Bâton de sourcier, Clef et Cartouche

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La foule évoluait lentement autour des deux hommes. Les vagues des discussions se brisaient sur leur immobilité. Au milieu de la mer de béton de la ville, les deux hommes détonnaient dans leurs tenues multicolores. C'étaient des costumes de médiocre qualité mais qui faisaient leur travail. Le premier était une fraise reconnaissable par sa couleur rose-rouge criarde et malgré le dessus qui s'affaissait autour de la tête surmontée d'une touffe verte. Le second était plus facile à identifier, la forme caractéristique d'une banane était suffisante pour que les enfants le pointent du doigt sans parler du jaune délavé qui l'accompagnait. Les regards gênés de certains adultes traduisaient la nette ressemblance de la banane avec un certain membre. La fraise se tourna vers son compère : 

« Hey Banane ! Tu saurais pas où est passé Marcello ? 

- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ! Y'a pas marqué Wikipédia ! » 

La fraise se retourna en grommelant. Il était encore en retard. Ça commençait à devenir vraiment gênant, en plus cette fois-ci c'était lui qui avait le rôle le plus important. Une demi-heure plus tard, la banane fit : 

« Ho ! Ramène ta fraise ! Je crois que je vois Marcello ! 

- Où ça ?!

- Mais là-bas ! Le truc orange qui dépasse ! » 

Il fallut encore une dizaine de minute avant que l'abricot arrive à franchir le mur de la foule. 

« Mais qu'est-ce que t'as foutu Marcello ! Ça fait une heure qu'on t'attend ! 

- Oh ça va ! C'est une longue histoire ! 

- Quoi, aussi longue que celle qui nous amène à cet instant précis ?! J'espère qu'elle est plus cohérente parce que celle-là même un éditeur de roman de gare n'en voudrait pas ! Un abricot qui arrive à convaincre une fraise et une banane que les bâton de sourcier peuvent repérer l'or ! Mais qu'est-ce que je fous là moi...... 

- Attends Fraise ! Écoutons au moins ce qu'il a à dire ! Et puis techniquement il a réussi, c'est pas entièrement de sa faute si l'or se trouve dans une banque ! 

- Tout à fait ! Je suis un professionnel, moi, môsieur ! Bien, on y va ? » 

La fraise et la banane acquiescèrent. Les trois fruits commencèrent à traverser la foule en direction d'un enseigne sur laquelle était très clairement affiché : BANQUE. Juste à l'entrée, la fraise sorti de son costume trois fusils, achevant de rendre méconnaissable le déguisement. Les trois fruits entrèrent dans le plus grand fracas. L'abricot cria : 

« Tout le monde à terre ! Les mains sur la tête ! » 

Alors qu'au même moment la banane tirait des coups de semonce. La fraise s'approcha du comptoir en braquant de son arme l'homme qui se trouvait derrière. 

« Aller ! Envoie les clefs du coffre ! Et plus vite que ça ! » 

La fraise embarqua l'homme terrifié pendant que l'abricot montait la garde et que la banane remettait des cartouches dans son fusil. La menace d'exécuter des otages avait découragé les passants de jouer aux héros.

Les Petites Histoires du SoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant