SUIS MOI ...

"On s'en sortira.."

J'ai réussi à me montrer convaincante face à Romain, qui a encore une fois, lâcher l'affaire. Pour ce midi j'ai prévu de faire de la moussaka, la même que celle de maman quand on était petit. Histoire de refaire un saut dans le passé. Will arrive à temps pour mettre la table. Au moment où j'insère les légumes dans la poêle, les garçons vont sur le balcon pour parler seul à seul. J'avoue que l'idée d'aller écouter, me démange tellement. Ma curiosité l'emporte sans attendre. J'arrive à me glisser discrètement à côté de la baie vitrée et tends l'oreille.

-Comment ça ? Je reconnais la voix de mon frère qui s'avère être toujours plus curieux que moi.

-J'en sais rien... J'ai l'impression que ça nous mène à rien.. J'entends la panique dans sa voix mais il contine et tente d'obtenir une réponse.

Mais de quoi est ce qu'il parle ? Qui ça nous ? Qu'est ce qui peut autant l'effrayer. Sans doute que James lui a parlé d'hier. Ou de ce qui se passe entre nous de manière générale. Avant même d'avoir la réponse à ma question, la voix de mon amour se rapproche. Je m'empresse de retourner aux fourneaux et garde l'air innocente.

-Hey. Tout se passe bien ici ? Besoin d'un coup de main ? Face à l'îlot central pour remuer le repas, Jamy s'avance vers moi hésitant. Il vient se placer derrière moi et enfouie sa tête dans mon cou. Le fait de ressentir sa respiration chaude, à le don de me faire frissonner. Mais je reste mal à l'aise.

-Tu sais que je t'aime pas vrai ? Sa voix se fait douce et agréable. Difficile de trouver une réponse concrète et crédible en revue de se qui s'est passé la veille et, en faisant le bilan, l'un des seuls moment où l'on s'entend bien et où nous sommes d'accord, c'est pour coucher ensemble. Je ne sais pas vraiment si un couple amoureux pourrait être capable d'avoir des gestes violents l'un envers l'autre.

-Bien sûr que je le sais. Je lui ments afin de mettre un terme au plus vite au sujet qu'il aimerait abordé. Ma voix reste froide. Neutre.

-J'ai honte Jane. Honte de ce qui s'est passé. Et même si tu aimerais oublié, je ne peux faire de même. Il marque une pause pour reprendre son souffle et poursuit son discours. Je ne veux pas que tu te mettes à me craindre. On se connaît depuis 8 ans maintenant, ça fait 4 ans que nous sommes ensemble, et si j'en venais à te perdre un jour, je ne pourrai jamais en survivre. Jamais je me le pardonnerai si je te faisais du mal physiquement. J'aimerai vraiment que tout redevienne comme avant... J'aimerai tellement... Il n'eut le temps de finir sa phrase que je l'entends déjà renifler.

Je coupe le feu et décale la poêle sur le côté pour que les ingrédients refroidissent un peu. Après quoi je me retourne précipitamment pour voir son si doux visage se tordre de tristesse et de regret. Sur le moment je n'ose parler par peur de ne pas trouver les bon mots et d'aggraver la situation. Quelques larmes se sont échappées de ses yeux et ne s'arrêtent plus. Mes mains encerclent doucement son visage, et de mes pouces, je lui essuie les paumettes. James a toujours le réflexe de serrer les yeux au moment où la situation devient trop compliquer à gérer émotionnellement. Il essaye, par la suite, de se canaliser seul pour se contenir. J'admire chaque parcelle de ses expressions. J'ai du mal à être naturel dans mes geste à ce moment. Je ne sais plus comment réagir avec lui dorénavant. Alors je me force à me montrer la plus compatissante qu'il ne faut. Les sourcils de m'ont partenaire se froncent, ses yeux se serrent de plus belle, et je l'aperçois en train de se mordre la lèvre inférieure pour essayer de se maîtriser. Son corps est si raide à tel point qu'il perd toute notions, ne sachant plus y émettre un geste. Mes doigts se glissent naturellement dans ses cheveux comme à leurs habitudes, qui sont cette fois, plus longs. Ils reflètent plusieurs teintes. Il est d'origine châtain mais des mèches plus sombres se manifestent. Cette obscurité me fait constamment penser à son état actuel. La mauvaise partie de lui. Son côté le plus sombre qu'il tente en vain de cacher. Une colère enfouie au plus profond de son âme, de la tristesse qui ressurgit lorsqu'il pense à sa défunte soeur. Mon pauvre amour situer à quelques centimètres de moi brise le silence pour me dire :