Chapitre 4

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Le groupe se divisa, se rendant dans l'un des dix bâtiments au hasard. Lilith cilla, puis se dirigea vers l'édifice le plus proche d'elle, celui orné de runes argentées. Elle laissa sa valise à l'extérieur, n'ayant pas peur de se la faire voler et ne désirant pas laisser de longues traînées de boue sur le sol immaculé. Alors qu'elle y pénétrait, elle sentit un souffle chaud derrière elle. Jace.

– Ohé, tu vas pas m'abandonner, non ? s'écria-t-il, indigné.

– Désolée, fit Lilith. Aller, viens !

L'intérieur était sur plusieurs étages, et était très spacieux. Les verrières laissaient passer énormément de luminosité, malgré le fait que le temps était couvert. Sous le charme, Lilith murmura :

– C'est une école, ça ?

– Apparemment.

Une queue d'une quarantaine élèves s'étirait sur leur gauche, derrière une porte couleur argent. De temps en temps, celle-ci s'ouvrait et un pensionnaire y entrait. Lilith et Jace y prirent place.

– Tu as réagi comment quand... enfin tu sais, s'enquit Jace, gêné.

Le nez de Lilith se plissa.

– Je me suis énervée, je l'ai accepté, puis je n'y ai plus cru et enfin, je l'ai accepté à nouveau. Et toi ?

– Je n'y croyais pas, et je croyais que mes parents me faisaient une blague. Puis quand sous le coup de la colère toute la vaisselle est allée s'écraser contre les murs, j'ai compris que c'était la réalité, avoua le jeune homme.

Ses yeux verts avaient vraiment un éclat malicieux. Lilith se demanda vraiment si elle parviendrait à le prendre au sérieux un jour.

Ils bavardèrent un peu, puis ce fut leur tour. Jace s'effaça poliment.

– Honneur aux dames.

– Merci, toussota Lilith, gênée.

Elle ouvrit la porte, qui rota silencieusement. Au centre de la pièce, une femme d'une trentaine d'années, blonde avec des lunettes à monture écailles noires sur le nez, tapait furieusement sur un clavier d'ordinateur. Cela dit, c'était vraiment l'ordinateur le plus technologique que Lilith n'avait jamais vu. Fin comme une feuille, immense, et son contenu s'affichait des deux côtés de l'écran.

– Nom ? lui demanda la femme en la fixant par-dessus ses lunettes.

– Hmm, Damon. Lilith Damon.

Cela fait un peu James Bond. « Mon nom est Bond. James Bond », songea Lilith.

La femme eut l'air un peu ahuri. Puis elle se ressaisit et entra les données dans l'ordinateur, en jetant de temps en temps des coups d'œil à la jeune fille mal à l'aise. Dix secondes après, elle s'enquit :

– Quelles options avez-vous choisi ?

– Option escalade.

– C'est tout ?

Le ton de la femme était légèrement réprobateur.

– Oui.

Après avoir rempli le dossier, elle se frotta les yeux et annonça :

– Vous êtes dans la chambre 201. Toutes les chambres et le réfectoire sont dans le bâtiment saphir. Votre colocataire est... (Elle regarda brièvement l'écran.) Nalidée Frey. Elle est en troisième année, et elle arrivera demain.

La femme tendit à Lilith une clé à l'aspect ancien, jolie et finement ouvragée.

– Des questions ?

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