Dans mon crâne il y avait un millier d'abeilles. Il bourdonnait. Et en même temps j'étais toujours dans cette brume infâme qui m'empêchait de me réveiller. Elle avait l'effet d'une cage sur mon esprit. C'était comme avoir de la boue jusqu'au torse mais essayer d'avancer à l'intérieur, c'est plutôt inutile, avouons-le. Je me concentrais alors sur la voix que j'entendais, elle disait mon prénom comme toujours.
- Mia. Où es-tu ?
- Ici, répondis-je, sans m'attendre à une vraie conversation.
- Approche, souffla pourtant la voix.
- Je ne peux pas, je n'y arrive pas.
- Approche, écoute ma voix.
J'écoutais attentivement pour me guider au son de cette voix qui avait l'air si familière.
- Qui êtes-vous, demandai-je.
- Je suis... je suis... Non je ne peux pas te le dire. Le moment n'est pas encore venu. Il faut attendre. Oui attendre. Il faut attendre.
- Pourquoi ? Pourquoi faut-il attendre ?
- Parce que le moment n'est pas encore venu.
- Quand est-ce qu'il viendra ?
- Tu le verras bien assez tôt. Mais il viendra. Mia approche encore.
J'avançais, j'avais principalement l'impression de faire du sur place cependant j'avais également l'impression de me rapprocher de la voix. J'avançais encore. J'aperçus une main tendue.
- Mia approche encore, donne-moi ta main.
- Pourquoi ?
- Donne-moi ta main, tu verras. Allez, avance encore. Donne-moi ta main. Donne-moi ta main.
Sa voix résonnait dans ma tête encore et encore, comme un écho. Je tendais ma main, du moins j'essayais. J'approchais encore. J'allais toucher sa main quand le brouillard pris à nouveau le dessus.
- Retrouve-moi Mia. Retrouve-moi. Retrouve-moi. Mia.
La voix hurla mon nom et je me réveillais. La tête brûlante, toujours bourdonnante de toutes ces abeilles. Je clignais plusieurs fois des yeux pour remarquer que j'étais à l'infirmerie. J'aperçus Erin et Ava qui discutaient avec l'infirmière.
- C'est inutile de la conduire à l'hôpital. Elle a fait une crise de panique et s'est évanouie, dit Erin, remontée.
- Nous la raccompagnons à son appartement, sa mère est infirmière elle saura gérer.
- Entendu, j'ai appelé sa mère elle ne peut pas se libérer pour venir jusque ici, cependant, elle est sous votre responsabilité, s'il lui arrive quelque chose vous serez toutes les deux exclues temporairement du lycée.
Elles ne répondirent rien tandis qu'elles s'apercevaient que je me redressais.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? murmurai-je.
- A toi de nous le dire, répondit Ava.
Je la regardais, je ne voyais pas de quoi elle parlait. Je me levais.
- Bon, qu'est-ce que je fais maintenant ?
- On a réussi à convaincre l'infirmière de nous laisser te raccompagner à ton appartement.
- Entendu.
Je les regardais. Elles me regardaient.
- Bon on y va ou quoi ? lâchai-je.
Je me dirigeais vers la sortie, mes deux amies sur les talons. On entrait dans un bus, j'étais assise à côté d'Erin.
- Il s'est passé quoi ? me demanda-t-elle.
Ava était retournée pour participer à la discussion.
- Je ne sais pas, enfin, je ne sais pas pourquoi, je sais juste que je me suis sentie mal, comme si j'avais mangé des fruits de mer avariés. Après je me suis retrouvée dans le brouillard, comme dans mes cauchemars. Il y avait cette voix, elle était étrange, elle me parlait, elle voulait que je la trouve, on aurait dit qu'elle était terrifiée.
Je marquais une pause.
- Elle était terrifiée mais pas pour elle, elle l'était pour moi. Comme si elle savait quelque chose que je ne sais pas. Elle m'a dit que le moment n'était pas encore venu, qu'il fallait encore attendre, mais elle m'a dit qu'il fallait que je la trouve.
- Que tu la trouves ? s'exclama Ava.
- Moins fort Ava ! la réprimanda Erin. Trouver qui ?
- Je n'en sais rien.
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half of you (en cours de réécriture)
ParanormalElle se croyait humaine, jusqu'au jour où elle apprit qu'elle ne l'était qu'à moitié. De ce jour, elle compris que son existence ne se résumerait pas à être une femme. Ce qu'elle était c'est une demi-déesse.