Le lendemain matin, je me réveille tôt, la lumière douce du matin pénétrant à peine à travers les rideaux. Je n'ai pas eu une grande nuit de sommeil, mes pensées tourbillonnant encore autour de tout ce qui m'attend.
Je me lève lentement, les pieds touchant le sol froid, et je me dirige vers la salle de bain. Je passe de l'eau froide sur mon visage, espérant chasser les traces de la fatigue et des émotions de la veille. En me regardant dans le miroir, je me surprends à sourire.
Je me prépare rapidement, m'habillant avec soin, me forçant à ne pas trop réfléchir à ce qui m'attend. Une fois prête, je prends un dernier moment pour vérifier mes affaires, m'assurant que tout est en ordre. Mes valises sont déjà prêtes, et je me surprends à ressentir une sorte de fierté, même si je n'ai pas encore quitté la maison.
Mes parents sont déjà levés. Ma mère me lance un regard rapide avant de se replonger dans son café, tandis que mon père s'affaire à préparer son sac. Ils n'ont pas beaucoup de temps pour échanger, chacun absorbé par ses préoccupations du matin. Pourtant, il y a quelque chose de différent aujourd'hui, comme un soutien silencieux dans leurs gestes, même s'il n'est pas exprimé verbalement.
Je ne vais pas mentir, je suis un peu déçue sur le moment. Et mes frères... enfin, n'en parlons pas. Personne n'est vraiment là pour mon départ, mais honnêtement, je préfère ne pas y prêter attention.
Peut-être que vous allez me prendre pour une folle, mais hier, pendant que je préparais mes valises, j'ai pris le temps de réfléchir à tout ce qui m'est arrivé depuis le début. Tout s'est enchaîné si vite, comme un tourbillon auquel je n'ai pas eu le temps de m'accrocher. Et puis, il y a cette chose étrange : je n'arrive pas à me souvenir de mon enfance. Malgré tout ce que ma famille me raconte sur nos souvenirs d'enfance, tout cela reste flou pour moi. Il y a comme un vide, un trou noir dans ma mémoire. C'est comme si mon cerveau refusait de se souvenir, de peur de me faire trop de mal.
Je ne dis pas que je ne suis pas heureuse de les avoir retrouvés, au contraire, j'en suis vraiment contente. Mais cet attachement que je devrais ressentir, il n'est pas encore là. C'est encore tout neuf, tout fragile. Je suppose que cela viendra avec le temps... ou pas. On verra bien.
Je prends une grande inspiration avant de quitter la maison, après leur avoir dit au revoir rapidement. En sortant, l'air frais du matin me réveille davantage, et un mélange de nervosité et d'excitation s'installe en moi.
Je n'ai pas à attendre longtemps avant de voir la voiture. Une Mercedes noire est garée devant chez moi, son moteur ronronnant doucement. Laurent, le chauffeur, me fait un sourire accueillant en ouvrant la portière. Je hoche la tête, essayant de cacher mes tremblements de nervosité, et je monte dans la voiture. Le trajet vers l'appartement se passe dans un silence relativement confortable, et je me perds dans mes pensées, laissant les paysages défiler.
Lorsqu'on arrive, Laurent m'ouvre la porte, et je prends une grande bouffée d'air. L'appartement est plus grand que ce à quoi je m'attendais. Un peu plus loin, un homme m'attend. Il est déjà en train de vérifier des papiers, son visage concentré. Je me force à sourire en m'approchant, espérant faire bonne impression malgré l'anxiété qui serre ma poitrine.
Je m'avance, mon cœur battant un peu plus vite à chaque pas. L'homme qui m'attend me regarde avec un sourire poli et professionnel. Il a la trentaine, plutôt grand, avec des cheveux bruns soigneusement coiffés et un regard direct qui semble analyser chaque détail. Il tend la main, et je l'accepte, un peu hésitante.
L'homme : Bonjour, Inesse. Je suis Marc. Je vais m'occuper de l'état des lieux et de l'accueil pour ton installation. J'espère que le trajet ne t'a pas trop fatiguée.
![](https://img.wattpad.com/cover/115708345-288-k98628.jpg)