Je me retrouvais un peu dans leur regard. À eux qui sont derrière des barreaux, dans une cage et qui voient passer les êtres humains. Qui espère être choisi, être l'élu. Avoir un foyer aimant, avoir une place bien au chaud dans leur maison et dans leur cœur. Eux qui sont pleins d'espoir. Mais cet espoir qui meurt au même instant quand ils les voient passer leur chemin.
J'aime beaucoup travailler dans cette SPA, puisque moi aussi avant je n'avais pas de foyer. J'étais plein d'espoir mais profondément triste. Et à une époque, j'étais moi-aussi enfermé entre quatre mur. On m'a même attaché. J'aime travailler ici, puisque je peux les comprendre, j'étais comme eux avant. Un animal assoiffé d'amour.
Après ce qu'il c'était passé avec Luck, j'ai été une nouvelle fois complètement détruit, il était parti. Je n'arrivais même pas à prononcé son nom, encore moins à l'écrire, si c'est pas pitoyable... Détruit, certes avant, mais maintenant en colère. Si je le revoit un jour, autre que pendant mon sommeil, je ne sais pas si j'aurai la sagesse de le laisser terminer sa phrase avant de lui mettre une tarte.
Chaque jour est une nouvelle journée. Chaque jour je suis fatigué d'avoir travailler, mais c'est de la bonne fatigue. Chaque jour je travaille plus dur que le précédent, puisque ainsi je n'ai pas le temps d'être triste. Je suis revenu dans ma ville natal: Glazov. Le matin je travaille en tant que vendeur dans une boulangerie, puis l'après-midi je suis fleuriste. Il y a deux principaux cas de figures quand une personne vient dans le magasin, soit cette personne vient pour la personnes qu'elle aime, soit elle est là pour un enterrement. De toute façon, mon cœur se resserre chaque fois.
Mon colocataire lui, est dans une université pour devenir médecin, du coup il dort très peu à cause de ces révisions. Vu que l'on partage un petit studio et que je suis principalement le seul à participer au loyer (merci Ajay...) il m'a laissé la chambre. Puisque d'une part, on est pas un couple et d'une autre, il doit se lever à des horaires abominables. Normalement, quand je me lève, il est debout et quand je reviens du boulot vers 19h, il est dans le canapé, la tête dans ses bouquins. Donc, si il y a bien une chose qui n'a pas changé, c'est que je m'occupe de tout. Faire les courses, le ménage, la cuisine, le travail, le loyer...Je suis un esclave!
Enfin, pour arriver à ma "famille", mon père est revenu à ces vieilles habitudes, c'est à dire picoler, fumer des choses illicites et mes frères eux, pratiquent des choses illicites. Le seul détail qui a nettement changé est que mon père, qui, en faisant une partie de poker a remporter le Jackpot, ce qui a été conclu par une "meilleure" situation de vie et une négociation de ma liberté avec Luck.
Et la suite, vous la connaissez.
Aujourd'hui, on est Mercredi et je viens de terminer mon travail, je suis éreinté mais content de moi. Je viens d'ouvrir la porte d'entrée de mon studio et cet abruti a encore oublié de fermer derrière lui.
-Aj! Je t'ai dit combien de fois de fermer derrière toi?! Une centaine? Et bah, ça en fera une de plus.
Il ne dit rien, mais j'entends bien la télévision. Il doit être en train de réviser ou de dormir... Entre deux soupirs, je pose mon téléphone et mes clés sur la petite table à l'entrée, près de la porte.
- Tu veux quoi pour dîner? N'importe quoi? Ok. Ce sera des pâtes avec du ketchup.
C'est quasiment tout les soirs ainsi, je rentre et je dois tout faire pour Monsieur le gros bébé... Mais je ne dis rien non-plus pour contredire ce que je fais... J'enlève mon manteau, mes grosses chaussures et mes chaussettes trempées. Je prend mes chaussons et me les mets, une sensation de chaleur me saisi. C'est agréable.
-Aj! J'aimerai au moins que tu me répondes. Si tu dors ça va chauffer, et si tu ne dors pas t'es mort.
Il ne me répond toujours pas alors que je suis en train de mettre de l'eau à chauffer pour les pâtes. Pour préparer SA bouffe !
- Ajay! J'ai passé une longue journée et...
Il est pas dans le salon, qui est, entre guillemets sa chambre.
- Et t'es passé où? C'est pas drôle, si c'est une blague c'est franchement nul et tu sais que je n'aime pas du tout les films d'horreurs.
Il ne répond toujours pas.
-Si tu t'es encore évanouis dans la douche compte pas sur moi pour t'en sortir. Une seule fois dans toute une vie m'a suffit et je n'ai pas la moindre envie de recommencer.
Toujours rien.
-Aj, tu...
Je n'ai pas le temps de tourner les talons pour aller dans ma chambre, que je me heurte à un truc qui m'écrase le nez. C'était violent, des petites larmes ce forment dans mes yeux sous la douleur de l'impacte.
- Robin.
Ce n'était malheureusement pas la voix de mon colocataire qui résonnait dans mes oreilles. Mais ce n'était pas possible que ce soit lui, pas vrai? Il m'avait assez bien fait comprendre qu'il ne reviendrai jamais et que pour lui je n'étais rien de plus qu'une vulgaire poussière persistante dans son œil.
Je ne cesse de me répéter: "réveille-toi, ce n'est pas réel, il ne peux pas l'être".
Je ne sais vraiment pas si je vais avoir la force de lever les yeux pour m'assurer que en fait, ce n'était pas lui, mais sans doute un ami de Ajay. J'essaie de réfléchir à d'innombrables possibilités et explications qui viendraient au fait que c'est en réalités quelqu'un d'autre.
-Robin.
Mais ce n'est pas possible. Je sais que tout est possible et qu'il ne faut jamais dire jamais, mais là, à cet instant précis, ce n'est tout simplement pas possible. Il ne serai jamais revenu pour moi, puisque je ne suis rien pour lui.
-Robin.
Il est là. Luck est revenu.
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Enlevé par un chef de gang volume 2
Teen FictionCertes, je n'avais pas tout planifié pour mon futur, mais je voulais ce que tout le monde voulait. Etre heureux. Trouver l'amour. Faire un métier qui me plaît. J'avais réussi à changer de vie après ce qu'il c'était passé. Après ce qu'il m'était arri...