Chapitre 1

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Il est 7h, je me réveille en sursaut. Mon réveille m'a encore lâché; mince. Ça ne vous arrive jamais à vous? Ces machines (de malheur, soyons honnêtes) ne sonnent jamais quand il le faut: elles nous lâchent les matins de cours et nous cassent les tympans à 6h du matin le week-end. Et pourtant , je ne connais personne qui n'en a pas. Au cas ou vous n'auriez pas compris, je ne suis absolument pas du matin. Je suis plus du genre créature nocturne qui reste éveillée jusqu'à ce que ses yeux se ferment seuls sous la pression de la fatigue.

Je cours dans ma chambre pour me préparer. Je me laves les dents pendant cinq minutes tout en allant au toilettes, me coiffant et préparant mes habits. Je suis une vraie experte, moi je vous le dis! J'arrive à sortir de chez moi à 7h10. Je cours jusqu'à l'arrêt de bus avec mes chaussures à moitié mises en évitant de marcher sur mes lacets. Une chance que l'arrêt soit à 50 mètres de chez moi car j'arrive en même tant que le bus. Je m'assois essoufflée et mets mes écouteurs. J'habite sur les extérieurs de Marseille, alors j'ai une bonne demie heure de bus devant moi.

C'est enfin le temps des présentations! Je m'appelle Maya Foster mais mes amis m'appellent « M ». C'est pas que je n'aime pas mon prénom, mais dans l'adolescence, c'est plus compliqué à porter que lorsqu'on a 5 ans tout de même. J'ai 15 ans et je suis en seconde dans un lycée marseillais. Je suis d'une taille raisonnable, en tout cas j'aime bien mon point de vue: je ne vois ni des crânes, ni des nombrils à longueur de journée, mais plutôt le visage des gens. Incroyable non? J'ai les cheveux châtains lisses mi-longs. J'ai la peau claire et les yeux bleus qui tournent parfois au gris ou au jaune. Je pense avoir une allure correcte, je ne suis ni moche, ni magnifique, et j'ai un style qui passe partout que je complète de temps en temps avec une touche plus décalée ou chic que d'habitude.
J'ai une grande sœur, Amy. Elle a 18 ans et est en première année de médecine alors je ne la vois plus souvent. Nous étions très proche avant, mais maintenant je ne sais pas. Je suppose que je verrais après son concours, si elle ne disparaît pas en boîte, en voyage, ou à son boulot qu'elle dit vouloir trouver. Je crois que si elle réussie PACES, elle veut se mettre en collocation avec sa meilleure amie. Je ne sais pas trop en quoi en penser. C'est à Marseille bien sûr alors je pourrais la voir mais j'ai peur qu'elle soit toujours occupée.
Mon petit frère Mathew a 13 ans. Il est sûrement encore à la maison pour un bout de temps celui la! Notre entente tiens sur un fil car j'ai du mal à garder mon sang froid avec lui, mais c'est mon frère alors je l'aime. Il est comme tous les garçons de son âge: insupportable et immature, mais on arrive quand même à bien s'entendre de temps en temps.
Elisabeth et Alessio, mes parents ont tous les deux 45 ans, ils sont mariés depuis 20 ans. Et oui c'est l'amour fou chez moi! Ils voyagent énormément et travaillent beaucoup pour nous offrir un rythme de vie agréable.
Je trouves qu'on forme une super famille, même si on rencontre les mêmes problèmes que toutes les familles rencontrent.

Nous sommes arrivés à la gare, alors je descends du bus et me dirige vers le métro. J'aime bien la gare tôt le matin, le monde se réveille à peine et les gens ne sont pas pressés. J'arrive sur le quai et grimpe directement dans la rame. Je suis malade dans le métro alors je m'assois. A vrai dire, je suis malade dans presque tous les transports: la voiture, le train, le bus, le métro, le tramway; sauf l'avion et le bateau. C'est vraiment pas pratique et autant vous dire que la nausée qui me prend est vraiment désagréable. Voilà une chose à laquelle je ne m'habituerai sûrement jamais.
J'arrive au lycée vers 7h50, et je vois déjà mes amis là où nous sommes tous les matins. Je n'aime pas arriver si tard parce que c'est moi qui vais dire bonjour à tout le monde. Cela peut paraître prétentieux, mais je préfère arriver tôt le matin pour qu'ils viennent eux même me dire bonjour.
Normalement, quand je n'ai pas de panne de réveil, j'arrive à 7h30. Je suis toujours la première, ce qui me laisse le temps de lire, réviser ou me calmer si je suis énervée. Et puis au fur et à mesure mes amis viennent me dire bonjour ainsi qu'à tous les gens présents. Je pense que cela me rassure, de savoir que si ils viennent, c'est qu'ils le veulent vraiment. En tout cas, moi je ne vais pas dire bonjour aux personnes que je n'apprécie pas, c'est trop hypocrite.

Je retrouve Laurie dans cet amas de lycéens fatigués. C'est une très bonne amie, on ne s'était jamais parlé avant de devenir voisines de classe cette année bien qu'on était dans le même collège durant deux ans. Je l'aime énormément. Si vous ne la connaissez pas, elle paraît calme et attentive, mais en vrai c'est une vraie lionne qui a de l'énergie à revendre. Un peu comme moi en fait, bien que la raison n'est sûrement pas la même. Malheureusement, elle part certainement aux États Unis l'année prochaine. Je ne sais absolument pas comment je vais réagir, j'ai l'impression que tous mes amis s'en vont peu à peu et que je me retrouve seule. Ça m'effraie plus que je ne l'admettrai jamais.
Je m'approche d'elle est la serre dans mes bras:

« Salut, comment tu vas ce matin?

- Je suis épuisée, et toi? Y'a pas eu d'engueulade avec tes parents j'espère, j'ai pas eu te tes nouvelles de tout le week-end!

- Non, ça va. Ils m'énervent, comme d'habitude, mais rien de grave... J'ai seulement trouvé un super livre.»

Elle fait référence à ma capacité à très peu m'entendre avec mes parents. Surtout ces temps si, et puis leur punition est souvent de me prendre mon téléphone pendant une durée indéterminée.

« Alors ce week-end scouts? Je lui demande curieusement.

- C'était génial! Tiens regarde on a pris des photos avec le drapeau. Les jeux que j'avais organisés se sont super bien passé et puis il a pas fait trop froid la nuit. »

Elle me montre ses photos et nous rigolons de leurs grimaces. Elle m'impressionne, elle est la chef de son groupe et elle organise entièrement ces week-ends: du lieu jusqu'aux jeux. Cela lui prend énormément de son temps mais elle aime ça et elle s'en sort parfaitement bien.

La sonnerie retentit et agacée, je lève les yeux aux ciels. Je m'ennuie en cours, pourtant je n'ai pas vingt de moyenne générale, mais rien ne m'intéresse en particulier et puis j'ai des facilités de compréhension alors j'en profite.
Je passe la moitié du cours d'italien à dormir pendant que la prof me complimente sur mon comportement calme et discret en classe. Je lui lance un sourire fatiguée et un idiot de la classe fait un commentaire stupide. Je lève la tête et lui fait un regard noir pour qu'il se taise. Les gens qui me connaissent savent bien qu'il ne faut pas m'énerver. Ils n'ont pas peur mais je suis très impulsive et j'ai trop de mal à me contrôler, alors le lundi matin à 8h n'est pas le moment pour me chercher.
Le cours d'après c'est SVT, sérieusement je déteste ce cours. C'est comme si on revenait 4 ans en arrière pour se retrouver en sixième. Et oui, avec cette prof, le rythme est lent, elle dit tout quatre à cinq fois, et puis elle nous explique la moindre chose comme a des bébés qui découvrent le monde. Malgré son âge mûr, je suis sûr que j'ai vécu assez de choses pour lui clouer le bec. Elle m'énerve vraiment mais je me retiens.
Elle se dirige vers moins l'air énervée:

« Maya, j'ai dis de ne pas utiliser le surligneur bleu. C'est marqué sur le contract de l'année regarde! Tu vas devoir le recopier combien de fois avant de comprendre et de retenir? »

Je ne réponds pas. En réalité je le connais par cœur son contract. Seulement, depuis le moi de septembre, je fais exprès d'utiliser cette couleur pour la provoquer. J'attendais simplement qu'elle le remarque et qu'elle s'énerve.
Elle s'éloigne de moi non sans m'avoir réprimandé une dernière fois et un rictus apparaît sur mes lèvres.

On sort enfin de la salle de classe pour la pause de 10h. Alors que je me dirige vers Laurie, j'entends une conversation, elle n'était pas si interessante que ça avant que mon prénom soit prononcé. Je déteste qu'on parle dans mon dos. Si quelqu'un a quelque chose à me dire, il ferait mieux de venir me l'annoncer en face.
Je fais volte face et me dirige vers les deux garçons qui discutent. Sincèrement, à cette ci du matin, j'ai vraiment mieux à faire mais je ne peux m'en empêcher.

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