Une bulle où la nuit n'existe pas...

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"La tête posée contre la vitre froide, je regardais défiler les lumières à travers l'obscurité. 19h30, vendredi soir, il faisait déjà nuit, pas très étonnant pour une mi-novembre.

Le train allait à toute allure et je me sentais transportée. Je lutais presque pour ne pas m'endormir. Mais même si je le voulais, je n'aurais pas pu céder au sommeil : l'excitation était trop grande ! Pour la première fois, j'allais à New York.

Je m'y rendais pour visiter le nouvel appartement de mon père. Je devais y rester pour le week-end. Mon père et ma mère s'étaient séparés deux mois plus tôt. Bien que leur divorce me rendais profondément triste, je comprenais que leur relation n'étais plus aussi fusionelle qu'avant... A vrai dire, j'en avais marre qu'ils se disputent tout le temps.

Mon portable vibra dans ma poche. Je venais de recevoir un message de James, mon grand frère :

- "Salut Allison, désolé de pas pouvoir venir avec toi voir papa à nyc :( trop de boulot ! Te perds pas . Bisous"

Je lui répondis :

-" Ca sera pour une autre fois, j'embrasserais papa pour toi. Je me perdrais pas t'inquiète ;) Bisous"

Je m'attendais à ce qu'il ne puisse pas venir : l'université lui prenais beaucoup temps, même si je doutes fortement que ça soit le travail qui le retienne à ce point...

Enfin bref, ce soir serait ma première nuit à New York et je trépignais d'impatience à l'idée de découvrir cette ville unique.

Une demi-heure plus tard, 20h07 pour être précise, mon train arrivait enfin. Dès l'ouverture des portes, je me précipitais à l'extérieur du wagon puis à l'extérieur de l'imposante gare.

Et dehors, le paysage était à couper le souffle : autour de moi se pressaient personnes, voitures, vélos et taxis jaunes. Les grattes-ciel montaient en flèche vers le ciel étoilé. Pourtant, il y avait tant de lumières que je me serais cru en plein jour. J'étais bousculée de partout mais être opressée de la sorte me procurait une sensation très agréable : je me sentais transportée par la ville, comme embrassée par la population, coincée dans une bulle où la nuit n'existe pas ...

J'arrêtai un taxi. Je donnai au chauffeur un papier sur lequel mon père avait écrit sa nouvelle adresse. La voiture démarra instantanément. Durant le voyage, j'étais collé à la vitre. Des étoiles devaient sûrement briller au fond de mes yeux, j'étais émerveillée !

Au bout d'un moment, le chauffeur tourna dans une rue où tous les immeubles se ressemblaient, mais avaient une architecture très classique, et étaient tous devancés d'un grand escalier guidant jusqu'à la porte. Le taxi s'arrêta devant le numéro 79 : l'immeuble où vivait mon père. Je remerciai le chauffeur et le payai rapidement. Je montai en suite quatre à quatre les escaliers avant de m'arrêter devant la porte. Je regardai les différents interphones, recherchant Marshall des yeux. Après l'avoir trouvé, j'appuyai longuement sur la sonnette correspondante. Pendant un dixième de seconde, j'eu peur de mettre trompée et paniquai. Mais lorsque que j'entendis la voix de mon père dans l'interphone, mon coeur s'apaisa :

-"Oui, Mr. Marshall à l'écoute ?

- Coucou papa, c'est Allison !

- Allison ! Enfin ! Je touvre tout de suite."

En entendant le vibrement du verrou, je poussais la porte et m'engouffrais dans le hall. Mon père vivait au deuxième étage, appartement 16. Une nouvelle fois, je montais rapidement les escaliers ; j'allais définitivement finir couverte de sueur.

Arrivée devant le numéro 16, je toquai timidement. Mon père m'ouvrit directement la porte, un large sourir aux lèvres.

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