Chapitre HUIT

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Quelque chose me fait sortir de mon sommeil. Un bruit, une mélodie. Je me lève du canapé et m'avance vers la source de cette mélodie triste, qui m'inspire de la compassion. J'arrive dans ma salle de détente. Je m'arrête pour observer Baekhyun, jouant du piano, les yeux clos. La mélodie du jeune homme est triste et me touche. On dirait qu'il tente de s'exprimer. Ses doigts fins appuient sur les touches du piano. Je ne pensais pas qu'il s'avait encore en jouer. Le jeune homme termine sa mélodie avant de passer une main dans ses cheveux. Il ouvre les yeux et tourne son regard vers moi. Je peux voir qu'il n'a pas hésité une seconde à faire comme chez lui, prendre mes vêtements et toucher à mes instruments. Je m'avance dans la pièce.

- Je ne pensais pas que tu savais encore en jouer...

Il soupire, son regard est si triste qu'il me percute en plein cœur. J'aimerais savoir ce qui cause son malheur et cette souffrance. J'en ai marre de cette querelle d'écolier envers nous. Si je l'ai laissé ici avec moi, c'est pour combler cette solitude qui me ronge. Parce que Baekhyun reste malgré tout une personne que je connais bien. Je suis en train de perdre ma mère, j'ai déjà perdu mon père, après eux, il ne me restera plus rien.

- Il y a des choses qu'on n'oublie pas, malheureusement.

Je sais. Moi j'ai oublié, malheureusement. La musique était notre domaine, une passion. Baekhyun pose à nouveau ses doigts sur les touches et se remet à jouer, je l'observe attentivement. J'aimerais beaucoup reprendre la musique moi aussi, si on m'en laisser le temps. Le jeune homme s'arrête de jouer et ouvre les yeux.

- Il y a des souvenirs qu'on ne peut pas oublier non plus, même les bons souvenirs deviennent douloureux.

J'aimerais lire dans ses pensées. J'aimerais bien savoir pourquoi du jour au lendemain, nous avons arrêtés d'être amis. Je sais que je ne suis pas innocent dans l'histoire, mais lui non plus. J'ai dû le faire souffrir tout comme lui m'a fait souffrir. Le jeune homme balaye son regard dans la pièce avec un regard vide de vie, comme si cet endroit lui avait pris toute son âme. Il soupire et se lève. Il porte un t-shirt noir et un jean.

- Avoir tous ses instruments et ne pas pouvoir en profiter, quel gâchis.

Il sort de la pièce. Il a raison. Je regarde à mon tour mes instruments, d'un air triste. J'aimerais pouvoir en jouer à nouveau. J'aimerais être libre de ses responsabilités, j'aimerais être un jeune homme avec une vie moins compliqué. J'aurais voulu réaliser mon rêve, celui d'être auteur compositeur. Je préfère sortir d'ici plutôt que de souffrir inutilement. Je retourne dans le salon, je devrais me remettre au travail. Je soupire avant de m'installer devant mon ordinateur.

Je soupire, j'aimerais faire des activités qui pourraient me sortir de ce quotidien. Je lève mes yeux vers Baekhyun qui se dirige vers ma cuisine pour y chercher quelque chose à manger. Le problème, c'est qu'il n'y a rien. La plupart du temps, je ne viens qu'ici pour dormir, me doucher et me changer. Je ne mange pas chez moi. Je l'entends soupirer. Il se tourne vers moi.

- A croire que la nourriture est un luxe que tu ne peux pas te permettre. Ah oui, c'est vrai, on t'offre toujours tout, on t'apporte même la nourriture dans ton bureau. On te met les baguettes dans la bouche aussi ? Pff.

Pourquoi ? Pourquoi réagit-il comme ça ? Je n'ai jamais voulu de tout ça. Je me lève. Je suis fatigué de me disputer sans cesse avec lui. J'attrape ma clé de voiture.

- Allons manger, puisqu'il faut satisfaire les moindres désirs de Mr Byun Baekhyun.

Il arque un sourcil sur moi. Parfois, je me demande encore pourquoi j'arrive à faire des efforts malgré ses coups bas dans mon dos. Je me demande pourquoi j'accepte de l'héberger chez moi, pourquoi je vais l'emmener manger, pourquoi je fais tout ça ? On dirait qu'une partie de moi tient toujours au passé, et je ne veux pas rester seul. J'en ai marre d'être seul. Je monte dans la voiture et ouvre le garage. Il monte à côté de moi sans dire un mot et s'attache. Il a juste son téléphone dans la main, comme s'il attendait un appel.

IHMB [15+]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant