Royal Heart

Chapitre 4

— Madame, l'écureuil est en place et il attend vos instructions.

Un jeune homme bien carré avait approché une femme qui, depuis quelques heures, se prélassait calmement en sirotant un verre de Whisky. Les deux êtres étaient dans une petite taverne aux murs de bois foncé qui étaient en train de pourrir.

Pour être franche ce bar, bien que délabré, attirait des personnes de tous genres. Dans un coin, il y avait un homme qui déclarait pouvoir réaliser les souhaits de n'importe qui, le barman se proclamait l'homme le plus fort du monde et une jolie jeune femme se disait d'avoir 100 ans même si sa peau ne présentait aucune ride ni tache de vieillesse.

— Bien, maintenant il suffit d'attendre. répondît-elle d'un ton mystérieux. L'homme s'assit donc au côté de la femme encapuchonnée et fit signe au barman de lui apporter un whisky pour lui et un deuxième pour la femme.

    *          *          *

Le ciel était sombre et nuageux. Parfois on pouvait voir une éclaircie par-ci et par-là comme si le soleil voulait venir étreindre les personnes rassemblées autour d'un immense arbre qui avait poussé comme par magie au milieu du cimetière du village. Après tout peut-être que l'état du ciel correspondait au sentiment que ressentait les personnes rassemblés.

— Nous sommes ici aujourd'hui pour souligner le décès d'un être cher et se commémorer nos meilleurs souvenirs en sa compagnie. Mathieu Lesage, un père de famille et un mari, mais surtout une personne aimée de chacun et chacune nous a quittés il y a une semaine. Une maladie incurable et particulièrement atroce a fait en sorte qu'une flamme, que dis-je une personne remplie de compassion et de joie de vivre a rejoint Janus dans l'au-delà. Aucun mot ne peut exprimer le chagrin que vous devez ressentir en ce moment. Liza et David si vous avez besoin de quoi que ce soit sachez que vous avez des gens aimants qui vous entourent et que nous ferons tout ce qui est en notre possible pour vous aider à porter ce sentiment et ce poids qu'est la perte d'un être cher.

Le prêtre se rangea de côté et laissa David et Liza s'approcher du cercueil pour dire un dernier au revoir à Mathieu. Le peu de gens présents pour l'occasion ne purent entendre ce qu'ils dirent, mais quand la vieille dame se mit à pleurer et à laisser toute la douleur qu'il y avait enfermée dans son corps depuis quelque temps sortir ils purent voir David prendre sa mère dans ses bras, le serrer et la consoler du mieux qu'il pouvait. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour les gens qu'on aime, n'est-ce pas?

Le temps passa et la petite foule de gens diminua peu à peu. Laissant derrière eux deux êtres qui avaient perdu la personne qui, pour eux, était la prunelle de leurs yeux.

Pour en revenir aux invités, ils se dirigèrent tous vers la simple maisonnette de David. À l'extérieur on avait dressé des tables avec de jolies fleurs. Tout le monde avait apporté de quoi créer un festin pour se consoler face au décès du Père de David.

Environ 10 minutes plus tard le duo mère-fils revint, non sans des yeux gonfler et rougis, mais ils faisaient de leur mieux pour paraître sereins face aux invités. Liza s'avança vers la foule et se mit à parler:

— Je voudrais remercier toutes les personnes présentent ici aujourd'hui. Je sais que ce qui s'est passé peut paraître triste et désolant, mais je suis persuadé que Mathieu n'aurait pas voulu nous voir si accablés par son départ. C'est pourquoi la vie doit continuer et que nous allons manger tout ce festin et ensuite nous danserons jusqu'à la nuit tomber pour qu'on se rappelle à jamais comment mon mari était un être joyeux, actif et aimant. Faisons le pour nous, mais surtout pour lui. Merci!

La foule applaudit immédiatement et tous se dirigèrent vers la table où toute la nourriture était installée, prête à être mangé. Il y avait de tout: des sandwichs, de la salade de fruits et même de la crème fouetté avec des fruits de la ferme à Madame Rosa.

David passa rapidement autour de la table pour se prendre de la nourriture tout en glissant quelque morceau de nourriture dans ses poches. Au passage il salua une cousine éloignée et une voisine du rang d'à côté. Ensuite, il s'éclipsa dans la maison. Quand Liza rentra dans sa chambre, la première chose qu'elle vue fut un bordel total ou plus précisément une montagne de vêtement aussi haute que le mont Salpatin. À ce moment elle su, il allait partir. Bien que ce soit exactement ce qu'elle lui avait demandé jamais elle aurait pensé qu'il serait partie si vite.

— Jeune homme...

David se retourna rapidement tout en essayant de cacher ce qu'il était en train de faire. Sa chambre était petite au mur beige. Dans un coin il y avait un lit simple en bois brun accompagner d'une table de nuit du même genre. Du côté a retrouvé un vieux bureau sur lequel se retrouvait beaucoup de papier et un simple crayon. David se tenait devant son lit sur lequel reposait une grosse besace remplie de vêtements pliés en boule. À côté il y avait une gourde remplie d'eau et un linge sur lequel reposait le peu de nourriture que le jeune homme avait réussi à cacher dans ses poches. Ce n'était pas beaucoup, mais cela suffirait à se rendre à la capitale d'Élorra.

Sa mère s'approcha de lui et le tassa d'un coup de main. Elle renversa le contenu de son sac sur le lit et elle commença à bien plier le linge de son fils et à le mettre dans son sac. Les deux se mirent à la tâche pour permettre au jeune homme de quitter sa mère le plus tôt possible pour qu'il puisse se rendre au château.

Après tout c'est le chemin que le destin a tracé pour lui.