Chapitre 3 :

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Les secondes étaient des heures, assise sur le sofa auprès de ma Tante, je fixais cette horloge depuis une bonne demi-heure attendant impatiemment que retentisse le ding de la sonnette qui annoncerait l'arrivée d'Evie. L'attente était insoutenable.

— Oh regarde celle-là ! S'exclama Tante Callum. Tu étais si mignonne.

Elle feuilletait l'album photo familial tandis que je l'observai. Elle pointait du doigt une petite image ou j'étais représentée à l'âge de 7 ans, j'y arborais un grand sourire ou des quenottes manquaient à l'appel, je portais un petit chapeau rose et une salopette verte, on peut dire qu'à cette époque ma Tante n'avait pas des gouts très raffinée en ce qui concerne la façon dont elle m'habillait ! Je souris à cette pensée. Cette photo avait été prise alors que Noham et moi jouions dans le jardin, celui-ci apparaissait d'ailleurs en arrière-plan il croisait les bras, mécontent, et gonflait exagérément les joues, manifestant sa contrariété.

— Parle pour Noham, regarde donc cette bouille avec ses grosses joues, me moquai-je.

Elle écarquilla les yeux avant d'éclater de rire.

— Il était si bien caché derrière toi que je ne l'avais même pas vu. Il n'a pas changé, toujours à faire la tête celui-là, dit-elle observant la mine boudeuse du jeune Noham de la photo.

Des bras vinrent nous encercler nous arrachant par la même occasion des cris de surprises.

— Vous êtes vraiment hilarante vous deux.

La tête de Noham apparu de derrière le sofa et vint se caller entre nous deux, un sourire satisfait étira ses lèvres.

— Tu n'es qu'une petite fouine, brailla ma Tante avant d'abattre un coussin sur sa tête. Ta mère ne t'a donc jamais appris qu'il est impoli d'arriver par derrière.

— Ma mère ? Elle se fait vieille elle perd un peu la boule.

Je levais les yeux aux ciels, ma Tante et Noham étaient vraiment très proche et il était dans leurs habitudes de se chamailler à longueur de temps, je soupçonnais d'ailleurs secrètement que Noham ai hérité son espièglerie de sa mère, c'était une femme très charismatique et pour le moins énergique. Tous les deux une fois lancé étaient infatigable, et des valses de grossièretés parcouraient la pièce.
Alors que Noham s'apprêtait à rétorquer une réponse à sa mère, on sonna à la porte mettant un terme à leur petite querelle de la journée.

— Sauvé par le gong, murmurais-je. Ça doit être Evie, Noham on doit y aller !

— Ah bon c'est bien dommage... dit-il un air de provocation sur le visage. Dans ce cas, désolé Maman tu attendras, la deuxième femme de ma vie m'appelle. Allez viens cousine.

Il m'attrapa par l'épaule, m'emmenant vers la porte d'entrée.

— Vous allez ou comme ça ?

Ma Tante nous stoppa s'interposant entre la porte et nous.

— Vous n'alliez quand même pas partir sans dire au revoir à votre vieille mère, ajout 'a-t-elle insistant sur le mot « vieille » a l'intention de Noham, ce dernier souriant à l'allusion qu'elle avait faite.

— Non bien sûr que non mère, répondit alors Noham.

Je soufflais, il recommençait.

— Pousse-toi de la Noham, on n'a pas le temps, dis-je avant de prendre ma Tante dans mes bras. Merci beaucoup pour ce formidable anniversaire Tante Callum, on rentre en un seul morceau c'est promis !

— Pas de bêtises, dit-elle s'écartant de moi pour me regarder droit dans les yeux.

— Ne t'en fais pas, je serais là pour prendre soin d'elle.

Destinée à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant