Mes yeux sont clos. La douleur ressentit au ventre au paravant ne m'a pas quittée. Au contraire, elle est accompagnée d'un mal de tête insoutenable. Ma tête me semble lourde, et ce mal me donne l'impression d'être dans un brouillard épais. J'essaie de porter ma main à mon visage, mais ce mouvement m'est impossible, mes mains sont contraintes de rester derrière mon dos. Je reprends petit à petit conscience. Je tente difficilement d'ouvrir les yeux. Je me trouve dans une petit salle sombre dont les murs sont faits de béton. Mes pieds sont en contact avec le sol froid. Je ne suis plus vêtu que d'un tee-shirt et de mon jean. Attaché à une chaise, je ne peux que regarder ce qu'il m'entoure. Ou presque, je ne peux pas voir ce qu'il y a derrière moi. Mon cœur se serre. Face à moi se trouve une vieille table en bois. Je m'attarde sur les clefs posées dessus, ce sont les clefs que j'ai voulu ramassé dans la rue. Le reflet de cet objet métallique traverse mes yeux. Automatiquement, je me tourne vers la provenance de cette lumière. Un trou dans le mur servait de fenêtre à la pièce. Des barreaux empêchaient quiconque de s'enfuir. Je lâche un soupir alors que mon regard se pose sur les clefs. Un instant s'écoule. Mon mal de tête m'empêchait de réfléchir correctement. Brusquement, je m'agite sur la chaise, tirant mes bras de toutes mes forces pour me libérer des liens qui me lacéraient les poignets. Rien n'y fait. Mon visage rougit à cause de l'énervement, du stresse qui m'occupe l'esprit, de la peur qui brouille ma réflexion. Je suis prisonnier, je ne sais pas où je suis, je veux sortir d'ici. Ma respiration s'accélère. Je tente à nouveau de tirer ces liens. Tout mon corps s'agite. La peur de l'inconnu stagne en moi. Un mouvement trop brusque me fait tombé avec la chaise. Je m'écrase sur le sol, et la vieille chaise de bois s'éclate en plusieurs morceaux. Je peux me lever. Mes liens sont encore formés derrière mon dos, attachant mes poignets aux barreaux du dossier de la chaise. Deux bâtons longent mes mollets, ce sont les restes des pieds de la chaise. Une douleur aiguë traverse ma hanche et ma mâchoire. Ma chute sur le béton aurait pu me casser un os. J'essaie de me calmer, afin de réfléchir à comment sortir d'ici. Je me tourne vers le quatrième mur, celui que je ne vois pas. Une porte. Mon cœur accélère encore la cadence. Un homme était adossé sur cette porte qui est peut-être le début de la sortie. Son regard perçant illuminé par la faible lumière me déstabilise. La peur me tétanise sur place. Ma respiration était haletante, et mon corps tremblait. Chaque secousse me faisait mal. Il ne dit rien pendant un long moment. Seul un soupire franchit ses lèvres, mais il reste sans bouger. Il me détaille, de haut en bas, sous toutes les coutures. Je ne sais pas quoi faire. Il me transperce inlassablement. On frappa à la porte, mon sursaut fut immédiat. Je me sentais mal à l'aise, je regarde attentivement la porte s'ouvrir doucement, prêt à courir s'il le fallait. Un homme entra dans la pièce, il était armé, j'étais déconcerté. Le nouveau venu donne son arme à son acolyte, et ce dernier s'en alla, me laissant avec le nouveau venu. Il lâcha un bâillement, avant de fermer la porte et de s'adosser dessus. J'étais gardé à tour de rôle par des gens que je ne connaissais pas. Le jeune homme sortit son téléphone et plongea son regard dans l'écran illuminant son visage. Il semblait n'en avoir rien à faire, cette tâche lui faisait perdre son temps. Je l'observe longuement, n'osant esquisser aucun mouvement. Il avait l'air plus petit que moi de quelques centimètres, mais ce n'était pas cela qui était rassurant. Cet homme semblait de quelqu'un de tout à fait ordinaire à l'origine, hormis l'arme qui ornait le haut de son corps quelques minutes plus tôt. Je raclai le fond de ma gorge, peu sûr de moi. Il leva sa tête vers moi, et fronça les sourcils.
« On est où ?, risquais-je, la gorge serrée. »
Il sembla me détailler un instant, cet instant sembla durer des heures, des heures où son regard me transperce sans retenu. Je suivis son regard qui partait de mon visage jusqu'à mes pieds. Finalement, il détourna le regard et se noya à nouveau dans ce qu'il se passait sur son écran. La conversation allait être compliquée. Je me mets à regarder tout autour de moi. La fenêtre, dont les barreaux sont trop rapprochés, était le seul accès vers l'extérieur de la pièce. Mon regard se dirige vers la porte, mais c'est le visage du jeune homme que je vois face à moi. Je sursaute, comme si j'avais pu oublié sa présence. Il était face à moi, les bras croisés sur sa poitrine et me regardait durement.
« Tu vas arrêter de gigoter ? »
Sa voix était raillée et se voulait menaçante. Il retourne s'adosser à la porte en lâchant un vulgaire « putain ». Mon séjour ici n'allait pas être une partie de plaisir. En réponse, mon ventre se tordit, poussant un grognement. Le jeune soupira d'exaspération. Il porta son téléphone à son oreille, attendit quelques secondes qu'un autre soit au bout du fil.
« Le môme a la dalle. Faudrait penser à le nourrir. C'est pas moi qui m'occuper de ça. »
Il raccrocha sans laisser la possibilité à son interlocuteur de répondre. Quelques minutes plus tard, quelqu'un toqua. Un jeune homme entra, sans arme cette fois. J'essayais tant bien que mal de voir derrière lui, mais la brèche fut brève. La porte se referma et le nouveau venu avait récupéré une autre de ces vieilles chaises, il la posa devant la table, et récupéra les clefs qui avaient servi d'appât.
« Libère-toi du reste de tes liens et viens manger. »
Mes mains étaient encore liées dans mon dos, mais la première chaise étant en morceaux, ils ne me servaient plus à rien. Ils s'étaient desserrés, j'extirpai mes mains, m'enfonçant les épines du bois dans les paumes. Pendant ce temps, l'homme posa un panier repas qui n'était autre qu'une boîte avec de la nourriture, ainsi qu'une paire de baguettes. Alors qu'il s'apprêtait à partir, celui qui me servait de nounou lui attrapa doucement le poignet, les yeux suppliant.
« Jin, j'en ai marre de le garder...
- Suga, Jimin t'a demandé de le garder après lui, il reviendra quand il aura fini, encore quelques heures. »
Le dénommé Jin se tourna vers moi.
« Va manger, je te le ferai pas réchauffer. »
Ce fut ses derniers mots avant de me laisser avec Suga, lassé d'être dans la même pièce que moi. Incertain, je me dirigeai vers mon repas. Il sentait bon, mais même si mon corps le réclamait, je n'avais pas l'impression d'avoir faim. Pourtant, après quelques minutes d'hésitation, je pris mes premières bouchées dans un silence de mort. Le temps sembla s'être arrêté. Je n'entendais que les soupirs répétés de Suga.
Lui et moi redressions nos têtes vers la porte quand nous entendions un tremblement venir d'ailleurs. Des pas résonnaient jusqu'à nous. Suga recula de la porte, sa chevelure se laissa traverser par un rayon de soleil, il avait une coloration rousse. La porte s'ouvrît en grand, sans que personne n'ait toqué avant. Un grand blond entra dans la pièce, armé jusqu'aux dents. Il était suivi d'un autre homme, un peu plus petit, brun, qui était également armé. Puis Jin ferma la porte derrière lui.
« Qu'est-ce qui se passe bordel ?, intervint Suga.
- Jimin a des ennuis. On part en intervention tout de suite, assura le grand blond.
- RM, qu'est ce qu'on fait de lui ?, questionna le brun, me pointant du doigt.
- Il vient avec nous. »

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Ombre [JIKOOK] - V.CATHY
Fanfiction« Ton ombre me suit, je le sens. » Jung Kook avait une vie paisible et monotone, avant d'être la convoitise puis la monnaie de certaines personnes.