Chapitre 55 : L'impression à mon sens de n'rien comprendre.

7.2K 470 198
                                    

(5 Majeur - Lettre Ouverte)

----

3 semaines sont passées depuis que j'ai couru jusqu'à l'hôpital, en promettant à la vendeuse (une amie à ma mère, heureusement) de vite revenir avec la robe mais qu'il s'agissait ici d'une question de vie ou de mort.

Danna n'a pas compris ce qui se passait sur le moment mais quand elle a lu "Hakim" sur mes lèvres, elle n'a pas posé plus de questions.

J'ai pris le métro, tout le monde m'a regardée comme si j'étais une folle, je leur ai fait un gros doigt d'honneur dans ma tête et j'ai continué de courir jusqu'à la chambre du rappeur.

Là-bas, je l'ai retrouvé à moitié conscient, entouré par des médecins en colère.

- Vous prenez de trop grandes doses de vos anti-douleurs Monsieur, ce n'est pas acceptable.

Hakim a froncé les sourcils en me voyant débarquer de nulle part :

- Qu'est-ce que tu fous ici ? T'as pas une séance d'essayage ?

A ce moment là, je me suis demandée s'il était vraiment sérieux.

- Si mais je t'avais en FaceTime avant que tu ne t'évanouisses.

- On s'est parlé ?

J'ai reculé d'un pas. Ce qui n'a pas échappé à l'un des médecins :

- Monsieur, vous n'avez même plus conscience de ce que vous faites. Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Il est possible que la prochaine fois, on ne sache rien faire pour vous et c'est la mort qui vous attendra.

Ce ne sont pas mes affaires mais quand je l'ai entendu prononcer ces mots, j'ai eu peur, très peur.

J'ai trop de fois cru que j'allais le perdre alors que je n'ai jamais autant été accroché à une personne.

C'est pourquoi j'ai demandé :

- Vous ne pouvez pas les lui donner vous-même ? Pour limiter la dose ?

Hakim a grogné :

- Tu crois que j'ai 12 ans ?

Mais les médecins m'ont fait comprendre que cet anti-douleur n'était pas obligatoire, ouvert à la vente libre et que c'était à lui de gérer.

Alors, ils sont partis, comme des lâches. Dans un geste désespéré, j'ai voulu lui confisquer la boite. Il a utilisé ses dernières forces pour me rattraper et me tenir par le poignet :

- Je peux savoir pour qui tu te prends ?

- Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Tu as perdu connaissance parce que tu étais shooté ! Tu ne te rappelles même pas de notre conversation. C'est comme ça que commence une dépendance.

Il ne se souvenait pas de ses mots, de sa tendresse inhabituelle.

J'aurais dû m'en douter.

- T'es ni ma daronne ni ma femme, alors tu vas me les rendre tout de suite, je crève de mal. Et je m'en balec de notre conversation, sérieux.

Incompris (Mekra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant