Chapitre 2 :

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« — Papa arrête, Papa je t'en prie ! Criais-je de toutes mes forces.

Des sanglots m'ébranlaient tandis que ses bras s'abattaient sur moi, il avait bu une nouvelle fois... »

Je me réveillais en sueur, encore un de ses maudits cauchemars qui venaient me hanter chaque nuit depuis bientôt une semaine. Douze années étaient passées depuis cette tragique journée ou mon père avait mystérieusement disparu après m'avoir poignardé en pleine rue. Il ne me restait que quelques souvenirs de l'incident. J'avais 5 ans après tout au moment des faits et j'avais oublié la plupart des évènements, surtout en ce qui concerne mon enfance et la vie que je menais avec mon père. Ma tante Callum s'était montrée très évasive au sujet de mes parents, elle m'avait expliqué qu'elle avait perdu de vue sa sœur Béatrice Moore à la suite de son mariage avec Blake Moore, mon père. Celle-ci était décédée lorsque j'avais 2 ans d'un accident du travail. Je n'en savais pas plus à ce sujet, seulement qu'à la suite de son décès mon père avait perdu la raison et qu'il avait succombé à l'alcool et à la violence. J'en avais payé les pots cassés, il me battait régulièrement et s'assurait que cela ne se sache pas. 3 années durant lesquelles personne ne s'est jamais doutée de rien jusqu'au jour où il a craqué de façon irréversible. À cette pensée j'eu soudain l'impression que la cicatrice sur mon ventre me brulait. Personne n'était en capacité de me dire ce qu'il s'était passé ce jour-là, il m'avait tout simplement poignardé et disparu. Selon les enquêteurs une troisième personne était présente ce jour-là ; non seulement ils avaient retrouvé des traces de sa présence mais quelqu'un autre que mon père m'avait déposé sur le perron de la maison de ma tante dans un état catastrophique. Malheureusement aucune preuve n'avait mené à son identification et cette journée restait un mystère. Le témoignage que j'avais apporté aux enquêteurs n'avait pas été relevé et j'avais été considéré comme en état de choc et trop jeune pour parler avec cohérence. La réapparition de mes cauchemars n'arrangeant rien je pensais de plus en plus au mystère qui tournait autour de tout ça. Je secouais la tête me persuadant de penser à autre chose. Après tout, aujourd'hui était un jour particulier du mois d'aout ; j'allais célébrer mon 17ème anniversaire et je me devais de profiter de cette journée, tout en sachant que les jours qui allaient suivre serait beaucoup moins amusant, surement parce que je m'apprêtais à faire ma rentrée en Terminal.

— Allez debout Iris ! Dis-je avec entrain, sautant de mon lit pour rejoindre la fenêtre et ouvrir mes rideaux.

Les rayons de soleil vinrent éclairer mon visage et j'en savourais la chaleur tandis que j'observais la vie en contrebas, le quartier était animé, une journée radieuse s'annonçait et quoi de mieux, pour célébrer son anniversaire !
Je m'élançais à travers la pièce évitant les nombreux livres qui parsemaient le sol. Callum m'étranglerait surement quand elle verrait ma chambre dans un tel état. Je rangeai cette idée dans un coin de ma tête envisageant de faire un peu de ménage plus tard dans la journée. Pour le moment je devais me concentrer sur la tenue que j'allais mettre pour la soirée de ce soir. C'était Evie qui avait promis de tout organiser, bien sûr en omettant de me dire ce qu'elle préparait.
Je fouillais l'intérieur de ma penderie n'y trouvant que des jeans et des t-shirts quelconques, j'étais ce genre de fille à ne porter rien d'extravagants, les mots sexy et féminine ne faisant pas partie de mon vocabulaire. Je soufflais et refermais le placard me laissant glisser contre ce dernier, quelque peu découragée.
Je me voyais mal me ramener avec des converses, un jean troué et un débardeur à mon anniversaire. De plus, Evie me passerait surement un savon si c'était le cas, je me figurais déjà la tête décomposée qu'elle afficherait et je savais combien elle s'était démenée pour m'organiser cette journée. Même avec toutes ses cachotteries j'étais sûr de ne pas être déçu, alors il était impératif que je trouve une tenue descente et que tout soit parfait au moins pour Evie. Je regrettais de ne pas être allée faire du shopping plus tôt, je ne me serais pas retrouvée dans cette situation embarrassante. Je me serais bien décernée le trophée de la plus stupide.
La porte s'ouvrit soudainement et une chevelure rousse apparu dans l'embrassure de la porte.

Destinée à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant