Et si il avait accepté le cadeau des dieux?

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L'immortalité. Un schéma bien désintéressant. Au début il pensait "cool", mais soixante dix ans plus tard, avec le même corps, sans une ride et seul. Il pensait désormais "ennuyeux".

Il s'ennuyait de pieds fermes. Il regrettait son ancienne vie. Sa mère lui manquait. Il avait été idiot de penser que les dieux lui offrait un cadeau, cela ressemblait à une torture inlassable.

Ces yeux vert-océan fixaient avec tristesse une vieille dame aux cheveux bouclés et blancs. Elle était assise sur ce même banc, à la même heure, le même jour. Il était toujours là, à la regarder passionnément.

Il la connaissait, même très bien. Ils se sont connus pendant leur enfance. En couverture de livre, ils se haissaient à en mourir. Au fil des chapitres il commençait à l'aimer. Aux dernières phrases, il l'aimait inconditionnellement. Or leur parent divin se faisaient la guerre depuis des millénaires. Il imaginait qu'elle serait de l'avis de sa mère, comme la sage enfant qu'elle était.

Combien de fois il se maudissait ? Combien de fois il regrettait ? Il n'avait pas réfléchi avant d'agir, son TDHA avait agi avant qu'il comprenne sa décision.

La vieille femme se leva et parti. Il l'observa s'en aller et soupira. Allait-il la suivre, une fois de plus ? Devait-il abandonné ?

Il ne pouvait pas changer le passé. Ces choix étaient limités. Des chaînes invisibles le maintenait loin d'elle. Une raison qui faisait tout basculer. Il était un dieu, elle était mortelle.

Sa couleure brune si sombre, devint chatain clair, comme si ces cheveux avaient aspiré un peu de la lumière du Soleil. Sa peau mate s'eclaircit d'une blancheur immaculée, ces vêtements typique de skater se transformèrent en un costume noir de grand couturier, contrastant avec sa nouvelle peau. Ces iris brillaient d'une lueur bleu, tout comme le ciel dégagé d'été.

Il se mit en face d'elle, et lui adressa un sourire crispé. Personne ne pouvait le voir, sa nouvelle apparence non plus. En un claquement de doigt, les passants le remarquèrent et s'eloignaient de son passage sans poser de question. Il fit mine d'être pressé et marcha de plus belle. Dans un faux mouvement digne des plus grands acteurs, il buta contre l'épaule de la vieille femme et se confondit en excuse. Elle lui souria et plissa des yeux, le détaillant. Ces beaux yeux gris orage le fit défaillir, lui, le dieu des eaux calmes, le dieu protecteur des héros. Elle s'exclama, d'une voix plus aigu et harmonieuse qu'elle ne laissait paraitre.

_Ne vous inquiétez pas jeune homme, je ne suis qu'une vieille dame et vous semblez pressé. Reprenez donc votre course vers votre boulot.
_Cela fait longtemps que l'on m'a appelé "jeune homme" madame, la main sur la nuque de manière gêné.

Mademoiselle, soixante dix ans que je ne suis plus un jeune homme à vrai dire

_J'ai encore le temps pour m'excuser et vous offrir un café ?

Ou plutôt un thé pomme canelle avec deux sucres.

_ C'est trop aimable mais je me contenterai d'un thé pomme canelle "monsieur".

Elle ria devant la tête étonné du jeune homme, il lui adressa un sourire franc et lui proposa son bras jusqu'a un café New Yorkais un peu plus loin. Il se sentit de noiveau comblé. Comme il y a trente huit ans, où sa tentative avait échoué. De nouveau prêt à lui parler, à lui ouvrir son coeur quand la vie de sa belle était bientot éteinte. Ils firent halte au petit café, sans pour autant couper leur conversation. Il la regardait passionnément, avide d'écouter une nouvelle fois sa vie, son savoir, son vécu. 

Il ne parlait que rarement de lui, noyant le poisson quand elle se questionnait. Il souria en remarquant qu'elle évitait de parler de sa vie de demi-déesse. Ces mensonges étaient prêt à être mis en place depuis quelques années anticipant cette entrevue avec la femme. Il bu tranquillement son expresso quand la vieille dame plissa de nouveau les yeux et tapa sans vergogne sa tasse contre sa petite coupelle.

Recueil d'histoires pjo/hooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant