Chapitre 8

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Alors que je me faufile  dans la foule, ma tête commence à tourner, j'apperçois les yeux d'Ethan juste avant de m'éccrouler au sol, ma tête frappant le béton de plein fouet.

Quand je me réveille, je suis allongée dans l'herbe sous un marabout blanc. La douleur se fait ressentir de manière saccadée dans l'ensemble de mon crâne. Ma tête est surélevée et repose sur quelque chose de dure et de très peu confortable. Ethan. Nos regards se croisent, son visage crispé se détend instantanément.

- Oh tu m'as fait une de ces peurs... Ça va mieux ?

- À part un horrible mal de tête, ça va.

- T'es tombée dans les pommes, le médecin pense que c'est une insolation, mais je comprends pas il ne faisait pas si chaud...

- C'est sûrement dû au traitement que je prends.

- Quel traitement ?

- Rien de grave t'inquiète, contre une simple migraine un peu trop persistante...

- Mais une migr...

Une femme nous coupe pour venir prendre ma tension. Elle me tend une barre de chocolat et m'ordonne de rester encore quelques temps à l'ombre pour me reposer.

Midi passé, un sandwich saucisse avalé et des maux de tête en moins, on décide de quitter la tente pour se rapprocher de la scène et du groupe entrain de jouer. Le soleil tape mais j'ai repris des forces, l'excitation me gagne. Les basses font trembler le sol et l'air. Autour de moi, les gens sautent, dansent, rient. La musique prend alors le contrôle de mon corps et m'emporte. Je perds Ethan de vue à plusieurs reprises. Les heures et les groupes défilent. L'ambiance est à son comble. Les gens sont trempés d'un mélange d'eau, de sueur et d'alcool, ce qui créé une odeur horrible.

Lorsque 6 h 00 arrive, on décide de passer à l'appartement pour manger et se doucher afin d'attaquer la soirée un peu plus frais. Sur le chemin Ethan me prends par l'épaule. Je suis trop épuisée pour réagir et finis même par pauser ma tête sur son épaule. Sa présence me fait du bien et seul son odeur exécrable de transpiration me retient de le serrer dans mes bras. Lorsqu'on arrive devant son immeuble, il me  porte et me maintien près de son torse, il ne me pose qu'une fois arrivé devant le pas de sa porte, les deux étages montés. Pendant le repas l'atmosphère est étrange, il passe son temps à me taquiner, d'étranges jeux de regard commence entre nous.

Lorsque l'on arrive au festival vers 20 h 00, le nombre de personnes a dû doubler et les décibels aussi. Ethan me prend sur ces épaules. Pour que je vois un minimum la scène. Les artistes sont géniaux et tous meilleurs les uns que les autres. Je commence par boire une bière, puis une autre et une troisième. La nuit est fraîche mais l'alcool s'écoulant dans mes veines me réchauffe.

Minuit passé je décide de m'éloigner de la foule, pour souffler et prendre un peu l'air. Je croise beaucoup de groupes, ils crient, se poussent, rient. La vie à l'air tellement simple pour eux. Ils ont l'air si heureux, il y a de quoi. Qu'est ce que j'aimerais pouvoir me dire que j'ai toute la vie devant moi. J'aurai sûrement préféré ne jamais le savoir. Ne jamais savoir que ma vie serait plus courte et plus dure que prévue. J'ai pas eu la meilleure des enfances mais j'étais heureuse et pleine de rêves. Putain qu'est ce qu'il m'a prit de faire ça. Si seulement je pouvais recommencer et tout annuler. Alors que les larmes commencent à dégouliner le long de mes joues, Ethan me rejoint en criant.

- Mais qu'est ce que tu fou ? Me crient il joyeusement de sa voie un peu trop alcoolisée.

Lorsqu'il aperçoit mes larmes sa voie redevient plus douce
- T'es sûr que ça va ?

- Oui oui t'inquiètes pas.

- Tu sais si t'as besoin de te confier je suis là...

- Mais non t'inquiètes pas c'est rien, lui mens - je

- D'accord si tu veux on peut rentrer...

J'acquièse et le suis. Nous marchons l'un à côté de l'autre pendant ce qui me paraît une éternité avant que je me décide à lui prendre la main. Il commence alors à parler. Il me parle de la seconde, de ce qu'il a pensé de moi la première fois qu'il m'a vue, puis de ce qu'on est devenue. Et après un léger blanc, il s'arrête, me regarde droit dans les yeux.

- Tu sais que tu compte énormément pour moi. Je me suis toujours senti bien auprès de toi, mais depuis la soirée de Simon il y a un truc qui a changé, un truc en plus. 

Mon cœur s'accélère à ces mots, quelque chose me prend au tripe. C'est étrange mais une envie irrésistible d'éclater de rire surgit en moi. Je me retiens car c'est sûrement la pire façon de réagir à cette situation.
Je bredouille alors les mots les plus logique sur le moment.

- Moi aussi.

Les semaines qui ont suivis ont étés dans les meilleures de ma vie. On passait notre temps ensemble, à sortir, à aller parfois chez lui , parfois chez moi. Mes parents l'ont vites adoptés. C'est pas comme si ils avaient le choix. Et puis ils connaissaient déjà Ethan.
Je pensais pas que quelqu'un avait le pouvoir de me rendre si heureuse, c'était bien plus intense qu'avec Baptiste. Il était tellement gentil et protecteur et en même temps j'avais appris durant ces quelques semaines que c'était aussi un gros jaloux avec une fierté surdimensionnée. Ce qui est sûr c'est qu'il avait clairement le dessus, il aurait pu me détruire en un seul mot. Mais est ce que ce n'est pas ça l'amour, avoir assez confiance en quelqu'un pour lui donner son coeur, le rendant ainsi responsable de votre bonheur.

Will I do it again ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant