Le commencement

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Tout commença un matin comme les autres, c'est impressionnant de voir combien les choses peuvent empirer simplement grâce à une suite d'événements qui s'inscrivent dans une durée précise.
Le 5 juin 1960 mon téléphone sonna à 7h du mâtin précisément me sortant ainsi de mon songe jusqu'au monde réel. Ce fut avec les yeux encore gonflés par les cernes et rougeâtres par le sommeil d'où je venais de me faire extraire que je décrocha le téléphone. C'était la voix de Molli l'inspectrice en chef chargée des affaires criminels, en tant normal les affaires les plus sanglantes ne m'effraie pas vraiment car j'ai l'habitude de la vue du sang, mais celle là m'horrifiait tout particulièrement pour son aspect lugubre et surhumain.
- Allo Molli ? Encore une affaire je suppose. Je suis à peu près certain qu'elle sentait mon ton fatigué et monotone à travers ma voix.
- Oui...allô ?
- Que se passe t'il tu n'as pas l'air en bonne forme ce matin. Au fur et à mesure que je parlai je fouillait les placards pour me chercher un petit déjeuner convenable en me disant que je devait refaire des courses, la lenteur de cette discussion me donna même le temps de me faire couler un bain.
- Comme d'habitude je suis vraiment désolé de vous déranger monsieur mais.....cette fois encore nous avons besoin de votre expertise sur une affaire.
- Je prends mon petit déjeuner et j'arrive dans quelques minutes, où se trouve la scène de crime ?
- Connaissez vous la Wami's House ? Entre l'angle de la 90eme et de la 89eme rue.
- Oui bien sûr c'est un orphelinat très réputé, ne me dite pas que vous m'appelez pour une chamaillerie entre gosse qui a mal tourné. Il y eu environ une dizaines secondes de silence avant que Molli ne reprenne la discussion.
- Un conseil monsieur, ne mangez rien avant de venir. Le ton assez monotone de Molli m'inquiétait fortement mais pas plus que ça, tout le monde serait chamboulé devant un meurtre d'enfant. Je pris mon petit déjeuné le plus vite possible et oubliais même de prendre ma douche, je roula une quinzaine de minutes avant d'arriver devant la foule de journalistes devant l'orphelinat. Les policiers tentaient de stopper la foule et l'empêcher de rentrer tandis que des flash aveuglant surgissaient d'un peu partout, Molli était là, dehors à m'attendre.
- c'est bien ce que je pensais vous avez l'air malade, qu'avez vous ma chère Molli ? Lui avais-je demandé un peu inquiète pour elle, elle se mit à vomir et refusa de m'accompagner à l'intérieur en m'expliquant qu'elle avait fini de relever les preuves et analyser les cadavres.
- LES cadavres ? Ils sont plusieurs ? J'accourus le plus vite possible dans la gigantesque maison et me retrouva devant la salle, tout était beaucoup plus silencieux par rapport à d'habitude, aucun bruit ne se faisait entendre et les chuchotements sourd des agents placés en surveillance n'étaient plus.
Je montra ma plaque de détective à l'agent devant la porte et rentra dans la sinistre salle, à la vue de la scène je dégoulina tout mon déjeuné dans un sac plastique. Une dizaine d'enfants, tous assassiné leurs organes à l'air, on pouvait voir leurs intestins et pour certains leurs foies ensanglantés et devant le mur un numéro marqué par des lettres de sang : « 6 15 21 14 4 0 13 5 » c'était dégoûtant comme effrayant. Je pris mon courage en mains et me mît à inspecter la scène, tous semblaient avoir été poignardé au cœur de façon chirurgicale sans anesthésie, puis leurs bouches cousu avec du tissu et leurs ventre ouvert pour leurs extirper leurs organes, tout ça juste pour les jeter par terre et écrire avec leurs sang.
Il n'y avait absolument aucune empreinte ni aucune preuve, il semble donc que le ou les meurtriers portaient des gants et aient fait attention à ne rien laisser derrière eux. Le sang dégoulinai encore et semblait aussi frais que possible, comme si le mot venait d'être écrit, mais je n'y fît pas attention et je demanda à recevoir certaines photos de la scène de crime chez moi ou je me dirigea. En sortant de la salle on m'annonçait que l'un des gardiens était parti se prendre un café me laissant une lettre, je la mis dans ma voiture sans trop y penser et démarra la voiture perdu dans mes réflexions. Je roula environ la même quinzaine de minutes qu'il m'avait fallut pour arriver sur les lieux du crime et tout autour de moi semblait vide, mon cerveau était pris dans cette absence de sensation. Les voitures défilaient comme des lucioles de lumière, les klaxonnes se faisaient entendre comme des bruits sourd au loin et les feu rouge comme une simple obligation de s'arrêter. Je roula donc ainsi perdu dans le labyrinthe de mes pensées jusqu'à arriver chez moi.
Assis sur le canapé au milieu du salon je fixais le mur avec insistance encore une fois sous l'effet de cette drogue qu'on appel l'effroi, je ne sais pas vraiment mais je pense que j'espérais, j'espérais y voir une ombre surgir de nul part. Ce n'était pas de la folie mais c'était un peu comme essayer de trouver une solution anormal à un excès de folie. Je voulais croire, penser que ce n'était pas l'œuvre d'un homme, je voulais m'en persuader à tout prix sans vraiment savoir pourquoi.

Je ferma les yeux un bref instant hypnotisé par ce souvenir qui me hantait encore et encore. Faisant appel à ma mémoire photographique je me remémorais la scène autant de fois qu'il le fallait, je scrutais chaque indice comme avec une loupe, de cette façon j'étais persuadé que rien ne m'échapperais, quand soudain après avoir longtemps fixé ce mur de sang qui   Semblait s'adresser à moi, mon esprit me fît remarquer quelque chose d'important, ma bouche étant connecté à mon cerveau, il lui envoyait directement l'ordre de parler sans trop réfléchir.
- C'est illogique.
En effet c'était là ma première déduction et ma première certitude sur l'affaire, elle était illogique, l'écriture sur le mûr, le sang semblait presque neuf. Je me sentais assez stupide et déçu de moi-même pour ne pas avoir remarqué cela, pourtant c'était également le cas de Scotland Yard qui poireautaient sur la scène depuis plusieurs heures, je contacta de suite Molly afin de faire vérifier mon hypothèse et me dirigeais encore une fois dans cet affre d'horreur et de dégoût. Au cours de ce trajet je n'étais que pensée et rien de plus, à tel point que j'oubliais de prendre ma voiture, allongeant ainsi mon temps de déplacement de 20 minutes à peu près. Ce qui me donnais 35 minutes exactement en vue de ma vitesse habituel pour arriver à la scène du crime, entre temps Molly avait finit ses analyses mais mon obsession pour l'affaire fît que je n'entendais pas la sonnerie de mon téléphone. Je marchait encore et encore quand un homme d'une vingtaine d'années me bousculait dans une rue assez peu fréquentée, j'avais eu suffisamment d'expérience pour reconnaître la main agile d'un pickpocket mais je le laissa faire, je n'avais rien ayant une quelconque valeur dans mes poches et j'avais mieux à faire. Cependant il ne se contenta pas d'essayer de me voler quelque chose, il me chuchota également de regarder mon téléphone avant de se mêler à la foule et disparaître de ma vue.

L'Intuition d'un détective Où les histoires vivent. Découvrez maintenant