Monstre sous le lit

124 10 0
                                    

Elle prévoyait déjà une série de meurtre. Elle se voyait dans tous les journaux, sur les plateaux télé avec son nom de tueuse : Cupidon’s Killer. Tueur de Cupidon sonnait mieux qu’un pseudo comme la sorcière ou terroriste de magie noire, son rire résonna dans la chambre. Sa mère, Marie Lévesque, était aussi connue que les chasses aux sorcières en France. Et pourtant elle n’était pas rousse.

Si elle entendait ne serait-ce qu’un léger battement de lit contre son mur, ces nerfs exploserait et se déplacerait hurler à la porte de son frère. Elle n’avait rien contre l’idée de son grand-frère assumant son homosexualité ou tombant amoureux d’un maniaque d’hygiène. Elle pouvait l’accepter. Ce qu’elle n’acceptait pas était une nouvelle Saint-Valentin célibataire avec tout ces amis et famille s’embrassant pour cette fête écoeurante.

Bref, Hazel était désespérée. Encore une Saint-Valentin à regarder des romances télévisées, à entendre les plans de chacun pour plaire à son partenaire. Et accessoirement encore une Saint-Valentin à écouter des bruits obscènes dans le couloir. Dieux, pourquoi son père si riche n'avait pas insonorisé les chambres ?

Elle avait l’air d’une enfant punie dans sa chambre au lieu d’une jeune adulte devant profiter de sa vie et de l’obtention de son semestre. Un énième coup contre son mur et la jeune femme se releva aussi droite qu’un piquet. La première chose sous sa main percuta son mur avec brutalité alors qu’elle hurla de tout son corps.

_ VOUS NE POUVEZ PAS COÏTER EN SILENCE ?!

Une série de jurons lui échappa tandis que le lit de son frère cessait de jouer du tambour contre son mur. Sa lampe venait de payer les frais de ce stupide jour de l’amour d’un bébé potelé avec des ailes et un arc cassé. Elle le verrait bien prendre des cours de tir à l’arc pendant qu’elle y était.

Elle abandonna son film quand le cliché romantique apparu, un homme sauvant la jeune femme, de préférence blanche au long cheveux blonds, car cette dernière a tout perdu suite à une rupture ou un accident blablabla. Elle referma l’ordinateur avec brutalité, se roulant dans ces couvertures. PLus fort qu’elle, les larmes vinrent à la rencontre de ces joues, sa main pendait dans le vide, si elle se décalait un peu plus, l’étudiante pouvait toucher sa moquette. Elle fronça les sourcils en se rappelant ce jour maudit. Elle détestait désormais la moquette.

Tout ce qu’elle voulait, c'était ce que le monde lui pourrissait au visage cette semaine. L’amour. Et la personne qui allait avec. Hazel se fichait tellement de l’apparence, l’origine, personnalité, humeur de cette personne, pourquoi était-ce même si difficile de rencontrer un humain et d’avoir son amour. Elle devait faire quoi ? Se tourner vers les extraterrestres pour avoir enfin l’impression de s'emboiter comme un puzzle avec l’âme d’une autre personne ?

Elle ricana cruellement, aujourd’hui était affreux.

_ Hey, le monstre sous le lit, tu voudrais bien sortir avec moi ?

Au moins, elle aurait tout essayé à partir de là.

_ V-Vraiment ?

__________________________________________________________________

Bonus :

Sa nuit avait été parfaite, il comptait réussir la journée en apportant le petit-déjeuner, avec chance Nico pensait gagner cette Saint-Valentin contre Will. Hier avait été royale, maintenant tout était programmé et compliqué, sans oublier les fleurs et les chocolats pour sa petite-soeur. Il comprenait le sentiment de rejet et de chagrin de cette fête, voir sa sœur passée par là, avec une moue si triste de chiot battu lui faisait mal au cœur.

Lui faisait mal au cœur jusqu’à ce qu’il voit un asiatique de la taille d’un ours avec un visage de bébé se présenter dans la cuisine familiale, faire ce qui semblait être la vaisselle. Un éclat de rire le surpris, Hazel se tenait derrière lui, si petite et si joviale pour une heure si tôt le matin. Il n’avait pas le temps pour rationaliser, un inconnu flirtait avec sa sœur dans sa cuisine. Et Will l’attendait pour gagner le pari de la meilleure Saint-Valentin. Il partit sans un mot, sa sœur et l’autre allait recevoir un savon de sa part. En attendant, il allait finalement se recoucher en priant de n’avoir plus l’image de cet ours embrassant sa sœur.

Recueil d'histoires pjo/hooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant