Chapitre 5

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 Vu de près, le phare semblait pire que depuis la berge. Le sol était glissant, il régnait une odeur épouvantable d'algues et le vent sifflait à travers le plancher et les murs. Apparemment, il n'y avait pas la moindre bûche pour faire du feu. L'oncle Vernon semblait toutefois très content de lui. Après qu'ils aient avalé leurs maigres rations, chacun se prépara pour la nuit. Mme Dursley prépara le canapé archaïque pour son fils avant de se retirer dans la pièce avoisinante. Les Potter se contentèrent du sol poussiéreux avec chacun une vieille couverture limée.

La nuit était tombée quand la tempête se déclara enfin. L'écume des vagues inondait les murs et les bourrasques faisaient trembler les fenêtres crasseuses. Harry, couché par terre, ne parvenait pas à s'endormir. Il écoutait la tempête se déchaîner autour du phare. Le fracas des vagues et le sifflement du vent se mêlaient aux ronflements sonores des Dursley. Un coup de tonnerre particulièrement fort réveilla Joy en sursaut. Elle se roula davantage dans sa couverture et se colla à son frère.

« Combien de temps tu penses qu'on va rester ici ? Lui demanda-t-elle.

- J'en sais rien, soupira Harry en se retournant pour fixer le plafond. Aussi longtemps que l'oncle Vernon sera fou j'imagine.

- Dis, tu penses qu'on pourra se baigner demain ?

- Si la tempête est finie d'ici là je pense que oui, répondit-il en se tournant vers sa sœur. Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire ici. »

Quelques minutes passèrent tandis qu'ils écoutaient les vagues. C'était la première fois qu'ils passaient la nuit en dehors de Privet Drive. La montre de Dudley bipa et s'alluma. Minuit ! Joy serra Harry dans ses bras et sortit quelque chose de sa manche.

« Joyeux anniversaire Harry ! Tiens ton cadeau ! » dit-elle avec un large sourire. Harry n'en crut pas ses yeux. Il avait devant lui une lettre, une de ces fameuses lettres à l'encre verte. Il pouvait l'apercevoir au rythme des éclairs.

« J'ai réussi à en attraper une sous la table quand l'oncle t'a jeté dans le hall. Dudley et la tante ne faisaient pas attention à moi alors je l'ai vite cachée. Puis l'oncle m'a traîné par l'oreille mais il ne l'a pas vu. Je devais attendre d'être seule avec toi pour te la donner. Et après j'ai pensé que je pourrais attendre ton anniversaire pour te la donner. Alors la voilà, acheva-t-elle en souriant. Tu ne l'ouvres pas ?

- Si ! Si, merci Joy !» Articula difficilement Harry. Il entendait sa sœur au loin mais tous ses sens éraient concentrés sur la lettre. Il enleva le cachet de cire et sortit la lettre de l'enveloppe quand -

BOUM ! La grosse porte branla. BOUM ! L'oncle Vernon sortit la chambre armé d'un fusil. Harry se dépêcha de cacher sa lettre. BOUM ! La porte céda enfin et tomba dans un vacarme infernal. Un homme immense entra. Il était si grand qu'il dut se baisser pour franchir le seuil. La tante Pétunia et Dudley crièrent, Vernon pointa son fusil vers l'intrus.

Une fois à l'intérieur, le géant s'excusa et remit la porte dans ses gonds. Les Potter restèrent bouche bée devant lui. La tante Pétunia gémit faiblement, horrifiée.

L'homme se retourna et s'adressa aux Dursley.

« Pourriez-pas m'faire une tasse d'thé ? Pas été un voyage facile. »

Et il s'assit sur le sofa, chassant Dudley au passage. Celui-ci se réfugia dans les jupes de sa mère, elle-même campée derrière son mari. Le molosse se pencha en avant et alluma un feu dans la cheminée. Il n'y avait pourtant pas de bûches ! Il se tourna alors vers les Potter.

« Ah ! Harry ! Joy ! La dernièr'fois qu'j'vous ai vus, z'étiez encor' que des p'tits bébés. Comme j'suis content d'vous revoir ! » s'exclama-t-il joyeusement en mimant la taille d'un bébé. Ses yeux s'étaient teints d'une émotion profonde et ses pommettes remontaient, seul signe d'un sourire caché par sa barbe.

Draco's JoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant