L'idée d'une suite me trottait dans la tête, donc la voici, en espérant que ça vous plaira! Attention, il y a un lemon, on va dire à moitié détaillé.
Un autre soir. Semblable aux autres. C'était fou comme chaque jour se répétait, dans un lieu hors du temps comme Poudlard.
Un autre soir, pas différent des autres. Pourquoi Albus résisterait-il ce soir-là?
Le cœur déchiré entre la culpabilité et l'attente, il se faufila dans les couloirs. Miss Teigne darda son regard phosphorescent sur lui, mais, ne pouvant le voir, elle renonça. Albus reprit son chemin, à moité déçu de ne pas avoir une raison pour se convaincre de ne pas y aller.
Il était pathétique. Pathétique d'aimer un homme qui en tuait d'autres et qui l'avait oublié depuis longtemps, pathétique de céder, soir après soir, pathétique de repousser le moment de briser le pacte, pathétique, pathétique...
Il poussa la porte. La verrouilla.
Comme toujours, le drap recouvrait le miroir. Albus resta immobile durant un temps indéfini, à le contempler. Caressant l'illusion qu'il pourrait faire demi-tour et partir se coucher. Mais, bien sûr, il s'avança. Pas à pas, comme si ses pieds pesaient un tonne chacun. Comme un condamné s'avançant vers l'échafaud.
Il leva le bras, agrippa le drap. Et si, ce soir, le reflet avait changé? Si ce n'était plus un regard vairon qu'il croisait, mais une paire d'yeux semblables aux siens, ceux de sa sœur? Le cœur battant, il tira.
Et bien sûr, quel idiot! Le regard hypnotisant l'attendait déjà.
Lorsque Albus posa sa paume à plat contre la surface lisse, sa main tremblait. Dans le miroir, Gellert fit de même. Albus inspira profondément, dans l'espoir de chasser les larmes qui embuaient ses yeux.
Faible, il était faible.
— Le pensais-tu? chuchota-t-il.
Dans le miroir, les yeux vairons le fixèrent sans ciller.
Avec une tendresse infinie, le professeur dessina le contour de la joue à la pommette saillante.
— Quand tu me disais que tu m'aimais, le pensais-tu? Ou n'ai-je jamais été qu'un jouet à tes yeux?
Gellert ne répondit pas, bien entendu. De toute façon, Albus ne voulait pas connaître la réponse. Quelle qu'elle soit, elle le ferait souffrir. Alors il ferma les yeux et laissa retomber sa main.
— Peu importe maintenant, n'est-ce pas? soupira-t-il. Je suis quand même dans cet état lamentable.
Le fantôme d'une main chaude se posa sur son épaule. Tout le corps d'Albus frémit et resta tendu, dans l'attente. La main ne bougea pas, comme hésitante. Puis le corps, son corps se rapprocha et l'enlaça. Le professeur se retourna pour mieux se blottir, n'ouvrant surtout pas les yeux. Il ne voulait pas affronter la réalité, pas encore.
Le mirage le laissa enfouir son visage dans le creux de son épaule et inspirer son odeur. Albus se détendit, enfin. Le mage blond sentait la magie brute: une flagrance qui vous piquait le nez et vous prenait à la gorge. S'ajoutaient un peu de sueur et le parfum de la peau de Gellert, son odeur naturelle. Aucune eau de toilette, aucun rajout. Juste lui. Albus adorait ça.
— Tu sens la maison, chuchota-t-il.
Il n'existait pas d'autre mot pour désigner ce sentiment rassurant de sécurité, de familiarité. Il était là où il devait être, là où il appartenait. Comme si l'univers tournait de nouveau dans le bon sens.
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Mirage
FanfictionIl ne devrait pas y aller. Ce n'est pas bon de se complaire dans les rêves. Mais la culpabilité et l'absence le rongent, tellement... Juste un soir de plus, il peut bien céder...