En fin d'auscultation, l'accent italien de mon médecin résonne dans la pièce et brise le silence qui y régnait. Je retire mes jambes des étriers et me redresse pour écouter ce qu'il a à me dire. J'avoue être un peu anxieuse. J'espère que ce n'est pas trop grave...
- Bon ! Rassurez-vous rien de très alarmant. Juste une petite déchirure. Mais si on s'y prend à temps pour soigner ça, vous serez libre de cette douleur d'ici deux semaines environ.
Eh merde. Pourtant ce n'est pas la première fois qu'on le fait, ou qu'on le fait intensément. Mais j'avoue qu'hier soir, on y a été assez fort. Je n'ai jamais ressenti ça auparavant. Et forcément il y a un prix à payer. Après que mon gynécologue me prescrit de la crème et des médicaments, je rentre chez moi pour y être seule, enfin. Ma journée n'est pas des plus intéressante que d'habitude. J'en ai profité pour y faire un peu de ménage, une machine de blanc et la vaisselle des quelques tasses qui traînaient dans l'évier.
Le soir.
Il est 21H00 et James n'est toujours pas rentré. Je me suis mis une série à la télé pour passer le temps et me distraire, mais rien ne fait effet. Me voilà à faire les cent pas derrière mon canapé, à travers mon salon, le téléphone dans la main. Toutes les 30 secondes je regarde l'heure sur mon téléphone et vérifie s'il ne m'a pas envoyé un message. Mais rien. Je me soucis de son absence depuis 3H maintenant. À peu près une demi heure plus tard je me décide enfin de toute éteindre en bas et de monter à l'étage. Je fais un crochet à ma chambre pour récupérer ma nuisette en soie, et m'empresse d'aller à la douche. Je crois être restée 20 minutes sous la puissance de l'eau chaude, prenant le temps de réfléchir à mon amour. Je me suis d'abord demandée si il allait bien, ou s'il n'avait pas de soucis. Je me suis ensuite demandée si il me trompait, d'où la raison de son retard puis me vient LA question. Dans quel état compte-t-il rentrer ? Nerveux, épuisé, stressé, en colère, fatigué, heureux, taquin, joueur ou encore une fois, bourré. Depuis presque 1 an, après la mort de sa soeur, il a trouvé un moyen de se guérir. L'alcool.
Malheureusement la pauvre jeune fille âgée de seulement 20 a été percutée par une voiture un soir. Elle venait tout juste de sortir de chez son petit copain pour une rupture. Elle n'aurait pas vu le véhicule approcher causé par sa vision troublée de larmes. Hélas le choc a été trop important pour lui permettre de vivre. Nous avons cru qu'elle se réveillerait d'un long et profond sommeil, en la voyant s'accrocher mais deux semaine après elle y est restée. James qui a toujours été très proche d'elle depuis son plus jeune âge, est plus dévasté que quiconque. Malgré ce qui s'est passé mon amour ne peut tourner la page. Ce que je peux comprendre. Par moment je m'inquiète pour lui, pour son état. Lorsqu'il se retrouve seul, il peut penser à diverses choses existentielles. Dont la mort de sa petite soeur. J'avoue que de perdre un membre de sa famille étant aussi proche de la personne, ne doit pas être des plus facile. Mais chacun a sa façon de gérer un deuil, un manque. Dès que James boit excessivement il peut se montrer marrant et très collant, ou alors méchant et blessant. L'option numéro 2 est assez présente en ce moment.
Alors je me réfugie dans ma bulle.
Je me suis installée dans mon lit, les cheveux encore mouillés et le téléphone dans la main. Toujours rien. Je le pose et essaie de dormir. Une tentative échouée. Je reste une dizaine de minutes, je crois, à ne faire que gesticuler entre ces draps blancs, jusqu'à ce que j'entende la porte d'entrée claquer. Les pas dans l'escalier se font lourds. Il est là. Au moment même où il tombe par terre en jurant, je sais qu'il est dans la chambre. Ma peur prend une place importante dans mon corps. Cette peur est celle d'être insultée ou rabaissée. Encore une fois. Je me tourne dos à la porte et fais semblant de dormir, pour éviter qu'il y ait encore une dispute ce soir. Le lit remue sous son poids lorsqu'il se laisse tomber dessus. Son corps se rapproche lentement du mien. Et il expire longuement dans mon cou. Ouf... Je peux enfin m'endormir sans devoir m'inquiéter. Mais Jamy n'est pas de cet avis. Sa main glisse le long de ma cuisse et remonte à ma poitrine pour l'écraser. Mes yeux s'ouvrent mais mon élément est immobile. Sa respiration se fait dans un grognement en même temps que son bassin se colle à mon postérieur. Je peux sentir son érection mais ne bouge toujours pas. Son souffle rempli d'alcool agresse mon visage. Sans m'en rendre compte, je sens ses doigts jouer sur mon intimité. Je me redresse brusquement au point d'en être hors du lit, et allume la lumière.
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SUIS MOI ...
RomanceJane vient tout juste d'avoir 23 ans lorsqu'elle apprend une nouvelle qui va bouleverser son quotidien. En couple avec James depuis maintenant 4 ans, et qu'elle connaît depuis son adolescence, ils travaillent maintenant ensemble dans une entreprise...