Prologue

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Nova.

Le sol froid me rappelle sans cesse que cette vie est la mienne, une vie par défaut, la plus atroce de toute. Une journée de plus s'achève et, comme à chaque fois, j'espère que la prochaine sera plus supportable que la précédente mais en vain. L'espoir de voir CE prince charmant hissé sur son cheval blanc, prêt à braver tous les dangers pour vous secourir. Enfin c'est ce que j'ai entendue la seule et unique fois que j'ai écouté à la porte du fils de mon maitre, chose que je ne faisais plus jamais. Encore aujourd'hui, j'ai subi mainte et mainte violence, je ne pourrais même pas les classées tant elles sont nombreuses et différentes les unes des autres.
Ce drap, me servant de pyjama, jaunie par la poussière et autres taches de sang, me rappelle ma place et pourquoi je suis ici.
Pour préciser, je ne suis rien, rien qui ne mérite d'être utile, d'être visible ou bien d'être pleuré, je représente davantage ce qu'il est préférable d'oublier, comme un insecte ou une poussière. Je suis un nuisible, un parasite, aussi petit soit-il, qui perturbe leur petite vie mondaine et paisible dans cette campagne isolée. Ils ne me jettent pas dehors malgré toutes mes maladresses et mes faux pas et je leur en suis très reconnaissante. Si j'arrive à respecter tous ce dont à quoi il m'assigne, je n'aurais pas de punition et, si ils sont d'humeurs charitable, ils mes laisseront une récompenses. Mais attention, prenez ces « cadeaux » avec beaucoup de précaution. Parfois c'est un ajout à mon repas, quelque chose de plus noble, comme un morceau de viande ou des petits pois. Mais, ce n'est pas pour ça que je vous dit de vous méfier, c'est parce que, il peut leur arriver de vouloir tester ma loyauté, la première fois, j'en ai bavé mais grâce à cela, j'ai compris où était mes erreurs. Je les revois encore oublier de fermer la porte de ma pièce, moi m'élançant à toute hâte ,tout en veillant à rester la plus silencieuse possible, descendre ces escaliers en colimaçons, ouvrir la grande porte d'entrée et courir vers le portail proéminent qui lui était fermé. J'avais perdu, je croyais avoir trouver une échappatoire mais tout cela n' était qu'une mise en scène contrairement aux représailles, qui elles, étaient bien réelles. Depuis je n'ai plus rien tentée de si dangereux. Je préfère désormais refermer toutes portes ou fenêtre conduisant directement à l'extérieur.
Je me suis habituée à rester à ma place, celle juste là, dans le coin d'un mur ou dans le fond d'un placard vide et froid. À vrai dire c'est dans ces moments d'isolement que je me sens comme chez-moi. Je peux dire tout ce qui me passe par la tête, révéler des petits secrets à cette personne que j'imagine être mon amie, dormir sans crainte et j'en passe. Vous savez, parfois la solitude est le meilleur des mondes, meilleur encore que la joie, l'excitation ou la haine.
L'air frais balais mon corps de milliers de petits frissons. Il commence à faire vraiment très froid ici. Les combles ne sont pas isolés alors l'hiver s'apparente au pôle nord et l'été en un désert aride. Je sais que la cheminée de la cuisine est allumée, je sais également qu'il dorme tous à cette heure ci. Bon c'est décidé, j'y vais!
Je me lève, toujours munie de ce drap sale et puant, et m'avance à pas de loup vers la cuisine ancienne. Un feu de cheminé y est allumé. Il diffuse une chaleur d'ambiance fort agréable, ni trop forte pour être étouffante, ni trop faible pour disparaître en un instant. Je m'enveloppe totalement dans mon morceau de tissu décrépit et m'installe devant la cheminée. Je suis nettement mieux ici que dans ma pièce où le froid est

mon seul partenaire. C'est ainsi, envelopper par cette ambiance chaleureuse, que je sombre au pays des songes. La réalité nous rattrape toujours, c'est vraiment affreux...


Dix ans plus tard


J'introduis les clefs dans la serrure de mon appartement. C'est étrange de ce retrouver à cette place alors que j'ai plutôt l'habitude de me retrouver derrière celle-ci.


Le claquement de ses chaussures et le son lourd et proéminent de ses pas résonne dans toute la pièce. Il se rapproche avec sérénité et enthousiasme alors que je me colle de plus en plus contre le mur de pierre froid, espérant pouvoir lui échapper en m'encastrant à l'intérieur pour disparaître. Il me retient seulement grâce à ce simple et, minuscule mécanisme, pourtant si petit, à l'apparence inoffensive, et pourtant il peut séquestrer, nous privant de tout contact avec le monde extérieur.
Cela peut sembler été étrange, mais seul le fait de pouvoir la déverrouiller me fit paraître puissante, je contrôle enfin celui qui toute ma vie m'a retenu.


En entrant dans mon appartement, j'enlève mes chaussure ainsi que mon manteau, avant de me poser après cette journée de travail assez particulière. Pour récapituler, je suis secrétaire dans un cabinet d'avocat assez haut placé dans la société. J'ai pu obtenir mon diplôme en ligne, grâce aux cours par correspondances. Malgré tout, mon patron actuel, monsieur Dixon, est partit à la retraite aujourd'hui même. C'était un très bon patron, veillant à ce que moi, ainsi qu'aux autres membres du cabinet, aient accès à un certain bien-être dans leur travail. D'après son discourt de tout à l'heur son neveu- dont j'ignore encore le nom et encore plus l'existence- reprendra son cabinet le temps de trouver un avocat digne de ce poste. Je serais donc son assistante direct, et le fait de m'adapter à de nouvelle personne en si peu de temps, et surtout sans les connaître un minimum, est assez compliqué pour moi. Voyez-vous, je ne suis pas très axée vers le contact avec autrui. Je me souviens encore de mon premier jour, je ne m'étais pas rendue une seule seule fois dans le bureau de monsieur Dixon, j'avais trop peur malgré son accueil bienveillant, mais maintenant je toc et entre comme bon me semble.
J 'espère que le nouveau sera aussi gentil et aussi à l écoute, à vrai dire avec un oncle comme lui, comment peut-on être quelqu'un de méchant?
Maintenant que j'y pense, si monsieur Dixon l'a envoyé sur ce poste pour le remplacer, c'est forcément parce qu'ils se ressemblent assez pour ne pas que tout le monde soient chamboulé par ce changement. J'irai même jusqu'à dire qu'il pourrait s'agir d'un Dixon miniature- depuis quand je l'appelle Dixon, c'est déplacé et tout ce qu'il y a de plus malpolie excusez moi, je reprend- je disais qu'il serait surement une version plus jeune et plus moderne de MONSIEUR Dixon. En aucun cas cela pourrait s'agir d'un incompétent, méchant, hautin et imbus de sa personne. Il sera forcément aussi prévenant que l'était monsieur Dixon, vous ne pensez pas ?

No more secrets tome 1- before uOù les histoires vivent. Découvrez maintenant