Chapitre VINGT-SEPT

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Un hôpital psychiatrique.

Diagnostic : Schizophrénie

Causes : Mauvaise hygiène de vie, consommation de substances illégales, d'alcool.

Symptômes : Trouble et dédoublement de la personnalité, problèmes de mémoires, envies suicidaires, mutilations, agressivité.

Ici, les patients me voient comme ça, comme un schizophrène. Mais bon, c'est ce que je suis. Bien sûr qu'il y aurait des effets irréversibles. Je n'ai jamais eu de chance après tout et ça, depuis le début. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, coupé du monde extérieur. D'après les échos qui remontent jusqu'à moi, ils -les médecins- ont rarement vu un cas aussi complexe que le mien. Trouver un traitement adapté a pris plusieurs jours, que dis-je, plusieurs mois.

Au début, je ne savais pas pourquoi j'étais ici. Je ne savais pas ce que j'avais fait pour me retrouver ici, dans ma tête, je me croyais normal. Les médecins m'ont dit qu'il s'agissait d'un des symptômes de ma maladie et quand ils m'ont diagnostiqué cette maladie, j'ai complètement pété un câble. Mon impulsivité m'a rendu fou, je ne voulais pas y croire alors j'ai commencé à me montrer agressif.

Me calmer s'est avéré une chose très compliquée, il a tout d'abord fallu que j'accepte ma maladie et cela s'est fait grâce à une thérapie ainsi que plusieurs séances régulières avec un psychiatre. Lorsque je lui parlé et lui raconté mes expériences et les choses que je voyais, il a confirmé un deuxième de mes symptômes, les hallucinations. Je lui avais raconté le fait d'être rentré dans une maison abandonné car j'avais été conduis ici par un petit garçon mais il s'est avéré que ce petit garçon n'était qu'une de mes hallucinations. La drogue que je prenais à cause de Mr Kim me faisait perdre la tête. La police scientifique a inspecté toute ma maison et ont découvert les conditions misérables de vie que j'avais. Les médecins m'avoueront plus tard que mon environnement était également propice au développement de cette maladie et aussi la perte de mes parents, du fait que je n'ai eu aucun soutient, rien du tout. Il y avait aussi la drogue. J'ai beaucoup pleuré en me remémorant ces douloureux souvenirs. Je me suis senti seul pendant des mois dans cet endroit et encore aujourd'hui, un grand vide s'est installé en moi. Le plus difficile s'est déroulé lors des visites médicales. J'ai le droit à deux visites par semaine de proches.

Au début de mon séjour ici, Kyungsoo est venu. Je me rappelle encore de la manière horrible dont j'ai réagis. Il pleurait de l'autre côté de la vitre et moi j'étais là, l'observant, sans dire un mot, ne me rappelant même pas de ce qu'il représentait pour moi. Je crois que j'ai brisé son cœur. Pendant plusieurs mois, il est venu malgré mes réactions, chaque jour, il m'expliquait ce qu'il devenait et ce qu'il faisait. Au début, je m'en fichais, je ne comprenais même pas pourquoi il faisait ça mais ensuite avec le commencement de mon traitement, je me suis calmé. Le plus difficile pour moi était et l'est encore, c'est de faire le tri entre mes faux souvenirs et mes vrais souvenirs. Car la torture que j'ai vécue ne s'effacera jamais de ma mémoire.

Chaque nuit, je me réveille après avoir fait un cauchemar et ça, même le traitement ne pourra jamais rien y faire. Mes cauchemars ne partirons sans doute jamais et j'en ferais jusqu'à la fin de ma vie. J'ai essayé de me suicider une fois, en agressant une infirmière, lui volant des ciseaux. J'ai menacé de me tailler les veines s'il ne faisait pas quelque chose pour que j'aille mieux. Je me rappelle encore des coups de fouets, des mutilations au scalpel sur mon corps, le fait d'être forcé à entendre des horreurs et regarder des images atroces m'ont traumatisé.

Mais il n'y avait pas que Kyungsoo qui venait me rendre visite. Il est venu lui aussi, une fois... Puis une deuxième fois et ensuite, plus rien. Chanyeol, je lui avais demandé de venir m'aider, mais il ne l'a pas fait. Je pense qu'à présent je peux le comprendre. J'ai tenté de le tuer de sang-froid, j'ai presque tué un homme devant ses yeux tout ça sans ne rien ressentir, tout ça sans fermer les yeux une seule fois. Suis-je un monstre ? Il se tenait devant moi, il n'y avait qu'une vitre nous séparant l'un de l'autre et j'ai sauté sur la vitre avec haine, voulant le tuer, criant de toutes mes forces, avant de me faire intercepter par plusieurs infirmières et des vigiles. Chanyeol m'avait regardé, les larmes aux yeux et n'avait pas dit un seul mot.

IHMB [15+]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant