Je n'ai pas compris comment j'ai réussi à descendre de la limousine de ce crétin, mais j'ai réussi. Je me suis plus jeté sur la portière plutôt que sortit tranquillement. Mes jambes tremblent, je peine à me maintenir debout et je suis obligé de me plaquer contre le véhicule. L'air très frais, pour ainsi dire glacé, me fait un bien fou, je prend de grandes goulées d'oxygène pour me calmer. Mon front se colle sur le toit de la limousine et je sursaute quand la main de fer de mon kidnappeur rentre en contact avec la mienne. Je la repousse et me retourne pour me confronter à son regard inquiet.
Quoi ? Il s'inquiète ? Il essait de se rattraper ? Il n'a pas été présent quand j'étais livré à moi même à l'hôpital, mais il est présent maintenant ? Ne me faîtes pas rire, c'est trop facile de faire les choses comme ça. Qu'il aille se faire voir.Quelques instants plus tard, une fois calmé, je regarde tout autour de moi et inspecte les environs. La nuit est tombée depuis bien longtemps maintenant, si il n'y avait pas quelques lampadaires pour nous éclairer un minimum, nous ne pourrions pas voir à plus de cinq mètres. Je me trouve devant une sorte de hangar plutôt grand, de ce que j'en sais, et qui est gardé par plus d'une vingtaine d'hommes plus ou moins effrayants.
Ils ne m'inspirent pas du tout confiance. Ils ressemblent plus à des mercenaires armés jusqu'aux dents, plutôt qu'à de simples gardes du corps.Ce bêta de Luck met sa main stupidement grande dans mon dos, me forçant ainsi à avancer vers l'entrée principale, qui est aussi extrêmement grande maintenant que je l'ai devant moi. Tandis que l'on s'en rapproche, c'est aussi des mecs hyper flippants qui se dressent juste sous mon nez. Enfin, sous mon nez c'est beaucoup dire... Parce qu'ils sont tellement grands que j'en viens à me demander si ils me voient. Quoi qu'il en soit, cet abruti continu à me faire avancer, sans même prononcer ne serait-ce qu'un mot. Autant j'aime quand il la boucle, autant ce serait réconfortant d'entendre quelques paroles rassurantes.
Les "mercenaires" le saluent respectueusement, tout en me dévisageant ouvertement et il leur donne une sorte de signal. Cet idiot place alors ces mains sur mes épaules, se positionne dans mon dos et me murmure ses paroles, tandis que moi je retiens mon souffle.
- J'espère que tu as bien réfléchis mon petit ange, parce que tu as un choix à faire maintenant. Et pour ton bien et le sien, il faudrait qu'il soit judicieux.
La lourde porte s'ouvre enfin et tandis que mes yeux s'habituent à la nouvelle luminosité de l'intérieur, j'entends des sortes de grognements. Quelques instants plus tard je distingue finalement mon colocataire Ajay, retenu par des liens autours de ses chevilles et de ses poignets, alors qu'une sorte de bâillon se trouve dans sa bouche le forçant à pousser des grognements. Il est à genoux, trois "mercenaires" se situant autour de lui, le visage fermé, menaçants, prêts à le tuer au seul signal de leur patron.
Si cette brute n'était pas dans mon dos, je me serais déjà retrouvé les quatres fers en l'air. Voir mon ami ainsi ne me rappelle que trop bien ma mésaventure avec Jason... Je me souviens être attaché comme un animal sauvage. Être batu. Être affamé. Être humilié. Être abusé physiquement et psychologiquement.
L'envie de vomir me reprend de nouveau aux tripes, ma gorge me brûle, ma tête tourne, la sueur me tombe du front. Ajay me regarde les yeux suppliants et inquiets, j'essaie alors de me reprendre. Il ne faut pas que je craque, si je craque on est tout les deux fichus. Je respire à pleins poumons plusieurs fois et me force à reprendre mes esprits. Il a besoin de moi, je ne dois pas perdre pieds.
- Mais qui avons nous là ? me sussure mon kidnappeur à l'oreille, Ne serait-ce pas ce cher Ajay ? Ton petit colocataire ?
- S'il te plaît ne fais pas ça... je supplie
- Faire quoi mon ange ? demande-t-il innocemment, Je n'ai rien fais... Pas encore. il ajoute
- Ne... Ne lui fais pas de mal.
- Moi, je ne lui ferai rien du tout, je peux te le garantir. Mais mes amis, eux, c'est une autre affaire...
Je me retourne alors dans sa direction, le regarde droit dans les yeux. La peur au ventre quand je lui demande :
- Pour... Pourquoi est-ce qu'ils lui feraient du mal...? Je... Je suis là, non ?
Il pose délicatement sa main sur ma joue droite, ses yeux débordants d'une chose que je ne pourrais pas appeler comme étant de l'amour. Étant donné que quand on aime, on ne fait pas ce genre de choses.
- Tu es là, oui. Mais as-tu oublié que je t'ai drogué pour que tu viennes avec moi ? Pour que tu sois présent à mes côtés ?
- Mais je suis là ! C'est ce qui compte, non !? m'insurgeai-je
Il approche encore plus son corps du mien, collant nos poitrines ensembles, me gardant dans cette position désagréable grâce à sa main posée dans mon dos.
- Et qu'est-ce qui me garantit que tu n'essayeras pas de t'en allez ? Hein ?
Sa main se resserre sur ma peau, la brûlant presque.
- Tu essayeras de partir, loin de moi.
- N... Non.
- Non ? Pourquoi est-ce que je ne te crois pas ? Voilà ce qui va se passer si je fais ce que tu me demandes, je le laisse partir, je t'emmène avec moi, lui il va voir la police, alors que toi tu iras t'échapper. Je te perd pendant un temps, la police me relâche, je te retrouve et bute ton colocataire.
Ma respiration se coupe, un frisson me traverse. Il ne va pas le faire, n'est-ce pas ? Il ne va pas recommencer comme dans le Centre Commercial ?
- Malheureusement, même si je le tue, tu pourrais être tenté de partir. Je te propose alors un marché mon ange, sa vie contre ta liberté. C'est honnête non ?
- Il... Quoi ? Je ne...
Ma voix se brise, ce n'est même pas un vrai marché ! Dans tout les cas il m'emmènera de force avec lui et je ne pourrais plus revoir Ajay. Mais au moins dans une solution il sera toujours vivant...
- Tu le laisseras tranquille, toi et tes hommes ? je demande la tête baissée
- Tu as ma parole.
- Ta parole elle ne vaut rien du tout !
- C'est pourtant tout ce que tu auras. Je ne lui ferais pas le moindre mal, ni moi, ni mes hommes. On le surveillera cependant à distance, il ne faudrait pas qu'il mette les flics au courant.
Mes yeux se reposent sur Ajay une nouvelle fois. Dois-je me montrer égoïste ? Refuser son offre, le laisser le tuer de manière cruelle ? Je n'en ai pas le droit, une vie sauvée est toujours mieux que aucune. C'est mon ami, je ne peux pas le laisser ainsi alors que c'est ma faute.
Qui aurait pu croire que je me retrouverai une nouvelle fois dans cette situation ? Avec cet arriéré... Finalement c'est peut-être moi le plus idiot. Personne ne pourra me dire ce que je vais encore devoir subir, mais rien ne sera pire qu'avant.- Très bien. D'accord.
Il me fixe, la mâchoire contractée, les yeux brillants d'une émotion proche de la fierté. Fierté tournée vers lui-même, fier d'avoir réussi à me persuader.
- D'accord... Pour faire quoi au juste ? il sourit en coin
Et en plus il se fout de ma gueule ! Je respire un bon coup et crache les dents serrées par la rancoeur.
- Pour... te suivre et... ne pas m'enfuir.
Il me serre dans ses bras et embrasse mon front. J'espère sentir très mauvais, comme ça il se détachera de moi vite au moins. Il fait de nouveau un signe à ses sbires et je les vois du coin de l'œil relever Ajay, puis l'emmener plus loin.
- Ne t'en fais pas pour lui, ils vont juste le ramener dans son appartement. Ils savent très bien ce qu'ils font.
Il colle ensuite sa joue à mes cheveux, me berçant doucement dans ses bras. Je ne dois pas sentir assez mauvais pour le rebuter. Ou alors il est fou. Ou bien les deux.
D'autres "mercenaires" arrivent, je ne vois pas ce qu'ils font, je les entends juste faire pleins de choses. Puis de nouvelles lumières s'allument et cet imbécile me relâche enfin un peu. Je manque de me tordre le cou pour pouvoir voir ce qu'il se trouvait sous mes yeux tout ce temps. Ma mâchoire tombe presque et sol, quand je me rend compte que ce n'était rien de plus qu'un avion vers lequel cet insensé me conduit à présent.
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Enlevé par un chef de gang volume 2
Novela JuvenilCertes, je n'avais pas tout planifié pour mon futur, mais je voulais ce que tout le monde voulait. Etre heureux. Trouver l'amour. Faire un métier qui me plaît. J'avais réussi à changer de vie après ce qu'il c'était passé. Après ce qu'il m'était arri...