Rencontre

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Toutes mes courses se répandent par terre, la personne que je viens de percuter ne semble pas vraiment décidée à m'aider ! Peut-être par pitié, ou par autre chose, l'homme devant moi finit par m'aider. Il remet les maigres provisions que j'avais dans le sac de course et me dit : 

" Excusez-moi madame, je suis désolé, je ne regardais pas devant et vous avez surgi sans que j'ai eu le temps de réagir."

Je ne suis tellement plus habituée à parler à d'autres personnes que cette excuse me faisait bizarre. Je ne savais plus comment agir, plus comment me comporter devant cette personne, cet homme qui me faisait penser un peu à mon père, de par son physique. Il me regardait de plus en plus longuement et je sus que c'était à ce moment-là que je devais absolument parler :

" Oui, ce n'est pas grave, ne vous en faites, c'est vrai que moi aussi je ne regardais pas vraiment."

Ma phrase me plut, le son de ma voix me surprit et la main qu'on me tendit me fit sourire. Moi, sourire ? Ai-je bien un sourire dessiné sur mes lèvres ? Une fois relevée, je voulus vérifier que la forme arrondie sur mes lèvres étaient bien présentes. Et oui, en touchant mes lèvres, je le sentis le sourire que je n'avais plus fait depuis si longtemps !

Cet homme ne semblait pas comprendre mon bonheur, même si je ne l'avais jamais vu, je dus le lui confier, je ne sais pas vraiment comment l'expliquer, mais je lui fis confiance comme si je le connaissais depuis toujours.

"Ça faisait un moment que je n'avais souri, excusez-moi."

Cela me faisait un bien fou de parler, juste de parler. Après lui avoir dit cela, je me sentis un peu bête, je sentis mes joues chauffaient, je devais à présent être toute rouge. Cet homme était assez imposant, il était très grand, avec une carrure large, possédait les cheveux bruns et les yeux marrons.  Je le trouvais très beau, même si je n'avais pas vraiment fait gaffe auparavant. Je me sentais bien auprès de lui, ça ne m'étais jamais arrivé de me sentir bien à côté d'un homme.

"Je suis désolé pour vous, madame, me dit-il, mais je vais devoir y aller. Je suis médecin, les gens ne peuvent attendre pour mourir, devant ma mine déconfite il ajouta : je rigole évidemment."

Et je le vis, son sourire avec ses dents parfaites. et comme si mon corps ne voulait pas le laisser partir et ne peut-être plus jamais partir, je tombai par terre. Mon dernier souvenir fut sa tête, qui était assez inquiète.  

Clara, Tends Moi La MainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant