Chapitre 3:

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La première chose que je sais en me réveillant c'est que je vais vomir. Magnifique façon de se réveiller, n'est-ce pas ? J'ai la tête aussi pleine qu'un panini, tout bouge dans tous les sens et ça va trop vite. J'ai la tête posé contre quelque chose de dur, je laisse sortir un petit grognement quand j'entends la voix de la personne à mes côtés. Pendant quelques secondes j'avais oublié qu'il m'avait retrouvé et que ma petite vie tranquille avait brusquement prit fin.
Il est au téléphone, sa voix est froide, il semble donner des ordres. J'aimerais savoir ce qu'il raconte, mais je suis trop concentré sur le fait de ne pas vomir sur moi. Une main se pose alors dans mes cheveux, contrairement à sa façon de s'exprimer, sa paluche, elle, est chaude et douce. J'ai l'impression que tout bouge trop vite, ou alors c'est moi qui suis au ralenti ? Je dois être dans une voiture... Sa voiture. Mais je n'ose pas ouvrir les yeux et vérifier ma théorie.

- Robin, tu es réveillé, mon ange ?

Plongé dans mes réflexions, je n'avais pas réalisé que sa conversation téléphonique était terminée. Sa voix est tellement grave qu'elle résonne dans tout mon être et ma tête ne le supporte pas, tout comme mon estomac.

- Robin ?
- Je vais...mourir...

Son bras me rapproche encore un peu plus de lui, de fait que je suis carrément collé à ce mec. Il semble satisfait puisqu'il recommence à me caresser les cheveux.

- Mais non.

Nous passons plusieurs minutes ainsi, l'un contre l'autre. Lui profitant du fait que je sois sur le point de rendre mon déjeuner de midi... C'est bizarre dit comme ça. Mais je... Oh-oh... J'ouvre les yeux et tape la poitrine de l'autre tâche et essaie de me remettre droit sur mon siège, le résultat ce solde par un échec et je manque de tomber sur ses jambes. Heureusement, il m'a bien rattrapé à temps.

- Arrêtes-toi.
- Non. il réplique directement
- Je vais vomir... Arrêtes-toi.

Il semble fixer un point loin devant lui, alors qu'il n'y a que la barre de séparation entre nous et le chauffeur de sa limousine. Ah bah tiens, c'est une limousine.

- Tu vas t'en aller.

Mais quel abrutis. J'essaie d'être sympa et de ne pas rendre dégueulasse sa caisse (qui a dû coûter bonbon), sans parler de l'odeur immonde qui va régner. Et j'ai pas non-plus envie de me vomir dessus.

- Nan... Pro...promis...

Il semble hésiter. Puis finalement, hoche la tête. Il impose enfin au chauffeur de se garer pour que je puisse régurgiter en paix.
Je me jette immédiatement sur la portière, dès que j'eus réussi à me détacher de la ceinture de sécurité et des bras de ce gorille.
Après avoir rendu tout ce que j'avais, je me sentais mieux. Je n'allais pas courir un marathon, mais j'arrivais tout de même à me tenir debout sans m'évanouir.

Une main se posa sur mon épaule et me dirigea vers la limousine. Je me laissai faire docilement, comme une poupée. J'étais beaucoup trop fatigué, je peinai toujours à reprendre ma respiration. En plus il fallait que je retrouve mon colocataire, Ajay. Une fois tout deux réinstallés, nous avons repris la route. Durant une longue période le silence régna, ce qui me permit de retrouver la faculté de manier chaque partie de mon corps. Malheureusement, toute chose à une fin...

- Robin.
- Mmh.
- Je t'aime.
- Ouais, c'est ça, la ferme.

Je grognais mes réponses, je n'avais pas la moindre envie de lui adresser la parole. Il me fait du chantage et ensuite il veut causer ? Non mais, faut pas trop me prendre pour un abrutis quand même. Sa tête se tourna alors vers moi, et il prononça d'une voix ferme:

- En arrivant, je te ferai l'amour.

Si j'avais quelque chose dans la bouche à cet instant, je l'aurai immédiatement recraché. Ce fut donc à mon tour de m'adresser à cet abrutis de première :

- Non merci. J'ai déjà un goût répugnant dans la bouche à cause de tout à l'heure, et j'ai pas la moindre envie d'en avoir un autre.

C'est quoi qu'il comprend pas dans le fait que je veuille qu'il me laisse tranquille ? Sans prévenir de quoi que ce soit, il me bondit dessus, me maintenant fermement à mon siège.

- Que veux tu Robin ?! me demande-t-il inflexible
- Quoi ?
- Qu'est-ce que tu veux ?! Je te l'offrirai !

Je reste sur le cul de la débilité de sa question.

- Une voiture ? Un avion ? Une villa ? Une île privée ? énumère-t-il les yeux rivés sur moi, Je te donnerai tout ce que tu souhaites, mais tu dois rester à mes côtés. C'est la seule chose sur laquelle je ne reviendrai pas. Tu dois être avec moi ! 
- Je... Je veux seulement que tu nous laisse tranquille, moi et Ajay.

Ses mâchoires se serrent et ses yeux à l'origine bleu marine sont maintenant noir.

- Il n'a rien à voir avec tout ça... Il n'est au courant de rien du tout. Ce n'est pas juste ce que tu fais, tu t'en rend compte au moins ? j'essayais de lui faire comprendre
- Et toi alors ? Partir vivre avec un autre homme, tu sembles être juste ? murmure-t-il les dents serrées
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Ce n'est pas moi qui t'ai abandonné sur un lit d'hôpital ! C'est toi ! Tu m'as laissé, seul ! J'ai attendu ton retour pendant des mois, mais tu n'es jamais revenu. Alors n'essaie pas de me faire culpabiliser, ça ne marchera pas.

Il me prend alors les mains et me regarde droit dans les yeux. Il murmure tout près de mon visage la voix chaude et rauque :

- Mais je suis là maintenant. Et crois moi petit ange, jamais plus je ne te laisserai t'éloigner encore de moi. Je mettrais chaque chose, chaque personne qui te sépare de moi à feu et à sang si tu tente quand même de me fuir.

Chacune de ces paroles me fait froid dans le dos. Luck n'a pas tant changé que ça au fond, c'est toujours le même gros psychopathe qu'il était autrefois. J'ai l'impression que ça c'est même empiré avec les années. Ses yeux ne me lâchent pas une seule seconde, ils me scrutent,comme si il voulait analyser chacune de mes mimiques, chaque détail de mon être, chaque minuscule recoin de mon visage.

- Je ne reculerai devant aucun moyen pour te garder auprès de moi. Si je dois tuer chaque personne à laquelle tu tiens, pour que tu n'ais plus rien et que enfin tu m'appartiennes, je le ferai sans hésiter un seul instant.
- T'es complètement malade ! Tu crois vraiment que je vais t'aimer si tu fais du mal aux personnes que j'aime ?! Lâche-moi ! Lâche-moi Luck !

Il ricane, et je me colle à mon siège d'autant plus. Je veux m'éloigner le plus possible de se taré.

- Oh non. Compte pas là dessus, je ne te lâcherai plus jamais. Si je dois t'attacher au lit pour que tu ne fasses pas de folie, je le ferai.

Il respire comme un taureau, un souffle hératique s'écrase sur ma joue. Il passe son doigt dans mon cou, là où une marque de morsure réside, à l'origine bien à l'abri sous mes vêtements. Bien entendu c'est son œuvre, il me l'avait faite au moment où je l'ai assommé avec un bol. C'est toujours légèrement douloureux au toucher.

- Robin.
- Mmh ?
- Il va falloir descendre petit ange. On est arrivé.

Enlevé par un chef de gang volume 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant