Tout ou Rien

Chapitre 1/ 5

Nous arrivons devant le pavillon de notre lycée. Il n'a pas encore ouvert et beaucoup d'élève attendent d'entrer en cours. C'est l'une des particularités archinulles du lycée. Je ne suis pas la seule à le penser. Autour de moi, beaucoup d'élèves révisent leurs cours, ils ont sûrement un examen. Ce sont des terminaux. Je sens que l'année prochaine, je vais souffrir, comme eux. Je préfère arrêter de les regarder pour ne pas me faire du mal en avance.

Je regarde Théo. Il essaie d'apercevoir ce que j'observais. Puis, il tourne son regard vers moi, toujours souriant.

-On entre ?

Je regarde par-dessus mon épaule. Tous les lycéens commencent à s'entasser au portail pour pouvoir entrer dans la cour d'entrée. Après avoir observé lentement cette scène, je me retourne vers Théo et hoche de la tête.

En classe, nous sommes une dizaine d'élèves, pour le moment. Mina, dont le prénom ne colle pas avec son style gothique, le groupe de quatre élèves, cerveaux de la classe, qui s'entraînent à parler vingt-quatre heures sur vingt-quatre en anglais, les deux tourtereaux, Tiffany et Jordan, des plus populaires du lycée, s'embrassent d'une façon aussi langoureuse que répugnante, au fond de la classe et Thierry, en surpoids, mange son sandwich au saucisson en manquant de s'étouffer toutes les deux bouchées.

Théo me lance un regard complice puis repose son regard sur Thierry, ce que je capte sur le moment. Je vois où il veut en venir. Je le lui renvois en ajoutant un petit regard mystérieux. C'est vrai qu'il y a un air de ressemblance à notre histoire.

Celle de notre rencontre, il y a cinq ans.

Ce jour-là, à peine à ma rentrée de sixième, une satanée grève de cantine avait eu lieu. Théo, encore inconnu à la liste de mes connaissances, a volé à mon secours lorsque j'ai failli mourir étouffée sur un banc, à l'écart de toutes personnes, à cause d'un sandwich au jambon-fromage. A vrai dire, le pain était vraiment dur et ne méritait pas d'être vendu dans la meilleure boulangerie de mon village. D'ailleurs, je n'en mange plus, le souvenir de ce moment-là me laisse un arrière-goût détestable. Cet idiot de Théo en rit.

J'ai ensuite appris que Théo avait et a des facultés en médecine. Un don, selon moi, offert par sa mère, médecin, après sa mort.

On peut dire que ce dernier n'est pas seulement mon meilleur-ami, il est aussi mon sauveur.

En cinq minutes, tous les élèves de ma classe sont présents à nos côtés. Puis, le professeur de biologie fait son apparition. Comme avec regrets, Tiffany et Jordan se séparent. Séparés par deux tables seulement. Le cours débute, comme chaque mardi matin.