Quelque part au Japon, nuit du vendredi 8 mai 2048
À l'horizon, le soleil sombrait sous la terre alors que le cœur des Hommes, lui, commençait à sombrer dans la folie.
Ce jour-là, Ayumi, perchée sur son balcon, était restée tétanisée à la vue de ces créatures : elles semblaient venir d'un tout autre monde. Leur physique n'était pas si différent de celui d'un être humain. Toutefois, il y avait bien une chose que les passants, les policiers, les journalistes, Ayumi et son père avaient bien remarqué : elles avaient des ailes immenses d'une blancheur absolue.
Au fur et à mesure que le ciel s'assombrissait, des centaines de silhouettes blanches se distinguaient tout autour de la ville à quelque centaines de mètres du sol. À cette hauteur, on ne voyait pas grand chose mais Ayumi avait pris son téléphone pour mieux les observer tout en les filmant.
Des rumeurs s'élevaient de la foule à contrebas, on pouvait y ressentir de l'excitation mêlée à un sentiment plus profond, plus sombre, une certaine peur primaire. Cela faisait maintenant plusieurs heures que ces pales créatures restaient immobiles dans les airs, mais les journalistes du monde entier n'avaient pas attendu aussi longtemps pour se rameuter en masse. De nombreux hommes armés arpentaient désormais les rues attendant avec angoisse ce qui allait se produire.
Sans prévenir, les créatures ailées pleuvèrent sur la foule avec autant d'impact que des balles de revolver. Les gens avaient à peine eu le temps de réaliser ce qu'il se passait que déjà un bon nombre d'entre eux étaient réduits en bouillie.
C'est alors que des hurlements caverneux et inhumains déchirèrent la ville de toute part. Ceux-là se confondaient aux cris stridents des humains qui tombaient un à un tels des sacs de patates éventrés. Ayumi était si affolée du haut de son immeuble qu'elle ne pouvait ni crier ni bouger. Heureusement, son père la traîna à l'intérieur avant que de fines plumes blanches aussi tranchantes que des lames de rasoir n'heurtèrent la balustrade.
- Ayumi, ne reste pas là !
Des coups de feu retentirent. Le silence s'installa dans la petite pièce. Ayumi, inerte, regardait dans le vide en se ressassant sans cesse les horreurs qu'elle venait de voir. Elle semblait ignorer son père ni voir son regard larmoyant. Cependant, elle pouvait sentir les secousses de ces mains tremblantes sur ses épaules.
- Ayumi !! Cache-toi tout de suite !
Elle n'en fit rien car elle n'entendait rien, rien sauf les cris de l'extérieur ; elle ne voyait rien, rien sauf le sang de ses semblables que ces choses ingurgitaient ;
- NE T'EN FAIS PAS AYUMI, L'ORDRE VA ARRIVER, ILS VONT NOUS SAUVER, HEIN ?!
Ainsi étaient les derniers mots désespérés de son père, car oui, la petite voix qui bourdonnait à l'oreille de la petite fille allait bientôt s'éteindre à jamais. Son père la tira jusqu'à une armoire en bois, balaya les vêtements qui y étaient entreposés puis embrassa sa fille et caressa ses cheveux sombres.
Ayumi, dans un état second, ne sentit qu'une vague douceur se poser sur son front.
Puis plus rien.
Obscurité. Supplications. Cris. Néant. Pleurs.
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Akayuki
Horror"Ils se cachent parmi nous. Ils nous arrachent nos êtres chers. Ils se nourrissent de notre chaire. "Ils" : l'injonction divine. Tout ce que l'on sait tient sur une ligne : Ils sont immortels. Nous les avons nommés : Akayuki." 2048. La T...