Emprise [THREE-SHOTS]

Physiques

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Ils partageaient les mêmes idéaux.

Après une longue discussion dans ce bar, ils avaient quitté la chaleur réconfortante du lieu pour la fraîcheur de la nuit, marchant aux côtés de l'autre.

Une ombre venait malgré tout s'ajouter à ce parfait tableau.

Yoongi portait de l'intérêt à Jimin, certes, mais il en portait trop. Après une longue soirée à discuter, il était évident qu'il attendait plus, d'autres rencards dans un café, des sorties sous la pluie. Et Jimin ne savait pas comment lui expliquer que ce n'était pas possible. Que dans un autre contexte, il aurait facilement pu tomber amoureux de lui, mais il tombait mal, très mal. Envisager un idylle était impossible pour Jimin. Quelque part, il savait que son petit ami était le dernier, que leur rupture ne serait pas du à la fuite de Jimin, ou bien parce que son copain se serait lassé de lui, mais bien parce que seule la mort concluerait cette relation.

«Yoongi... il commença, frottant ses mains pour se réchauffer. Je dois vous avouer quelque chose.

-Dites-moi. il se tourna vers lui. Oh, vous avez froid ? Attendez, je dois avoir une paire de gants. »

Il fouilla dans ses poches et en sortit une paire de gants noire et sans attendre, les lui enfila. Il voyait bien que Jimin n'était pas en état de faire quoi que ce soit tant il était dans un autre monde depuis qu'il avait commencé à lui parler.

Jimin le regarda faire, perturbé. Il était si attentionné, adorable, et se comportait avec lui comme s'il était une petite chose fragile qu'il devait protéger et surtout, sous aucun prétexte, blesser.

Or, il était ainsi il y a quelques années.

Etait-il une vulgaire réplique de son bourreau ?

«Que vouliez-vous me dire ? Je propose qu'on se hâte tout de même, vous semblez avoir froid. »

Non, pas du tout.

Il était presque parfait, il semblait irréel. À cet instant, Jimin aurait pu tout abandonner et fuir avec cet homme dans un autre pays tant il était désespéré. Il s'inquiétait tant de son propos, de sa santé. Quelqu'un ne lui avait jamais apporté autant d'attention de toute sa misérable vie.

Et sans qu'il ne le contrôle, devant cette affreuse réalité, une larme glissa le long de sa joue rouge à cause du froid.

«Vous pleurez ? Excusez-moi si c'est de ma faute, je-

-Je vous en supplie, coupa t-il, cessez d'être aussi parfait. »

Le visage inquiet de Yoongi se transforma en une mine abasourdie mais attendrie et sans attendre, il se rapprocha, essuyant délicatement sa larme. Il s'empressa ensuite de couvrir son nez quelque peu rouge et ses lèvres gercées qui avaient perdu de leur éclat.