Loosing my mind

Chapitre 11

Oh non.
Enfin...
Si, mais...
Après ce qui s'est passé hier, comment dire...
Ça va être très gênant...
J'essaie de cacher mon trouble et demande:

-Eh, euh... Il arrive quand ?

-Là, dans un quart d'heure !

Ow. Je fais mon possible pour cacher mes mains tremblantes, et finis ma glace qui commence à dégouliner sur mes doigts. Il n'en reste presque plus, et c'était mon parfum préféré à la framboise ! Je vois Aaliyah qui me regarde bizarrement, puis elle éclate de rire. Qu'est-ce que j'ai fait de si drôle ?
Je l'interroge du regard, mais elle rigole tellement qu'elle ne parvient pas à me répondre. Elle montre mon reflet dans la vitrine du magasin à chaussures derrière moi, et je fais un effort énorme pour ne pas m' étouffer avec mon dernier bout de cornet de glace.
J'ai des taches de framboise partout autour de la bouche, et aussi sur mon pull.
Oh merde.
Heureusement, mon pull est noir, mais la quantité est telle qu'on devrait presque être aveugle pour ne pas voir l'énorme tache au niveau de ma poitrine.
Fait chier.
Je jette un regard paniqué à Aaliyah, qui continue à rigoler. Elle essaie de se maîtriser, mais directement, son rire reprend.
Génial.
Je demande à l'employé de la boutique de glaces si je peux emprunter ses toilettes, et il me fait oui de la tête. Lui aussi fait un effort pour ne pas exploser de rire. Au moins, j'aurais rendu des personnes heureuses aujourd'hui.
Lorsque j'arrive devant le miroir, je m'aperçois qu'il y a une autre personne qui attend pour rentrer dans les toilettes. Comme je n'ai pas vraiment envie qu'elle me voie enlever mon pull pour le nettoyer, je décide d'attendre.
Quand je vois que cette personne en question est un mec d'environ 18 ans, il me demande:

-Tu veux passer avant moi ?

-Non, non, merci.

Je suis bien décidée à ce qu'il parte. Lorsque l'autre personne devant lui ouvre enfin la porte, il s'engouffre à l'intérieur des toilettes. Je regarde autour de moi pour voir s'il n'y a pas un autre cabinet. Bingo ! Il y en a un, pour les handicapés. Normalement il devrait y avoir un lavabo, non, comme dans toutes les toilettes pour handicapés ?
Je pousse la porte, et comprends pourquoi le mec devant moi n'avait pas voulu y aller: ce cabinet est juste
dé-geu-lasse.
Remarque, vu l'état de ces toilettes en général, l'autre ne devait pas être génial non plus.
Je referme la porte derrière moi, et entreprends d'ouvrir le robinet, ce qui n'est pas si facile. À force de tirer, il s'ouvre, mais pas comme je l'aurais voulu: un énorme jet d'eau m'éclabousse la figure. Et mon pull.

-Aaaah, putain ! je m'écrie.

Je me regarde dans le miroir au dessus du lavabo. Aie. J'ai l'air d'une sorcière aux cheveux trempés, avec un pull noir trempé également. Youpi. Bon, point positif, on ne voit plus la tache de framboise.
Je décide de sortir des toilettes, car la meilleure façon de sécher est de partir dehors, vu la chaleur qu'il fait. J'ouvre la porte, et regarde si le mec des autres toilettes d'à côté n'était pas sorti, mais, malheureusement, si. Il me regarde bizarrement, et me demande si tout va bien. Je le regarde fixement, sans sortir de son de ma bouche.
Ow.
Il est... Vraiment beau.
Mais à quoi je pense, moi?
Je sors précipitamment des toilettes, et de la boutique en général.
Aaliyah me regarde avec des grands yeux, et je la prends par le bras en marmonant:

-Allez, viens! On s'en va.

Aaliyah ne comprend pas: en même temps, j'ai parlé en français. Je lui redis en anglais, mais ma phrase est entre-coupée par un gloussement. Puis un autre. Et encore un autre. Finalement, j'explose de rire, et Aaliyah fait de même. Les passants nous regardent bizarrement. En même temps ça ne doit pas être très commun, deux filles qui se tiennent le ventre de rire au milieu d'une rue piétonne, dont une qui est totalement trempée avec des traces de framboise sur la bouche.
Soudain, la sonnerie du téléphone d'Aaliyah retentit, et nous nous arrêtons toutes les deux de rigoler.