Palpitant

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Ce matin je me lève du mauvais pied. J'ai mal à la tête et je suis stressé pour tout à l'heure.
Je sais que je suis déjà accepté et que c'est juste l'entretien ou on m'annoncera ce que je doit en faire en détail, mais le fait de sortir de ma zone de confort me met mal à l'aise. Car oui je rêve de chose qui bouleverse ma vie mais rien que de prendre des décisions que je ne prend pas d'habitude m'horrifie.
Enfin bref, je me change cinq fois avant de trouver la bonne tenue.
J'opte au final pour une jupe tailleur haute style année 60 et un t-shirt orné en velours rentré à l'intérieur avec de simple escarpin noir. Pour finir j'ai bouclé mes long cheveux châtain et mis du mascara.
Quand je voix mon reflet avant de partir je reprend un peu de bon sens, je me trouve plutôt belle aujourd'hui, c'est déjà un bon point !
Après 10 minutes de marche rapide avec des talons aiguilles je me maudis intérieurement d'avoir fait ce choix. Mes pieds ne ressembleront sûrement à rien quand je vais rentrer et déjà que les pieds de base ne ressemble pas à grand chose je préfère ne pas m'attarder sur cet image.

Ce matin je ne dors pas dans le train et simplement parce que là destination n'est pas la même.
Je reste donc assise à regarder le paysage défilé sous mes yeux, le trajet me semble trop court car je suis déjà arrivé !
Je décide de prendre un taxi car j'ai peur d'être en retard et je n'ai pas envie d'avoir mal au pied à vrai dire.
Quand je règle le chauffeur et que je me retrouve devant un grand bâtiment très moderne avec marque en gros « M6 Groupe » mes jambes se mettent à trembler.
Je sors mon paquet de tic tac dans la poche et me détend un peu quand le goût sucré s'étend dans ma bouche.
Je déteste cette sensation de ne rien contrôler mais ma tête me dit d'avancer. Même l'entrée est magnifique, de grandes plantes dont j'ignore le nom entoure la grande salle et je vais à la rencontre d'une femme d'accueil.

- Bonjour j'ai rendez-vous à 8h avec le directeur pour un stage

- Bonjour, malheureusement il va être un peu en retard, veuillez attendre dans son bureaux, suivez moi ! Dit-elle en se levant
Sa voix est infecte, vous savez le genre de voix très aiguë qui vous casse les tympans...

On prend un ascenseur qui est d'ailleurs beaucoup trop grand et nous arrivons à l'étage numéro 5. Tous est blanc et gris, c'est tellement sophistiqué que je me sens pas à ma place.
La dame à l'horrible voix m'amène jusqu'aux fond du couloir, elle sort une clé et m'ouvre la porte qui se trouve devant moi.
- Veuillez patientez ici il ne devrait pas tarder

- Merci beaucoup
Elle ferme la porte.
Je scrute le grand bureau qui a des tons plus chaud cette fois. Je trouve l'ambiance plus chaleureuse ce qui me détend un peu.
Un fauteuil se trouve en face du bureau mais je décide de ne ma m'assoir par peur d'être impoli.
Pourtant 5 minutes passe, 10 minutes, et maintenant 20 minutes .
Je commence à croire qu'il a oublié ce rendez-vous quand la porte s'ouvre brusquement pour laisser place à un homme, de mon âge. Peut être que ce n'est pas lui, il est habillé d'une chemise bleu marine et ces boutons ne sont pas attachés jusqu'aux bout. On dirait qu'il vient à peine de s'habiller ! En tout cas il a l'air énervé, il n'a même pas jeté un regard sur moi ni même salué.
Quand il relève la tête, je manque de m'étouffer. Pas parce qu'il est beau nan, même si je n'oserai dire le contraire, mais surtout parce qu'il a des traces de dentifrices vers les joues et le menton.
Je manque de m'esclaffer de rire et je deviens rouge écarlate. Mais qu'est ce que je suis censée faire à ce moment là. Si je lui dit, la situation aura atteint son maximum en therme de malaise, mais si je ne lui dit rien et qu'il le remarque après par soit même, il me détestera de ne pas lui avoir dit avant.

- Bonjour. me dit-il enfin
Je sens la colère dans sa voix rauque et j'ai envie de prendre mes jambes à mon coup.

- Bonjour

- Comment vous vous appelez ? Cette question me semble plus familière qu'elle ne l'ai et je suis tout de suite mal à l'aise. Le fait qu'il me fixe à présent ne facilite pas les choses non plus.
- Je m'appelle El Evrard