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PDV Dean:

C'était une sale journée. Il n'y avait pas d'autres mots pour le dire. Pourtant, je me remémorais ce qui m'avait poussé à choisir ce travail en premier lieu. Sans aucun doute, le besoin de venir en aide à Autrui, d'une manière ou d'une autre. J'avais bien trop besoin de cela pour me laisser tromper par l'idée que je serai inutile pour la société. Je soupirais longuement en recevant le message de mon petit ami qui m'annonçait qu'il me quittait. Ce n'était pas si étonnant, enfin, je veux dire ; j'étais bien trop occupé par mes patients pour m'occuper convenablement d'une relation avec quiconque. Je déglutis quelques instants, fermant les yeux afin de me reprendre. Ce n'était pas la première fois ; et sans doute pas la dernière.

Ce fut alors que quelqu'un toquait à la porte de mon bureau. Je me levais rapidement, étonné de voir des agents du FBI pénétrer dans les lieux. Je fronçais légèrement les sourcils, inquiet. Je me rapprochais d'eux, leur serrant la main tandis qu'ils déclinaient leurs identités.

- En effet, nous venons de recevoir un individu nommé Jimmy Novak.. Il est en ce moment avec l'un de mes confrères qui est entrain de l'examiner. Puis-je savoir ce que je peux faire pour vous ? 

L'un des deux hommes m'expliquait alors que ce n'était pas le premier cas à croire au retour de Lucifer. Je n'aurai su dire ce qui me dérangeait en cet instant bien précis, mais je préférais ne rien dire. J'acquiesçais, leur promettant de les tenir au courant si jamais quelque chose qui en valait le détour se produisait.

Toujours perdu dans mes pensées, j'arrivais vers ma secrétaire, lui demandant comment cela se faisait que des personnes du FBI étaient venus me voir. Elle me regardait alors d'un drôle d'air, comme si je lui faisais une blague.

"Enfin, Monsieur Winchester, je sais qu'on est le premier avril, mais tout de même.."

Quelque chose me retint d'insister. Je n'aurai su l'expliquer, mais je pressentais que quelque chose allait différer avec cet individu. Et je n'aurais jamais pensé que cette intuition se révélait être plus vrai que nature.

J'arrivais dans la préchambre, encore désorienté par ce qu'il venait de se dérouler. Est-ce que je devenais moi-même fou ? Comment avaient-ils dis qu'ils s'appelaient, déjà.. ? Je laissais échapper un petit bruit de mécontentement tandis que mon collègue entrait à l'intérieur de la pièce, spécialement conçu pour observer le patient sans qu'il sache qu'il était observé. Des caméras étaient placés à l'intérieur, histoire de voir si on pouvait le placer dans une chambre de catégorie A, B ou C selon le degré de démence qu'il faisait preuve. Et à en croire mon collègue, ce Jimmy Novak n'était pas dangereux, mais particulièrement tenace dans son délire.

En réalité, je n'écoutais en rien de ce que me disait mon collègue, pour la simple raison que Jimmy Novak s'était levé et me faisait face, de l'autre côté de la vitre, son regard bleu océan ancré dans le mien. Je n'aurai su dire ce qui me traumatisait là dedans ; la vérité que je croyais lire, ou le fait qu'il semblait particulièrement savoir ce qu'il faisait ? Je clignais des yeux plusieurs fois tandis que mon collègue poussait un hurlement en se retournant. Quelque chose clochait dans cette histoire, j'en étais certain. Sans doute étais-ce une blague ou que sais-je.. J'espérais qu'ils n'avaient pas osés faire cela, tout de même. Pourtant, j'en étais à présent persuadé.

Je contournais mon confrère, allant directement dans la chambre filmé. Je fonçais sur Jimmy Novak, lui intimant de s'asseoir. Je racontais, à la manière dont on m'avait enseigné de le faire lors de mes diverses formations, l'histoire que la femme de cet homme nous avait raconté. Puis je me tournais vers lui, furieux. Quelque chose me disait qu'il s'agissait d'une mauvaise blague, et pour preuve ; rien ne coincidait entre le profil qu'on m'avait fait de ce patient et sa manière de se comporter réellement.

-Non mais sérieusement, vous trouvez cela drôle, vous faire interner de force dans un hôpital psychiatrique le jour sensé être le plus drôle de l'année ? Vos collègues là, Zachariah et Uriel ou que sais-je, déguisés en membres du FBI pour me faire croire que vous étiez important, assez pour berner toute une équipe de professionnels qui sont dédiés à leur métier ? 

J'avais tapé du point sur la table. C'était réellement une mauvaise journée. D'autant plus que je sursautais après avoir vu l'ombre de l'un des hommes que je venais de voir derrière la vitre. Ce n'était pas possible. Je secouais la tête avant de m'asseoir. Ok, j'étais entrain de péter un câble. Peut être devrais-je prendre des vacances. Sans doute étais-ce là la meilleure solution. Mais avant que je n'eus pu faire quoique cela, voilà que l'individu en face de moi me prit les poignets en murmurant, comme s'il avait comprit depuis longtemps ce que j'ignorais jusqu'à présent :

" Vous les avez vu, n'est-ce pas ? Ce ne sont pas des hallucinations. Un combat entre le bien et le mal fait rage. Et vous allez y prendre part, bien malgré vous. Les anges ne sont pas ce que l'on croit ; et les démons sont bien plus vicieux qu'on peut le penser. Je vous demanderai juste de faire extrêmement attention. Êtes vous croyant ? "

J'écarquillais les yeux ; et pourtant, dans ce regard j'eus cru apercevoir une réalité qui me semblait presque vérité. Je tournais le regard vers la vitre. Plus rien. Quelque chose m'apaisait chez cet homme,  bien plus que je ne le voulais bien me l'avouer. Pourtant, ce qu'il disait ne pouvait pas tenir la route. Je devenais malade sans doute, et puis cela était tout.

Fallen Angel - Destiel AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant