Chapitre 2

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Les voix s'étaient tuent. Dès lors on jaugeait bon de déporter le convoie rapidement. Ils n'avaient pas encore adressés leurs ordres que la tête de la gamine poussée au sein de l'un des transporteurs militaires, apparue frénétiquement suivie du reste. Le toit du véhicule était bas mais il fallait monter deux marches avant de s'assoir aux axes où s'entreposaient les sièges élaborés par de vieilles ceintures à l'extrémité de chacun d'eux. Au delà de ces éléments, une hymne accourait au loin, ce qui précipitait ces âmes oubliées dans leurs actions. Ils ne constatèrent l'éclat d'un soulèvement volontaire s'accroître. On ne comptait plus le nombre d'instigateurs s'engouffrer dans l'obscurité de cette voiture de guerre afin d'accomplir leur fuite le plus rapidement possible. Ils se bousculaient sur la corde d'une mélodie orchestrée conjointement à leurs actions, jouant de ses imperfections afin de parfaire l'état d'une éducation qui mène à la fidélité absolue. Ambroise demeurait. Installée de façon rude, le tissus toujours collé au visage, le dos droit. La jeune fille aux mains libres ne faisait rien. Pourtant, bousculée par ces êtres froids, elle aurait pu ne serait-ce qu'enlever ce bandeau quasi transparent, qui malgré l'intention de ses ravisseurs, venait de permettre auparavant de constater le comas de cette femme qu'elle appelait "mère". Elle semblait compromise entre la fatigue que son corps endurait de la nuit passée et le choque émotionnel vécu, consciente désormais qu'un choix substitue la limite du raisonnablement bon ou mauvais. Sa conscience lui dictait de ne pas agir imprudemment, il fallait attendre le moment opportun. L'homme qui s'était présenté chez elle, assis parallèlement sur l'un des sièges en face, se tourna, le reflet de son visage collé au bibelot comparable à ceux qu'on trouvait aux parois de ce qui s'appelait un avion autrefois. Il esquissa la réponse d'un sourire hypocritement sincère à la représentation du théâtre de marionnettes qui continuait de danser dans la rue. Tant d'attention, laissait paraître cette impression grandiloquentes qu'il avait détenu le savoir des prémices de cette situation ; que ces événements adviendraient. Egal au renard qui flatte le maître corbeau, sa gestuel et son expression soufflaient au creux de l'oreille, méfiance, contre la malignité dont il pourrait faire preuve.

Ambroise pris finalement la décision d'enlever ce qui lui recouvrait partiellement la vision. Elle se sentait unique au centre de ces machines sur pieds qui l'étreignaient de leur morne présence. En pleine rue, on pointait du doigt cette formation qui avançait lentement, se rappelant l'utilité du pouvoir qui leur était insufflé grâce aux oligarques qui nous dirigeaient . Cette parade se constituait de trois véhicules et d'une quantité de soldats qui courraient en rang autour afin de faire barrage en cas d'oppositions. La peur ambiançait les passants de ses terreurs et venait soulever l'antipathie de certains alors que les chars allaient tourner à peine arrivés à l'extrémité de ce chemin. Soudain, tout s'arrêta. Un homme se tenait là devant eux, bloquant le passage. Près de lui s'indisposait le vide, survolé par l'ordre de se retirer immédiatement. Mais il en dédaigna les mots. D'abord on vit dans la précipitation deux personnes engagés dans cette armée piétonne s'approcher de lui muni de l'espoir populaire qu'ils règlent cette affaire de manière pacifique. Seulement, remettre ses envies à l'inconnu qui se présente revient à attendre d'être déçu par notre inaction et notre naïveté. Ils le passèrent simplement à tabac sans qu'aucune intervention externe ne se soit immiscée, constatant qu'il n'osait exprimer sa douleur, ou plutôt qu'il en épargnait le plaisir. Peut-être qu'un jour cet homme apprivoisé par la force traînera les traces de sa disparition aux cœurs des Hommes cachés sous l'ombre de ces constructions érigées par le fer. Cependant, le temps a ses raisons qui admettent en nous que ce temps n'est pas l'instant que nous avons vécu. A l'image d'un peuple éteint, l'étincelle qui jaillissait d'un espoir encore endormi engendrait l'avancement de ces troupes qui avaient mené à bien l'objectif d'une plus grande cause, juste salut d'un groupe ou bien droits déraisonnés de souverains qui perdaient la tête comme tant d'autres. La première voiture força les invités indésirables à se pousser sur les rives de ce qui restait de la chaussée érodée par les siècles passés et probablement futures, alors que les bâtiments s'affaissaient sous le poids de la distance. Et de ce phénomène naquis en contrebas le Dôme.

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