Timothé était sorti pour prendre l'air ou pour se prouver à lui-même qu'il était toujours vivant peut-être. Il trouvait cela réconfortant de sentir l'air sur son visage, entre ses longs cheveux attachés en chignon. Il allait rejoindre cet endroit où les écrivains se retrouvaient pour boire un café ou un verre de whiskey. C'était à l'angle d'une rue isolée dans Paris où des milliards de mots flottaient.
Il adressait souvent un sourire au même garçon quand il entrait. Pourtant, il ne lui avait jamais adressé la parole. Mais Timothé était comme ça, il ne parlait pas, il regardait juste.
Il reprenait ses habitudes, près de la grande fenêtres et il écrivait. N'importe quoi, des mots en vrac, reliés, emmêlés, vides.