Intouchable.

Partie V : Utilise ton joker.

Si Jimin pouvait simplement résumer sa vie, il n'y écrirait que quelques paragraphes. Quelques lignes pour décrire le joyeux bordel qui n'avait cessé de le mettre à terre. Certaines personnes étaient peut-être trop fragiles ? Sentimental ? La génitrice du rose, lui avait pourtant, bien trop souvent répété que chouiner ne servait à rien. Que seuls les faibles, se permettaient de verser des larmes, de sangloter dans leurs coins. La mère de Jimin, était une femme forte, un exemple d'une certaine façon. Elle n'avait jamais faibli face à l'adversité, toujours droite et la tête haute. Le busanien ne pouvait certainement pas dire, que sa mère était du genre affectueux, pour consoler son chagrin entre ses bras. Mais cela aurait été également un bon mensonge, de dire que c'était une femme froide, sans aucun sentiment. Madame Park était juste extérieure à bien des choses, ferment ses prunelles pour ne plus voir le monde dans sa globalité.

Jimin ne l'avait jamais vu pleurer...

Enfant, il imaginait bien souvent une autre vie, un foyer fantastique. Une simple petite maison, en bord de banlieue entouré d'un petit jardin avec des jouer d'enfants. Un chien ou un chat pour pouvoir s'amuser et oublier son tendre ennuie. Une journée rythmée par l'école et ses cours de danse, se plongeant avec un réel plaisir dans les études pour atteindre ses rêves. Quelques amis d'enfances et pourquoi pas une petite copine pour partager des baisés innocents. Un grand frère pour avoir un modèle sur qui porter ses espérances, pouvoir compter éternellement sur un confident fraternel. Une mère joyeuse, qui passait son temps à rire de tout et à le consoler même dans les pires moments. Un père plein de sagesse, qui aurait un don pour lui raconter de belle histoire. Une famille unie, des amours éternels.

Mais le rose, n'avait rien eu de tout cela. Le petit garçon, n'avait eu que sa mère et un minuscule appartement. Oh c'était bien suffisant pour lui, il n'avait même rien demandait de plus. Il avait mangé, plus ou moins à sa faim. Dormi dans le lit de sa mère, pendant que celle-ci partait au travail pendant. Sa génitrice avait fait office de maitresse, et lui avait appris les bases pour s'en sortir dans la vie. Lire, écrire, compter...se sacrifier. Ouai, c'est vrai qu'entrainer son unique fils dans le monde de la prostitution, n'était pas la meilleure idée du monde. Mais, est ce que cela faisait d'elle, une mauvaise mère ? Non, pas pour lui. Jimin ne regrettait rien de cette époque-là. C'était lui, qui avait suivi sa mère ce jour-là. Du haut de ses treize ans, le gamin avait alors compris le sens du mot sacrifice. Si, elle pouvait le faire. Alors lui, aussi. Et ce n'était même pas un caprice enfantin.

Combien de dispute avaient alors éclatés avant que sa mère, ne cède enfin à sa demande. Hors de question, pour le jeune homme qu'une telle mascarade continue ainsi. Et puis persuadé de ne rien pouvoir faire d'autre, le rose avait fini par se faire à ce métier. Il y avait ses techniques, ses préférences, ses connaissances. Qu'importe l'épuisement ou bien la sensation de n'être qu'un objet, se nourrir était parfois bien plus important. Jimin n'en n'avait jamais voulu à sa mère, pour tout cela. Bien au contraire, il l'admirait encore tellement et du plus profond de son âme. Malgré tout, elle avait été là. Pour lui, c'était bien plus que nécessaire, bien plus que le monde entier.

Alors pourquoi avoir fui si précipitamment Busan, qu'il affectionnait pourtant tellement ?

Ce n'était pas vraiment facile à expliquer, surtout dans un écrit si court. Une accumulation de petite chose, avait fini par avoir raison de lui. Des coups durs, qui vous font tomber brutalement à terre. Un battement de cœur, qui l'avait brusquement réveillé de sa léthargie. C'était dur, de survivre d'un amour terminé. Si Jimin, s'en était remis ? Non, il ne pourrait jamais s'en remettre vraiment. C'était en lui, dans son cœur comme une petite cicatrice qui ne s'effacerait jamais.