Hollywood, 1930.
Il faisait chaud, le soleil illuminait les carrosseries flamboyantes en bas de la rue, dessinant des astres éphémères sur le haut des verres de vin dans les vérandas, les jardins.
Dans le centre-ville, il y avait tout un florilège de jeunes filles désireuses de tout laisser derrière elles, qui se pressaient pour débuter une carrière d'actrices dans le monde du septième Art, mais qui se verraient rapidement finir secrétaires où bien tapineuses désespérées.
Ah c'était le monde du cinéma me diriez vous.
De ces verres, cocktails pris lors de Garden Party exaltantes ou foule se presse à dérober les dernières places au bord de la pelouse sur les bergères, les transats.
Là bas, sur les fauteuils en rotin près de l'immense piscine, se pavanent en permanence toutes sortes de membres de l'aristocratie, et de grandes dames, des mannequins assurément. Puis vient le rang des privilègiés qui ont fait carrière : les producteurs, réalisateurs, acteurs du Cinéma.Leurs soirées parlaient au luxe, aux strass et aux paillettes. On se retrouvait au French Cofee, très en vogue à cette période là,
et l'on s'installait sur les longs canapés en velours beige pour jouer au Bridge, ou bien encore on commandait le dernier cocktail en examinant sa teinte sous les lustres de cristal.
Beaucoup de renommés venaient ici.
Cette élite ne manquait pas de faire scandale auprès de la presse populaire. Régulièrement y venait Le baron Van Hoffman et sa femme qui nouait autour de son cou un diamant qui ne faisait seulement que 41 carats. À la table 63, un grand homme de l'industrie automobile et sa femme Vera Piord ,anciennement danseuse de cabaret et gymnaste, qui était singulièrement plus grande que lui, attiraient les regards.
Quant à ceux qui alimentaient le mieux les journaux à ragots rien de mieux que ce génie industriel qui dilapidait la fortune de sa femme très haut placée en pur sang et jeux d'argent.On pouvait, si l'on glissait l'oreille, tous les écouter raconter leurs histoires gaies ou tristes en sirotant leurs Ice Glass à mille dollars.
Violet avait effleuré ce monde là du bout des ongles, elle avait fini par être choisie pour une carrière brillante en tant que modèle photo. Ils la trouvaient belle et parfaitement dimensionnée. Rien de ce qu'il lui plaisait, mais c'était toujours mieux payé que serveuse après tout. Elle ce qu'elle aimait c'était l'harmonie du théâtre.
À Hollywood, Violet ne sortait pas pour se montrer. Elle refusait de se fondre dans la peau d'un rôle qu'elle aurait dû appliquer à chaque rendez-vous.
Accoudée au bar, elle pilait consciencieusement la glace figée dans le fond de son verre à cocktail rempli à ras bord de Jack Rose et regardait les fleurs décoratives qui faisaient la planche sur le liquide translucide.Au centre de la piste, les boas de plumes blanches valsaient, tandis que les Dandys remettaient en place leurs noeuds papillon et leurs cravates bariolées. Toute ces fioritures de bonnes manières lui donnaient la nausée.
Mais ce soir elle était forcée d'être ici. Une soirée spéciale lui avait t'on dit.---------+---------
L'alcool coulait à flot dans les verres et l'on débouchait les meilleurs Vins. Dans la cohue, des serveurs allaient et venaient sous la lumière tamisée et les argenteries qui tintaient, tenant au bras une multitude de canapés, vols-au-vent et autres gourmandises.
Violet arrêta l'un des employés et s'empara de quelques hors d'œuvres qu'elle glissa dans une serviette.
Dans sa coupe, le liquide avait bel et bien diminué. Une chanson originale passait au même moment. Elle se sentit d'humeur à marquer la mesure, accompagnant la voix de la jolie chanteuse prise pour l'occasion.Ses talons remuaient fort sous le plateau du bar.
Autour d'elle, on se pressait pour prendre à boire, on avait soif, la gorge sèche, les jambes vacillantes d'avoir trop dansé.
Une jeune femme brune, les cheveux coupés à la garçonne, la vingtaine à peine, vint commander un Vin blanc. Elle trifouillait l'intérieur de son sac, pressée d'extraire les sous et de boire une gorgée.
Son verre en main, elle le vida d'un trait.
Violet fixait cette autre femme d'un drôle d'air, lorsque leurs yeux se croisèrent, elle rougit de d'avoir été prise sur le fait et se pris à inspecter ses ongles. Elle lui paraissait sympathique. Il y avait donc pire qu'elle en matière d'alcool. Cela la fit sourire.Ridley sentait l'alcool glisser sur sa trachée en provoquant quelques picotements affreusement déroutants.
Son verre vide devant elle, elle s'assit au bar et héla un des serveurs pour qu'il le lui remplisse à nouveau. Les conversations mondaines frisaient les tensions. Avec quelques verres certains possédaient une audace comme des plus inimaginables. La baronne de Halley se mordait les doigts en expliquant à qui voulait l'entendre qu'elle avait égaré un pendentif familial dans la salle. Lorsqu'elle en fit part à Violet, celle-ci lui adressa un sourire poli et finit son verre précipitemment pour couper court à cette intrusion follement dérangeante, laissant la marque de son rouge à lèvres grenat au bord.Ridley l'observa. Elle dévorait Violet. Cette autre jeune femme ici, n'avait pas sa place dans un tel endroit, si près de la méprise, du vice et du surplus d'argent. Et dieu qu'elle était belle. Elle l'aurait comparé à une de ces grandes actrices de cinéma, emplies de prestance et d'un charisme à vous couper le souffle tout en étant purement simple.
Avec ses cheveux auburns flottant sur ses épaules nues, juste vêtue d'une robe légère à peine serrée, elle donnait envie d'être regardée.Ridley ramena vers elle son cocktail Manhattan servit à l'instant même et fit résonner le diamant qui ornait sa bague contre la paroi extérieure du verre.
Elle s'adressa à Violet en passant une main dans ses cheveux coupés courts.
Ses beaux yeux verts en amande était deux brins d'ironie.- Une soirée spéciale alors ? Et bien, si pour eux cela renvoie à s'agenouiller pour inspecter le sol à la recherche du médaillon de la première bonne femme qui perds la boule vous m'y voyez ravie, mais le programme n'est pas pour moi.
Je serai bien partie faire un tour à l'exposition nocturne sur la grande avenue. Vous viendriez avec moi ?
Ça fait un moment que j'vous observe et j'vois bien que tout ça ça vous ennuie.Sur ces mots, elle fixa la foule puis ensuite Violet de façon intense en faisant tinter les glaçons flottant dans l'alcool. La réponse se faisait attendre.
Éberluée par tant d'assurance, Violet fut prise de cours. Elle glissa ses doigts autour d'un pendentif qui ornait son cou, une belle pierre en forme de Lune.
- Je vous signale que l'on se connait à peine, même pas du tout. Mais, je l'avoue votre proposition est séduisante, les fêtes comme celles ci me donnent envie de partir en courant. Je ne sais pas si..
Ridley plaqua sur ses lèvres, un sourire charmeur.
Elle se leva et saisit sa pochette irisée après avoir réglé sa commande.- Alors vous venez ? Il n'y a rien à y perdre après tout..
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Salut salut, bienvenue à vous tous qui que vous soyez ,
Breffouille, je m'égare.
J'espère de tout mon cœur que vous accrochez avec ce p'tit bout de nouvelle !
Que pensez vous de la rencontre de Violet et Ridley ?
N'hésitez surtout pas à me donner vos avis, positifs comme négatifs :))La Muse des artistes déchus
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Les Phénomènales
Short StoryHollywood, 1940. Il faisait chaud, le soleil illuminait les carrosseries flamboyantes en bas de la rue, dessinant des astres éphémères sur le haut des verres de vin dans les vérandas, les jardins. On se bouscule au théâtre et l'on tombe amoureux com...