Je suis devenu sa pute

Chapitre 4

Bill était roulé en boule dans son lit. Il était 6h, Karl avait éjecté Andrew de sa chambre depuis une demi-heure. Et depuis une demi-heure Bill pleurait à gros sanglots. Il sentait encore ce mec en lui. Il l'avait baisé plus mal qu'on de l'avait jamais baisé. Il l'avait même embrassé. Bill avait envie de se laver à la javel. Il était enfin devenu un simple corps.

Un simple trou, pensa-t-il avec amertume. Tout comme précédemment, Andrew l'avait baisé qu'un petit quart d'heure avant de jouir. Mais ç'avait été une torture toute aussi physique que mentale pour Bill. Andrew ne l'avait même pas préparé, il s'était juste contenté de le pénétrer. Bill sanglota un peu plus fort quand il se rappela qu'Andrew lui avait promis de revenir le voir un jour.

Il se leva difficilement, ses jambes tremblaient et son corps était secoué de sanglots. Il entra dans sa salle de bain et boucha la baignoire avant d'ouvrir à fond le robinet. Il se plaça devant son miroir et étouffa un cri de douleur en se regardant. Il se dégoûtait plus qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Il se lava les dents désespérément, se faisant saigner des gencives mais il s'en foutait. Il continua ainsi jusqu'à ce que la baignoire soit pleine.

Il se rinça les dents et se plongea dans l'eau, pleurant silencieusement, entourant ses jambes remontées contre son torse de ses bras. Il se savonna pas moins de 5 fois et finit par sortir du bain. Il n'eut même pas le courage de remettre les habits qu'il avait porté le soir, préférant remettre ceux avec lesquels il était arrivé ici, ceux sales et malodorants mais ceux qu'il portait avant de devenir sale de l'intérieur.

Il sortit de sa chambre, tout l'étage était silencieux et il se sentit stupide quand son bras retomba le long de son corps après avoir frappé à la porte. Il n'était qu'un corps stupide qui en plus allait le déranger. Environ une minute plus tard la porte s'ouvrit et Bill se retrouva face à un Tom en short, sortant visiblement de la salle de bain.

Les yeux de Tom s'attardèrent sur le visage ruisselant de larmes du brun et son cœur se serra. Il tendit une main vers lui et attrapa délicatement son bras.

Tom : « Allez, viens là. »

Il avait presque chuchoté mais il n'en fallut pas plus pour Bill qui se glissa dans ses bras. Les sanglots reprirent et Tom referma la porte avant de serrer tendrement Bill dans la plus douce des étreintes. Voyant que Bill ne se calmait pas, Tom tendit le bras vers l'interrupteur et éteignit la lumière, gardant le brun dans ses bras alors qu'il reculait jusqu'au lit.

Lit dans lequel il avait lui-même offert son corps quelques minutes auparavant. Tom s'allongea et laissa Bill faire de même, plaçant délicatement un drap sur eux par la suite. Il reprit le brun contre lui et le laissa déverser sa peine dans son cou, caressant ses cheveux dans des gestes qui se voulaient rassurants.

Tom : « Ça va aller. »

Doux chuchotement qui parvint aux oreilles de Bill comme une promesse plus fausse que jamais. Tom le choya jusqu'à ce qu'il s'endorme et ce n'est qu'une fois ceci fait que le dreadé s'autorisa à son tour à rejoindre les bras de Morphée.

*

Quand Bill se réveilla ce matin-là il fut étonné de sentir des bras l'entourer. Puis tout lui revint rapidement en tête et il se leva précipitamment, courant dans la salle de bain où il s'agenouilla devant les toilettes, certain qu'il allait vomir. Il sentit quelqu'un lui retenir les cheveux et tourna timidement la tête vers Tom. Le dreadé n'était pas du tout réveillé, n'aillant qu'un œil sur les deux d'entrouvert.

Tom : « Ça va ? »

Bill hocha lentement la tête, sa nausée se dissipant doucement. Il se releva, un peu honteux de ce réveil pas bien agréable et surtout inutile.