ENFANCE.
On a tous un rapport différent avec l'enfance, mais il est vrai que le mien me pourrie un peu la vie. Quand j'étais petite, j'avais peur qu'en grandissant, je devienne une autre personne - une personne adulte. Une personne qui ne pense plus du tout avec son cerveau d'enfant, son imagination et ses croyances. Quand j'avais 12 ans, je me souviens que j'avais peur de mes 16 ans. Je ne sais pas pourquoi, mais c'était surtout le cap de mes 16 ans qui me faisait le plus peur... comme si j'allais soudainement perdre toute mon âme d'enfant à partir de cet âge-là. J'avais peur, parce que cette âme d'enfant me rendait heureuse. Je ne sais pas vraiment comment expliquer. Il ne s'agit même pas du fait de croire au Père Noël, ou de vouloir être une princesse ou une fée. C'est plus profond que ça. C'est l'innocence, la naïveté, l'attention évidente. Le fait de ne pas trop penser... Tout ça, je ne voulais pas le perdre parce que j'aimais être comme ça.
A mes 16 ans, j'ai été soulagée de voir que je n'avais perdu aucune folie. J'étais toujours aussi immature dans ma tête (pas dans la mauvais sens du terme), et ça me rassurait.
Aujourd'hui, j'ai 19 ans. Et ça me fait très peur.
La première chose que je déteste maintenant, c'est que les enfants ne me voient plus comme leur égal mais comme une adulte. Je me souviens de comment je considérais les adultes. C'était pas négatif, mais différent. C'était pas la moi actuelle. Je ne suis pas adulte. Pas dans ma tête. C'est pas non plus extrême au point de faire des trucs bizarres et gamins sans m'en rendre compte, mais c'est tout juste assez pour avoir du mal à m'intégrer et pour être continuellement triste et nostalgique.
Je me suis toujours sentie très proche de Peter Pan. Pas celui du Disney en particulier, mais du concept-même du personnage. A l'heure qu'il est, il est un peu comme mon petit frère imaginaire. Quand je me sens pas bien (souvent), j'aime lui parler. N'oublie pas; l'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le cœur.
Je suis allée à Londres pour la première fois l'année dernière (Octobre 2018) avec deux amies et j'ai enfin pu voir la statue de Peter Pan en vrai. Elle est toute petite et se fond dans le décors du parc, mais c'était largement assez pour me rendre toute émue.
Il y a plusieurs souvenirs d'enfances qui me hantent et qui m'empêchent de vivre au jour le jour. D'un côté, c'est un signe que mon enfance était belle. Même si mon père n'était pas trop là, il l'était quand même un peu. Il m'aimait, mon père. Et mon beau-père m'aime aussi énormément. C'est lui qui a joué le rôle du Papa durant toute mon enfance, et j'en avais besoin. Ma mère aussi, elle a toujours été là et je ne veux jamais la perdre. Je les aime tous de tout mon cœur. Parfois, quand je pense au fait que je veuille partir travailler à l'étranger, je panique. Comment puis-je aller aussi loin, sachant que j'ai déjà du mal à me séparer d'eux pendant une semaine ? Je pense que l'homme que j'aime m'aidera. J'espère. C'est un saut dans le vide, dans tous les cas.
Je m'éloigne du sujet.
Parfois, avant de m'endormir, il y a soudain un flashback de mon enfance qui fait surface dans ma tête et qui m'empêche de dormir. C'est très désagréable comme sensation et je peux rien contrôler. Je pense vraiment pas que ce genre de truc arrive à beaucoup de gens, et j'ai toujours pensé que je devais aller voir une psychologue.
Je suis bien loin d'être guérie de la nostalgie mais pour l'instant, j'essaie de tenir bon et de ne pas lâcher le peu de projet que j'ai.
J'ai beaucoup envie de parler voyage, et c'est d'ailleurs ma première motivation. Je compte écrire sur ça après mes examens.

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Journal Intime
Non-FictionJe veux juste exprimer et partager les différentes étapes de ma vie pour ne rien oublier.