Interview

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PDV Armin

Mercredi

J'ai réussi à dormir un peu mieux cette nuit. Je me demande si tout ce qui s'est passé n'était qu'un rêve, j'attrape mon portable et il m'affirme que c'était bien réel. J'ai parlé à un inconnu cette nuit. Je redécouvre la conversation que j'avais oubliée et je vais de suite chercher les bouquins de cet auteur alors que je ne me suis même pas levé de mon lit. Ils ont des super notes et il a l'air très populaire auprès des ados comme des adultes, c'est dingue.

Je me décide enfin à me lever pour aller prendre mon petit-déjeuner et passer sous la douche. Je me regarde dans le miroir et j'ai du mal à supporter mon reflet. Je suis la preuve vivante des ravages que peuvent causer l'alcool. Je fais la même routine tout les jours en espérant atténuer les stigmates que je porte.

Je me sèche et m'habille avant de prendre mon ordinateur et mon portable et de me mettre à traduire en anglais l'article d'hier et à écrire en français celui d'aujourd'hui. Je vois que mon nouvel onglet est déjà bien rempli, en à peine une journée il y a déjà dix milles adresses données. Je traduis vite fait mon article que je poste puis j'entame l'autre. C'est un travail long mais très satisfaisant. Bien évidemment je n'arrive pas au tier de l'article quand sonne midi sur la pendule de mon salon. J'aimerais aller faire un tour dehors mais il pleut.

Je prépare mon repas et mange en silence. Je me sens seul, si seul. Pourtant je suis suivi par des millions de gens, alors pourquoi suis-je aussi esseulé. Je me remets à écrire mon article et le finis vers 16h30. La pluie s'est arrêté de battre, je vais peut-être pouvoir sortir. Je prends mon portable, enfile mon manteau, mon masque, mon écharpe et me chausse pour aller dehors. Il fait un peu froid et très humide. J'aime beaucoup cette ambiance post pluie, les rues sont encore bien mouillées, et le clapotement des gouttes d'eau qui s'envolent avec mes chaussures m'apaise. Je continue à marcher jusqu'à la pâtisserie où j'achète toujours un croissant bien chaud. Le boulanger ne m'a jamais vraiment vu mais il me connaît.

- Bonjour mon petit, comme d'habitude ?

- Bonjour à vous, oui s'il vous plaît, merci.

Il me sert mon croissant et je paye avant de prendre la poche.

- Vous portez un masque parce que vous êtes toujours malade ? Ou c'est peut-être une allergie ?

- C'est pour filtrer un peu l'air, je ne m'habitue pas à la pollution.

- Oh ... courage à vous alors, bonne fin de journée.

- À vous aussi, au revoir.

Ça c'est mon excuse phare, la pollution. Ce n'est pas totalement faux dans le sens où j'ai vraiment des difficultés avec l'air pollué mais j'ai commencé à porter des masques pour autre chose.

Je rentre chez moi tranquillement et sur le chemin mon portable vibre. Je n'ai pas d'amis à proprement parlé, en tout cas il ne me contacte pas par SMS vu qu'ils sont à l'étranger.

Nouveaux messages :

17:03 Inconnu : Bonjour et désolé si je te dérange, je suis passé sur ton blog et c'est réellement bien écrit. Tu as une rubrique interview et j'aimerais savoir si tu pouvais en faire une de moi.

J'ai pas vraiment d'autre chose à faire durant la journée donc j'imagine que ça ne me dérange pas plus que ça.

17:08 Moi : Ça ne me dérange pas du tout mais il faut que je lise tes bouquins avant donc je passerai à la librairie demain pour en acheter trois ou quatre, est-ce que cela te convient ?

17:09 Inconnu : Ça me gêne que tu dépenses de l'argent pour les acheter. Tu ne veux pas que je te les envoie directement ou que je te fasse un bon pour que tu les prennes en e-book ?

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