Le Temps, c'est le pire des assassins. Il ronge petit à petit notre esprit, notre âme, notre corps. Il est le plus puissant. Il est infini, vertigineux.
Et pourtant, aussi longtemps que je me souvienne, ce monstre m'a toujours manqué, j'ai toujours manqué de temps, étant enfant, pour faire mes devoirs et regarder mes dessins animés préférés. Je manque toujours de temps, étant adolescent, pour faire tout ce qui me tente. Je manquerais toujours de ce temps, plus tard, lorsque l'on me le prendra en prétextetant une paresse apparente. J'en aurais peut-être eu assez à l'heure de ma mort, une fois que je serais sur que tout s'achèvera, que je n'aurais plus rien à faire.
Mais pour l'instant, ma relation avec le temps est si ambiguë que j'ai l'impression de me mentir.
Non pas que j'aime ce meurtrier, mais sa présence me rassure et m'effraie en même temps. Je suis comme drogué, argué de sentiments indescritible; je n'ai jamais assez de temps, j'en veux toujours plus, même si je sais très bien que je n'en serais jamais rassasié.
Je rêve d'un corps que le passage du temps n'affecterai pas, pour lequel le sommeil ne semblera plus être une perte, mais un voyage fabuleux, où je pourrais m'envoler et ne jamais revoir mon très cher temps, ne plus être empoisonné par sa présence.
Cette réfléxion est une perte de temps évidente, qui ne sert rien, ne sert à rien, mais j'en ai besoin, pour me sentir mieux, me dire que comme ça, le temps passe plus vite, même si je devrais l'employer à faire des choses plus constructives, moins futiles...
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Le Pire Des Assassins
NonfiksiVoilà un essai que j'ai écrit il y a de cela bientôt un an, et que j'aime bien. Ça parle du temps, et de la perception que j'en avais à ce moment là.