis vraiment désolée. Je ne le referai plus.

-Ne t'excuses pas. Je pleure parce que... BON SANG tu en as mit du temps avant de te lancer.

-Je sais mais je suis une fille très difficile à cerner, très difficile à comprendre. Je réfléchissais beaucoup trop parce que j'avais peur que tu me repousses, peur qu'après ça tu ne veuilles plus jamais m'adresser la parole, peur que tu ne veuilles plus jamais me voir...

-Et bien maintenant tu sais que tu n'auras plus à avoir peur.

Elle me sourit et me tire la tête pour m'embrasser à nouveau.

-Pourquoi toi tu n'as pas tenté de faire le premier pas?

-Eh bah c'était à peu près pour les mêmes raisons mais il faut rajouter le fait que je n'ai jamais été avec une fille. Depuis septembre je ne fais que penser à toi, je n'arrive même plus a me concentrer correctement sur mes études, tu monopolises toute ma tête.

-C'est totalement pareil pour moi. Mais dis-moi, pourquoi n'es-tu pas venue me voir auparavant? J'aurais forcément accepté.

-J'y ai plusieurs fois pensé, mais je me disais toujours qu'une fille comme toi devait forcément être avec quelqu'un.

-Il faut croire que non jusqu'à présent.

Elle rit tout en baissant la tête, elle me fait fondre quand elle fait ça.

-Bon, c'est pas que le fait d'être ici avec toi me déplaît, mais il va bien falloir que tu rentres chez toi. Tes parents doivent être mort d'inquiétude.

-Oh crois-moi ils ne le sont pas...

Je me retire puis nous reprenons notre route. Je n'arrive toujours pas à y croire. Je l'ai fait. J'ai réussi à rassembler la force et le courage qu'il me restait pour le faire. Quand je vais le raconter à Sarah, elle ne va pas en revenir et elle va sûrement vouloir tout savoir.

On arrive devant chez moi. Elle me serre la main, comme si elle ne voulait pas me laisser m'en aller mais j'avoue que moi non plus, je n'ai pas vraiment envie de la laisser. Je me retourne je mets mes mains sur ses joues et je l'embrasse.

-Il faut vraiment que je rentre chez moi Eva. Tu devrais faire de même, toi aussi tes parents seront sûrement morts d'inquiétude.

-Je m'en fiche, je suis bien ici avec toi.

Je la prends dans mes bras et la serre contre moi. D'habitude je n'aime pas le contact mais je fais surtout ça pour la rassurer dans un sens, comme pour lui dire que je suis là pour elle et que plus rien ne risquait de lui arriver à présent.

-Aller il faut que je rentre, ça fait quand même une semaine que je n'ai pas vu mes parents donc bon.

-D'accord. À demain alors.

-À demain.

Elle s'approche au niveau de mon oreille et me chuchote « Je t'aime. » avant de s'en aller. Je la regarde s'éloigner tout en regagnant la porte d'entrée, je manque de me casser la figure en ratant la petite marche qui est devant la porte. Je rentre et ma mère se jette limite sur moi et me prends dans ses bras.

-Mon Dieu Sam tu nous as tellement manqué. Laisse-moi voir ton œil.

-T'inquiètes pas maman, je vais bien.

Je regarde mon père, toujours en retrait.

-C'était qui cette fille? me demanda-t-il

-C'est celle pour qui je me suis prise un coup de poing dans la figure, pourquoi?

-Je t'ai vu l'embrasser et la câliner dehors. Imagine que des voisins t'aient vu faire ça.

-Mais qu'est-ce qu'ils en ont à faire les voisins? C'est leur vie peut-être? Je pense que non.

-Me parle pas comme ça ou ça va mal finir Samantha.

-Arrête de m'appeler Samantha.

-Et comment veux-tu que je t'appelle?

-Tu m'appelles Sam, comme tout le monde.

-Continue à être orgueilleuse, vas y.

-Pfff tu crois que j'ai peur de toi?

Il s'avance rapidement vers moi en prenant son air supérieur pour m'intimider. Comme si j'allais avoir peur d'un gars comme lui.

-Encore une parole comme ça et je t'en mets une.

-Vas y, oses le faire.

Et il le fait.

-Monte dans ta chambre, de suite.

Je me dirige vers ma chambre et en passant à côté de lui, je le regarde de travers.

Je claque la porte de ma chambre en rentrant, je m'assois sur mon lit et commence à pleurer. Voilà le genre de choses que je ne veux pas qu'Eva sache sur ma vie. Je ne veux pas qu'elle sache que mon père est un enfoiré de première catégorie.