Chapitre 3

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Jusqu'alors, Harry et Joy avaient toujours été ensemble à l'école. Ils n'étaient certes pas dans la même classe mais se retrouvaient dès que possible.
Ils savaient tous deux que leur temps ensemble était compté désormais. Harry allait partir au collège tandis que Joy restait à l'école primaire pendant un an encore. Le fait d'être séparés l'inquiétait assez, d'autant que des amis de Dudley resteraient avec elle. Elle se savait être une proie facile sans la protection de son frère.

    Malgré tout, elle ne voulait pas se laisser abattre. Aussi se préparait-elle à fêter comme elle le pourrait l'anniversaire d'Harry qui arrivait dans quelques jours. Elle y pensait en servant distraitement le petit déjeuner quand Harry revint avec le courrier du matin. Elle lui sourit mais il semblait trop captivé pour lever les yeux vers elle. Il posa les enveloppes de manière automatique sur la table mais, à la surprise générale, en garda une en main. Leur gros lard de cousin, fatigué de parader dans son nouvel uniforme, lui sauta alors dessus et lui arracha la lettre.
« Papa ! Papa ! Regarde Harry a reçu une lettre ! » Brailla Dudley en soufflant comme un boeuf. Joy n'en crut pas ses oreilles. Elle chercha le regard d'Harry pour avoir une confirmation mais celui-ci se contenta de foudroyer l'oncle Vernon du regard quand il s'empara de la lettre.
« C'est à moi ! » S'indigna le jeune garçon.
« Qui donc t'écrirait ?» ricana le vieil homme bedonnant avec mépris, un rictus mauvais sur le visage . De toute évidence, la colère de Harry lui procurait un grand plaisir. Il tourna alors l'enveloppe, lut l'adresse de l'expéditeur et blanchit jusqu'à ressembler à un cadavre. Inquiète, la tante Pétunia regarda à son tour et elle afficha bientôt un air de désespoir. Tous deux se tournèrent alors vers Harry, une lueur de folie hantant leurs regards glaciaux. Joy n'avait pas la moindre idée du contenu ou mme de l'expéditeur de la lettre, mais elle fut persuadée que les choses n'allaient pas s'arranger pour elle et Harry.

    Bien décidé à ne pas être mis à l'écart, Dudley tenta de s'emparer de la lettre.
« Je veux lire cette lettre ! Déclara-t-il d'une voix forte en regardant son père. Il le frappa même avec sa nouvelle canne.
C'est moi qui veux la lire ! Rétoqua Harry. Elle est à moi !
Sortez d'ici tous les deux ! Lança l'oncle Vernon en gardant la lettre hors de portée, le regard fou. Mais Harry sentit un vent de colère et d'injustice monter en lui.
JE VEUX MA LETTRE ! Hurla-t-il en mettant toute son indignation dans sa voix.
Laissez-moi voir ! Exigea Dudley au même moment.
J'AI DIT : DEHORS ! » Rugit l'ncle.

    Il prit Harry et Dudley par la peau du coup, Pétunia attrapa Joy par l'oreille et les trois enfant se retrouvèrent dans le couloir, la porte de la cuisine clquant derrière eux. Après un bref instant de stupeur, Harry et Dudley se livrèrent un combat féroce pour savoir qui écouterait au trou de la serrure. Même avec l'aide de Joy, Harry se retrouva à terre et Dudley l'emporta. Joy s'allongea alors à côté de son frère pour écouter par l'interstice en dessous de la porte.

    Elle fut surprise d'entendre la voix de sa tante vaciller.
« Vernon, commença celle-ci, regarde l'adresse. Comment ont-ils pu savoir où il couche ? Tu crois qu'ils surveillent la maison ? Lui demanda-t-elle, cherchant du réconfort.
Ils nous surveillent, ils nous espionnent et peut-être même qu'ils nous suivent ! S'étouffa-t-il, les lèvres retroussées et les yeux pleins de rage.
Qu'allons-nous faire Vernon ? Est-ce qu'il faut leur répondre? Leur dire que nous ne voulons pas ... sa voix s'étouffa sur un hoquet d'horreur.
Non, dit-il enfin, réfléchissant en faisant les cent pas. On ne va pas y faire attention ... S'ils ne reçoivent pas de réponse ils finiront bien par abandonner non ? Ce garçon n'est pas si précieux non ? ... Oui ... C'est ce qu'il y a de mieux ! Nous n'allons rien faire du tout ... continuait-il de marmonner dans sa barbe, le regard perdu dans ses réflexions.
Mais ...
Je ne veux pas de ça dans la maison Pétunia ! Explosa-t-il, à demi fou. Souviens toi quand nous les avons pris avec nous, nous nous sommes jurés de toujours refuser ces abominations ! C'est beaucoup trop dangereux ! » Conclut-il. Sa femme n'y trouva rien à redire et la discussion fut close. Les enfants eurent juste le temps de se relever avant qu'elle ne vienne ouvrir la porte à Dudley, privant les Potter de petit déjeuner. Quand ils revinrent dans la cuisine pour faire la vaisselle, la lettre avait disparu.

Draco's JoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant