Emprise [THREE-SHOTS]

Blessures

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Sa peine était immense.

Bien plus immense mentalement que physiquement.

Sa confiance fut accordée.

Elle fut brisée, déchiquetée.

Le retour de flamme, il supposait.

Quelle flamme était censée lui revenir en pleine face ?

Il n'avait jamais fait le mal de sa vie. Non, il était altruiste, gentil et respectueux. Il s'était parfois montre mauvais puis l'avait regretté aussitôt.

Il ne faisait pas le mal.

Il ne méritait pas cette flamme qui venait le brûler, lui causait d'irréversibles blessures, aussi mentales que physiques.

Ce ne fut que trop tard qu'il réalisait son talent pour la manipulation. Sa manière de l'avoir si subtilement éloigné de ses proches.

Ils n'ont pas besoin de toi, Jimin.

Cette phrase lui avait provoqué milles frissons. La première d'une longue série.

On n'a besoin que de nous.

Foutaises. Lui avait besoin d'aide, de soutien. Pour sortir de l'emprise de ses viles griffes. Ses griffes de prédateur, qui se mordait la lèvre en voyant sa proie désespérée et soumise.

Ils veulent notre mal.

Quelle erreur de l'avoir cru. La plus bête de toutes. Il voulait son mal, c'était le seul nuisible.

Puis une certaine rébellion, quand il avait décidé d'aller voir son meilleur ami. Taehyung, un blond qui lui avait remonté le moral aussitôt.

Qu'est-ce que tu fous avec lui ?! Il veut notre mal !

Il ne l'avait pas cru. Il était resté avec Taehyung. Mais il était venu le chercher. Il était venu à lui. Et, pour le coup, Jimin se souvenait bien plus des blessures physiques que mentales.

Cette fois-ci, il avait cru mourir.

La lueur dans ses yeux voulait tout dire. La haine qu'il portait à Jimin était immense, si bien que le noiraud avait commencé à être réellement effrayé. Il lui hurlait qu'il allait le tuer en serrant toujours plus ses mains sur sa gorge.

Et ô combien avait-il cru que c'était le dernier jour de sa vie.

Heureusement, ou malheureusement, ce fut loin d'être son dernier jour.

Il l'avait laissé agonisé puis était parti rejoindre ses amis, le trompant avec la première venue.

Jimin était resté allongé dans la cuisine un moment si long, qu'il avait perdu la notion du temps. Baignant presque dans son propre sang, il s'était trouvé pathétique. Il n'avait même plus la foi de pleurer. Les larmes ne sortaient plus.

Taehyung était arrivé chez lui au bout de quelques heures.

Horripilé de ce qu'il voyait, il eut les bons réflexes pour lui sauver la vie.

Il fit plusieurs garrots pour arrêter le sang tout en appelant l'ambulance.

Ce soir-là, Taehyung lui avait sauvé la vie.

Le lendemain, son bourreau avait été le voir.

Il avait pleuré, supplié, se mettant à genoux. Demandant sans cesse à Jimin de ne pas le quitter. Balançant des phrases qui touchaient Jimin en plein cœur.

Je t'aime.
J'ai besoin de toi.
Je ne suis rien sans toi.
Pardonne moi.
Je ne le referais plus.

Malheureusement, il avait naïvement cru la dernière phrase. Bien qu'une voix au fond de lui lui hurlait de partir pour sa vie, il préféra se bercer d'illusions, n'ayant pas le courage d'affronter ce monde.

Et peut-être, qu'avec un peu plus de courage, Jimin aurait accepté l'offre que son meilleur ami lui proposait.

Fuir.
En France précisément, ce pays idolâtré par Taehyung.

Il refusa.

Par peur.

S'il le retrouvait ?

Il mourrait a coups sûrs.

Alors, à contre-cœur, il déclina l'offre. Et, détruisant sa seule chance de s'en sortir, il demanda à Taehyung de ne plus jamais venir le voir.

Son esprit était tellement embrouillé.

Les phrases de son petit-ami lui revenait sans cesse en tête.

En temps normal, il aurait conclut que c'était son petit-ami le méchant, le poison. Mais après que son crâne ait été bourrer de phrases du genre c'est lui le danger, on se suffit à nous même, sa vision des choses étaient transformés.

Il en venait à penser que ce soir-là, si il avait failli mourir, c'était à cause de Taehyung. De la faute du blond, si lui-même, Park Jimin, avait décidé de le voir. De la faute de son meilleur-ami, si son petit-ami l'avait rué de coups.

Outré, Taehyung avait fait le choix de quitter le pays sans Jimin, rejoignant la France avec son petit ami.

De nouveau, Jimin était seul et faible.

Une aubaine, pour lui.

S'il était ravi de voir que Jimin s'était séparé de son meilleur ami après neuf ans d'amitié ? Une amitié ayant débuté a la quatrième jusqu'à aujourd'hui, quand Jimin avait vingt-trois ans ? Bien sûr que oui.

Ensuite, plus vicieusement, il l'avait éloigné du monde.

N'ayant plus d'entourage, il s'attaqua directement a lui, faisant de tout ce qu'était l'ancien roux une pâle copie des gens ordinaires.

D'abord, sa teinture fut trop flamboyante, elle attirait trop l'oeil. Surtout de ce garçon de café. Il était hétéro, mais ça, il s'en fichait.

Ensuite, les sorties. Jimin n'avait pas besoin de sortir seul. Alors, ses clés furent enlevés. Jimin n'avait plus les clés de son propre appartement, il n'y avait que son petit-ami qui les détenait.

Puis, Jimin voulut passer son permis. Hors de questions. Pourquoi Diable aurait-il besoin d'un permis, quand son petit-ami en avait un ?

Il le privait de son indépendance, petit à petit.

Pour finir, il le détruisit définitivement.

Comme souhaitez-vous désirer sexuellement votre partenaire quand celui vous traite constamment de pute, mec en chien ou vous reproche le fait d'avoir des lèvres de suceuse ?

Et quand vous ne désirez pas votre partenaire, mais qu'il vous oblige à avoir un rapport, c'est un viol conjugal.

Jimin se sentait souillé, détruit.

Il avait définitivement envie de quitter ce monde, peu importe la manière.

Mais il y eut un regain d'espoir et d'énergie, lorsqu'il du partir pour raisons professionnelles, mais surtout pour un mois.